Argument

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Wednesday avait toujours été une âme solitaire, se protégeant derrière un mur de froideur. Cette caractéristique de sa personnalité avait déjà été la source de tensions dans sa relation avec Enid, sa petite amie. Elles avaient récemment emménagé ensemble dans un appartement, ce qui rendait les frictions encore plus intenses.

Une journée ordinaire avait pris une tournure dramatique lorsqu'une simple remarque d'Enid avait déclenché une dispute enflammée. Les mots avaient volé dans l'air, coupants et blessants, chacune des deux femmes essayant de défendre sa position avec férocité. Les accusations fusaient, et la tension montait crescendo.

– "Tu ne penses qu'à toi, Wednesday !" hurla Enid, les yeux brillants de colère.

– "Je ne te force pas à partir si ça ne te convient pas." répliqua Wednesday, sa voix froide et sans émotion.

Enid secoua la tête avec exaspération. "C'est toujours la même chose avec toi. Tu caches tes émotions derrière ce masque d'indifférence, mais ça ne fait qu'empirer les choses."

– "Je n'ai pas de masque, Enid. C'est toi qui essaie de me faire ressentir des choses que je ne peux pas", rétorqua Wednesday d'un ton cinglant.

La dispute semblait s'éterniser, les mots empoisonnés se répercutant dans l'appartement. Finalement, Enid, les larmes aux yeux, serra les poings.

– "Je ne peux pas continuer comme ça. Je ne peux pas être la seule à essayer."

Et sur ces mots, Enid quitta l'appartement, claquant la porte derrière elle. Wednesday se retrouva seule, enveloppée dans un silence glacial qui contrastait avec la chaleur qu'elle ressentait dans son cœur. Elle savait qu'elle avait été cruelle, qu'elle aurait pu agir différemment. Mais admettre ses erreurs n'était pas quelque chose qu'elle faisait facilement.

Les heures passèrent, et Wednesday se retrouva assise sur le sol de leur appartement, perdue dans ses pensées. Les souvenirs de moments heureux qu'elle avait partagés avec Enid lui revenaient à l'esprit, chacun d'entre eux éclairant l'obscurité de sa conscience. Elle essuya une larme solitaire qui avait glissé le long de sa joue. Elle ne pleurait pas souvent, mais les larmes qu'elle ne montrait jamais restaient toujours au bord de ses yeux.

Elle se recroquevilla, ramenant ses jambes à sa poitrine, réfléchissant à tout ce qu'elle avait dit, à toutes les fois où elle avait choisi l'indifférence plutôt que l'amour. La vérité était qu'elle aimait Enid plus qu'elle ne voulait l'admettre, mais son orgueil l'empêchait de le montrer.

"Pourquoi est-ce que tu ne peux pas simplement t'excuser ?"

Wednesday savait qu'elle devait agir, qu'elle devait réparer ce qu'elle avait brisé. Elle se leva avec détermination et quitta l'appartement, marchant dans les rues sombres de la ville. Elle se rendit compte qu'elle ne pouvait pas se contenter de faire des excuses vagues. Elle devait faire face à ses erreurs et s'excuser sincèrement.

Elle se dirigea vers un parc fleuri où Enid se réfugie régulièrement lorsqu'elle a des problèmes, et espérait pouvoir la trouver là, sur son banc favori, mais malheureusement, elle n'y était pas.

Wednesday erra dans la ville et tenta désespérément de la trouver, marchant et sautillant bêtement devant elle, mais non, rien, elle n'était pas là.

La nuit tomba, Wednesday se résigna à la trouver si tard le soir et rentra chez elle, peut-être y était elle retournée ? Après tout, c'était leur appartement, ce n'est pas comme si Enid avait une autre maison.

En entrant, elle ne fut qu'accueillit par le vide. En temps normal, quand elle rentre d'une sortie, Enid était toujours là, l'aidant à se débarrasser de ses vêtements et à la mettre à l'aise autant que possible pour aller regarder un film, ou boire un verre ou même parler.

Recueil - Wenclair Où les histoires vivent. Découvrez maintenant