Au grand dam du guitariste, l'étrange apparition n'était pas venue en cours le lendemain. Ni le jour suivant. Et une semaine passa ainsi sans qu'il ne puisse déterminer si elle était bien réelle ou s'il l'avait imaginée -auquel cas cela devenait inquiétant-. Il était cependant trop occupé pour y penser outre-mesure : Debrah l'attendait de pied ferme devant la salle de classe afin de se jeter dans ses bras devant tout le monde, lui expliquant toutes les misères que Lynn lui aurait infligé et lui reprochant d'avoir ignoré ses messages depuis un moment. Castiel se sentait perdu. Il était tiraillé entre ses émotions, les paroles de l'inconnue, les larmes de Lynn et les regards noirs de sa meilleure amie, sans compter son égo blessé et les sourires charmeurs de Debrah. Debrah qui était jusqu'alors la plus belle femme qu'il n'ait jamais vu, et qui maintenant lui paraissait bien fade face aux perles d'ambre qu'il venait de découvrir. Il se contenta de subir ses lamentations sans un mot avant de s'installer à sa place, seul, histoire de cogiter. Castiel s'attendait à une journée ordinaire et morne, mais c'était sans compter sur Rosalya et ses idées loufoques. Avec l'aide de Nathaniel, Lynn avait réussi à piéger Debrah et à lui faire avouer, devant toute l'école, ses réelles intentions. Quelque chose s'était brisé en lui tandis que les haut-parleurs du bâtiment lui crachaient la vérité en plein visage. Et la vue de celle qu'il avait tant aimé en larmes, en train de s'enfuir plutôt que d'affronter cette épreuve, acheva les sentiments qu'il avait pour elle. Il se sentait trahi, manipulé, et terriblement seul. Et surtout, il se sentait con. Il avait traité Lysandre et Lynn comme des moins que rien et pourtant leur première réaction fut de venir le consoler. Il réagit à peine lorsque les bras frêles de la petite brune l'enlacèrent, et se contenta d'un hochement de tête face au sourire de Lysandre. La tristesse était, pour une fois, plus forte que sa colère. Il préféra quitter prestement le lycée le temps de faire un point, passant ainsi le reste de son après-midi à jouer avec Démon pour se changer les idées. Vers vingt heures, il se décida finalement à aller au parc avec son chien qui n'était pas beaucoup sorti aujourd'hui, qu'il lâcha sans crainte sur la promenade pour le laisser s'amuser tranquillement. Il savait qu'en cette période il faisait nuit tôt et que les gens préféraient donc être au chaud chez eux, ce qui justifia sa surprise lorsque, à une centaine de mètres, il perçut celle qu'il cherchait depuis leur rencontre. Après un instant d'hésitation, Castiel se mit en route jusqu'à rejoindre l'inconnue assise sur un banc tout en observant Démon et une chienne en train de jouer. Ce n'était pas la première fois qu'il la voyait ici, mais il n'avait jamais su qui était son ou sa propriétaire et elle n'avait pas de collier, bien qu'elle ne ressemble pas à un animal errant. Quand il arriva au niveau de la demoiselle, il put constater qu'elle était absorbée par un roman quelconque et que sa tenue différait à peine de la dernière fois. Il se racla la gorge pour attirer son attention, mal à l'aise.
« T'es pas venue au lycée depuis une semaine.
Ce n'était pas une question. La jeune fille releva la tête et sourit malgré l'air bougon de son interlocuteur ; elle leva sa main gauche emprisonnée dans un bandage.
-Je me suis coupée en brisant une vitre, il la fixa, interdit, tandis qu'elle se décalait légèrement pour lui faire de la place. Il s'assit. Tu as meilleure mine que la dernière fois.
-Et on peut savoir pourquoi tu as brisé une vitre ?
-Ma mère m'a reprit les clés de la maison pour m'empêcher de sortir sans autorisation la nuit. Elle a aussi bloqué toutes les fenêtres de l'extérieur. J'ai cassé un carreau pour ouvrir celle de ma chambre.
Les yeux grisés du guitariste s'écarquillèrent légèrement, mais elle paraissait tout à fait sérieuse.
-...Tu es du genre têtue, on dirait.
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• Amour Sucré Highschool Life • [Castiel] Les yeux de Lily
Fanfiction/!\réécriture en cours/!\ "Il y avait quelque chose d'hypnotisant dans son regard, une sorte de lueur étrange dont on ne pouvait se détacher lorsque, par hasard, l'on s'abandonnait à sa contemplation."