Chapitre troisième

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— Je vois.

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— M. Kim... dis-je en notant le numéro de sa table sur mon bon de commande.

— Tu m'avais manquée, Ae Soo.

Je lève les yeux au ciel en secouant la tête. Non mais n'importe quoi.

— Qu'est-ce que je vous sert ?

— Le menu du jour, s'il te plaît.

Sur mon calepin, je note sa requête en acquiesçant.

— Rappelle-moi, tu as quel âge déjà ?

Je fronce les sourcils. C'est quoi cette question ? Il est bien gentil, mais avec ce qu'il s'est passé ce matin, je ne suis plus trop rassurée avec lui.

— Pourquoi vous voulez savoir ?

— Parce que je veux savoir si on a un gros écart d'âge.

— Eh bien si on vous demande, vous direz que vous ne savez pas... soupiré-je, agacée par son comportement vraiment louche.

Je tourne les talons même si je sens son regard perçant dans mon dos.

En cuisine, j'annonce sa commande puis quelques minutes plus tard, je lui emmène son entrée. Sans faire exprès, je me cogne dans la table.

— Pardon... Mais... elle est bancale. Bougez pas.

Dans mon tablier, je cherche un morceau de papier qui traîne.

— De toute façon, les tables bancales sont toujours pour moi. Déjà à l'école, commente-t-il.

Je m'accroupis et place le petit morceau de papier que j'ai plié plusieurs fois et lorsque je me relève, je croise les yeux de M. Kim.

— Oui... ?

Il me fait signe de m'approcher et à mon oreille, il chuchote :

— Fais attention quand tu te penches ou que tu te baisses... On voit ta poitrine.

Immédiatement, je mets la main à mon décolleté, gênée qu'il me fasse une remarque pareille.

— Merci... articulé-je faiblement.

*

— À demain, bon courage pour ce soir ! dis-je avant de quitter le restaurant.

Je ne travaille pas le mardi soir. C'est le seul avec la journée du dimanche puisque la brasserie est fermée. C'est le jour de repos de tout le monde.

Tournant la tête de gauche à droite, je vérifie être bien seule. Pas de M. Kim à l'horizon. C'est que je deviens limite parano.

Je n'ai qu'une envie, c'est de prendre une douche. D'habitude, j'en prends une le matin avant de me rendre sur mon lieu de travail mais ce matin, c'était... différent.

Sur le chemin, une voiture roule lentement à ma hauteur puis finit par me klaxonner. Exaspérée, je me tourne, prête à rembarrer son conducteur mais je refoule mes envies meurtrières quand je constate que son propriétaire n'est personne d'autre que M. Kim...

— Monte, je te ramène chez toi.

Difficilement, j'avale ma salive.

— M. Kim, écoutez, c'est très aimable de votre part de vouloir me ramener chez moi mais comprenez, avec la scène d'hier soir... Comment dire ?

À votre service M. Kim | Kim Taehyung | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant