Le feu et le vent

Prisonniers

Quelques minutes après leur conversation, Temari et Shikamaru rencontrèrent le médecin. Celui-ci leur posa des questions basiques comme leur âge, leurs antécédents médicaux, mais aussi leur vie de couple. Les deux jeunes gens continuèrent à jouer leur rôle de jeunes mariés, répondant à toutes les questions sans protester. Ils furent déclarés aptes à devenir les parents des futurs citoyens d'Ame.

Puis, le gardien les conduisit dans une grande salle servant de réfectoire. De longues tables étaient disposées dans toute la pièce. Des couples déjeunaient. Sur un côté, des repas étaient distribués, comme dans une cafétéria. L'atmosphère était pesante. Le silence régnait. Personne n'osait parlé. Ici ou là, des sanglots étouffés se faisaient entendre. Des maris consolaient leurs épouses.

Temari et Shikamaru échangèrent un regard concerné avant de se mêler aux autres prisonniers pour prendre leur repas. Ils prirent place à côté d'un autre couple en les saluant. La jeune femme reniflait et son époux n'étaient guère plus joyeux.

- Vous êtes ici depuis combien de temps, demanda Temari, essayant de détendre l'ambiance.

- Quelques jours, répondit l'homme.

- Vous allez peut-être pouvoir nous éclairer alors. Mon mari et moi venons d'arriver et nous sommes un peu perdu. Comment se passe les journées ici ?

- Parfait, pensa Shikamaru, se félicitant d'avoir une partenaire si maline.

Le jeune homme leur expliqua alors comment se déroulaient les journées entre les repas, les promenades dans la cour et les "moments d'intimité" où les couples étaient sensés se consacrer à la procréation.

Temari et Shikamaru hallucinaient devant ce programme, tout entier tourné vers la mise au monde d'enfants. Le brun remarqua toute la détresse de la jeune femme et l'incapacité de son époux à la rassurer, accablé qu'il était lui aussi.

- Tous les couples ici ont été kidnappés ?, demanda-t-il.

- La plupart oui, mais certains ont été volontaires. Apparemment, le pays de la pluie a mené des campagnes de recrutement dans les pays voisins. C'est ce que certains racontent, répondit le mari.

- Comment ont-il pu convaincre des gens d'être volontaires ?, interrogea Shikamaru.

- Ils leur ont fait miroiter une vie meilleure. Ceux qui ont accepté recevront un logement et un emploi dès que l'enfant sera né. Pour beaucoup, c'est une perspective intéressante. Après la dernière grande guerre ninja, beaucoup de famille se sont retrouvées démunies. Tout le monde n'a pas la chance de venir d'un grand pays comme le pays du Feu.

Shikamaru comprit comment ces ninjas d'Ame avaient utilisé la vulnérabilité de ces gens à leur avantage. Il serra les poings sous la table.

- Et vous, comment êtes-vous arrivés là ?, demanda Temari

- Kidnappés dans notre village, le soir de notre mariage, répondit tristement l'homme.

Le reste de la journée, les deux ninjas observèrent les allées-venues des gardiens. Ils étaient présents en nombre.

- Ca va être difficile à nous deux de tenter quoi que ce soit avec tous ces gardiens et autant de civils. On va avoir besoin de renforts, conclut Shikamaru. Il faudrait également réussir à savoir si ces gardiens et leurs chefs obéissent au seigneur du pays de la pluie ou si c'est un groupuscule indépendant.

- Il va falloir se rapprocher des gardiens, suggéra Temari. Les chefs risquent d'être plus suspicieux et prudents...

- Oui, ça me paraît la meilleure chose à faire...