Le feu et le vent

Mission aux sources chaudes de Konoha

La lumière qui filtrait à travers les rideaux réveilla Temari. Quelle heure pouvait-il être ? Elle ouvrit doucement les yeux. Qu'est-ce que qu'elle avait bien dormi ! Elle avait fait de doux rêves avec un certain brun. Le brun en question dormait toujours à ses côtés. Elle se releva légèrement pour l'observer. Il était décidément très beau. Comme elle approchait sa main de sa joue, il bougea et elle retint précipitamment son geste. Elle fit mine de s'étirer comme si elle venait de se réveiller tandis que le jeune homme ouvrait les yeux.

- Quelle heure est-il ?, demanda-t-il, la voix encore pleine de sommeil.

- Bonjour à toi aussi ! Je ne sais pas, mais nous avons déjà trop dormi !, rétorqua-t-elle en sautant du lit et se précipitant vers la salle de bain.

- Laisse-moi un peu d'eau chaude !

- Tu n'avais qu'à te lever plus tôt, dit-elle en lui tirant la langue.

Shikamaru sourit devant ce geste enfantin. Il se dit qu'elle était bien capable de prendre toute l'eau chaude pour l'embêter et l'obliger à se doucher à l'eau froide. Mais elle n'en fit rien et sortit assez rapidement de la salle de bain. Pas de maquillage, pas de fioritures, mais elle n'en avait pas besoin. Elle était belle comme ça.

- Dépêche-toi, je te rappelle que nous ne sommes pas en vacances !

- Oui, oui, laisse-moi quelques minutes, répondit-il en entrant à son tour dans la salle de bain.

Il en ressortit après une rapide douche et ils décidèrent de descendre prendre un petit-déjeuner. Ils avaient encore un peu de mal à se comporter comme un couple. Après tout, Shikamaru n'avait jamais eu de petite amie et Temari n'était pas habituée à démontrer publiquement son affection.

Après leur petit-déjeuner, ils sortirent se balader dans les rues, tel un couple de jeunes mariés, main dans la main. Le geste devenait de plus en plus naturel. Quand l'un s'éloignait de l'autre pour observer l'étal d'un marchand, dès qu'il revenait, il reprenait la main de son partenaire. Temari s'arrêta sur le présentoir d'un bijoutier, elle resta interdite, fixant un objet. Shikamaru s'approcha doucement. Les yeux de la jeune femme étaient brillants de larmes. Le jeune homme passa délicatement la main dans le dos de la blonde.

- Quelque chose ne va pas Tema ?

- C'est rien... C'est ce bracelet... Ma mère en avait un très similaire..., murmura-t-elle en ravalant ses sanglots.

- Oh, je vois, répondit-il doucement en lui caressant le dos.

Elle se laissa un instant aller contre lui, posant la tête sur son épaule. Il passa son bras autour d'elle.

- Allez, viens ! Allons plus loin...

Elle se redressa, essuya ses yeux et hocha la tête avec un faible sourire. Elle passa son bras sous celui de Shikamaru et resta accrocher à lui. Sentir sa chaleur, sa présence lui faisait du bien, l'apaisait. Le brun la laissa faire, sans risquer un commentaire.

Ils continuèrent leurs déambulations. Mais trop absorbés l'un par l'autre, ils en oubliaient pourquoi ils étaient là. S'ils avaient été plus attentifs, ils auraient remarqué qu'ils étaient observés. La journée se poursuivit paisiblement par un pique-nique au parc, une sieste sous les arbres pour lui, tandis qu'elle lisait un dépliant sur les différents onsen du village. Quand elle eut fait son choix, elle entraîna son co-équipier vers les bains. Ces bains-là n'étaient pas mixtes et ils furent séparés une partie de l'après-midi. Chacun put alors mettre de l'ordre dans ses idées, analyser ses sentiments et réfléchir à quoi faire.

Temari ne comprenait pas ce qu'il s'était passé. Le soir du festival, Shikamaru avait bien répondu à son baiser. Et de manière plutôt ardente. Mais il avait soudainement brisé l'échange, avant de la planter là. Et depuis, il avait soigneusement évité le sujet. Faisant comme si de rien n'était. Est-ce que ce baiser lui avait déplu ? Est-ce qu'elle ne lui plaisait pas ? Peut-être était-il amoureux de quelqu'un d'autre ? Temari avait mille questions qui lui passaient par la tête. Il faudrait qu'elle interroge Ino. S'il y avait une personne qui devait savoir, c'est bien Ino. Quoiqu'à bien y réfléchir, c'était peu probable. Si la Yamanaka était souvent intrusive dans la vie privée de ses ami.e.s, il était difficile de croire qu'elle ait pu tirer quoi que ce soit du Nara. Ce dernier était plutôt secret et ne laissait que rarement transparaître ses sentiments. Décidément, il s'était bien endurci depuis la mission ratée pour retrouver Sasuke. Il faut dire que la vie ne l'avait pas épargnée, entre son sensei, exécuté sous ses yeux et son père mort pendant la quatrième grande guerre, sans qu'il puisse rien y faire. Elle non plus, sa vie n'avait pas été un long fleuve tranquille. Sa mère était morte en mettant Gaara au monde, alors que Temari n'avait que 3 ans. Son père les avait élevés à la dure, elle et ses deux frères. Elle était loin d'avoir eu une enfance paisible, entre son père le Kazekage et les crises de Gaara, hôte du démon Shukaku. Puis, il y avait eu l'assassinat de son père par Orochimaru quand elle avait quinze ans. Et en ce moment précis, sa mère lui manquait cruellement. Elle aurait aimé pouvoir prendre conseil auprès d'elle. Elle n'avait que peu de souvenirs d'elle, si ce n'est que c'était une mère aimante et douce.