Chapitre 5

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Jayden

Au matin, j'avais envoyé un message à mon amie. Je devais clairement m'excuser auprès de Amandine, depuis la fête de l'autre soir, je ne l'avais pas revu et j'avais totalement merdé. Disons que pour fuir mes problèmes, je n'étais pas le meilleur et je ne choisissais pas forcément les meilleures solutions... Surtout que je l'avais abandonné lâchement dans la villa après mon isolement avec Soren...
Je lui avais donné rendez-vous dans le parc juste à côté du centre d'entraînement de hockey où je devais m'y rendre pour discuter de mon analyse de l'équipe suite à notre dernier match.
Assise sur un banc, les jambes croisées elle attendait tout en regardant son téléphone. Il ne faisait pas très chaud ces temps-ci alors elle portait un trench-coat bleu marine ainsi que ses Doc Marten's habituelle. Elle avait tressé quelques-unes de ses mèches qu'elle avait ensuite remontées en queue-de-cheval.
D'un pas non assuré, je me plantais devant elle :

- Salut, dis-je un peu maladroitement.

D'un geste simple, elle mit son téléphone en mode veille et leva la tête vers moi.

- Te voilà, Dit-elle un peu sec.

- Je suis totalement et archi désolé Amandine je...

- Désolé de m'avoir embrassé ou de m'avoir abandonné pendant la fête ? Coupa-t-elle avec reproche.

Je gardais le silence. Comment pouvait-on me qualifier d'ami avec mon comportement ? Je ne le méritais tout simplement pas. Son soupir me ramena sur terre.

- Je ne sais pas de quoi tu as peur Jayden, mais... Tu ne devrais pas avec moi, dit-elle d'une voix blessée.

Sans réfléchir, je pris sa main dans la mienne tout en m'asseyant à côté d'elle. Bordel, j'étais mort de trouille... Mais à qui pouvais-je me confier ? Mon père ? J'existais à peine. Aucun message. Aucune inquiétude de sa part. Des amis ? Je n'en avais pas une foule... Et depuis le début Amandine était loyale et quelqu'un de bien. Tout en avalant ma salive je décide de lui révéler ce qui m'étais arrivé :

- Je... Suis sorti avec un garçon sur mon ancien campus... Et ça ne s'est pas passé comme prévu...

Les souvenirs m'assaillirent avec violence. Me plongeant dans une boucle infernale.

- Il s'appelle Léo. J'étais dingue de lui, j'étais également assistant dans mon ancien campus pour l'équipe de Hockey. Il était passionné et le voir se démener pour sa passion en plus de passer du temps ensemble... Je ne pouvais que tomber amoureux de lui. Il était cool avec moi et doux. Je fais parti d'une famille recomposé alors... Avoir de l'attention, j'y étais sensible... Car je n'existe pas pour ma belle-mère, pour elle je suis un parasite et mon père... Je crois qu'il attendait qu'une seule chose... Que je parte de la maison... Mon demi-frère et ma demi-sœur me parlent que lorsqu'ils n'ont plus le choix...

Ça faisait mal. Tellement mal de l'admettre à voix haute, de m'entendre le dire...

- Léo m'a embrassé au détour d'un couloir, on était seul. Mon cœur a raté un nombre incalculable de battement. Il m'aimait Amandine. Quelqu'un sur cette Terre m'aimait. Et je n'avais besoin de rien d'autre, je pouvais totalement me contenter de ça.

Elle serrait ma main fermement m'écoutant avec attention me laissant le temps de m'exprimer... De chercher mes mots. Rien que d'y repenser, les larmes me montèrent aux yeux. J'avais tellement envie de hurler...

- Léo... Ne voulait pas qu'on se montre ensemble publiquement. Se tenir la main... l'embrasser tout cela m'était interdit. Alors... je prenais mon mal en patience attendant d'être seul avec lui. Lors d'une soirée, on a fini par coucher ensemble. Tard pendant la nuit. Et le lendemain, un membre de l'équipe de hockey m'a attrapé pour me casser la figure, car j'avais 'forcé' Léo. Il n'avait pas assumé ce qu'on avait fait... Quelqu'un avait dû nous entendre et en parler avec le reste de l'équipe.

J'avalais ma salive, une larme glissant sur ma joue, les images déferlant dans ma tête.

- Ma vie commença à virer au cauchemar... Un jour après un entraînement, le coach avait dû finir plutôt et j'étais responsable du centre d'entraînement. Des membres de l'équipe m'ont attrapé et traîné jusqu'à la piscine, on m'a maintenu la tête sous l'eau. Ils ont fini par me déshabiller et me passer à tabac.

- Je... Tes parents ? Demanda-t-elle dans un souffle emplie de tristesse.

- Évidemment, ce que je subissais a fini par se voir et est remonté jusqu'au proviseur qui a convoqué mon père et l'équipe de hockey...

Les larmes glissèrent comme une cascade, je n'arrivais plus à les retenir. La honte. La haine. La peur.

Douloureuse AnalyseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant