Inerita
Je connais trop bien cet endroit. Grâce à l'autre monstre. Mais c'est pas les mêmes policiers. Il n'y a plus le gentil. On m'a lu mes droits en mode "conditions d'utilisation". Demandé si je voulais parler, ou m'incriminer encore plus en refusant , et si je voulais un avocat. J'aurais dû accepter pour ça. Mais j'avais aucune envie de rester ici plus longtemps. Après tout ça le nouveau policier, commence son petit discours de présentation à son tour. Puis il met l'enregistreur préhistorique en marche, avant de répéter beaucoup de faits qu'on a déjà dit. Il commence:
-Qui êtes-vous?Je réponds platement:
-Inerita BlahanIl me demande:
-Quel âge avez-vousAller, il veut pas lire ma carte d'identité plutôt? Je lui dis:
-20 ansIl continue:
-OccupationJe dis en repensant à mon échec:
-ÉtudianteIl dit:
-OkIl commence vraiment avec un:
-Vous étiez à l'usine?J'hésite puis répond:
-C'est quoi la peine pour ça?Il sourit et me dit:
-Rien pour vousJe réplique méfiante:
-Vous mentezIl se réajuste sur son siège et me dit:
-Non. Le fait que vous traîniez là-bas, c'est le cadet de nos soucis pour l'instant. Donc quand étiez-vous là-bas? Date et heure approximativeJe lui réponds le plus précisément possible:
-Le 22, quand y'avait encore l'éclipse. Vers 21 ou 22 heures? Je ne suis pas sûreIl demande:
-Vous y êtes allés avant ou après cette date?Je lui dis:
-Juste aujourd'huiPour moi en tout cas. Mais je sais pas pour Elias. Vaut mieux la fermer. Le policier continue en me disant:
-La météo était comment?Il a pas de téléphone ou quoi? Je me contente de répondre:
-Ça allait, pas trop froid ni chaudIl hoche la tête et me demande:
-Il y avait du bruit?Je secoue la tête et lui dis:
-NonIl me demande toujours aussi neutre:
-Qui d'autre était là-bas?Je réponds:
-Personne...je crois, ça avait l'air videIl commence à chercher du croustillant en demandant:
-Vous y faisiez quoi?À mon tour je réponds neutre:
-On parlaitIl me demande avec une esquisse d'amusement sur le visage:
-Vraiment? Vous ne fumiez pas ni rien? On ne vous inculpera pas pour çaJ'insiste irritée:
-On parlait juste.Il insiste en disant:
-Rien de plus comme...vous savez?Je réponds énervée:
-Par-ler, on parlait.Il hoche la tête et me demande:
-Vous avez vu quelque chose?Toujours énervée je réponds:
-Non, je vous l'ai ditIl hoche la tête et continue:
-Est-ce qu'il y aurait une raison pour laquelle vôtre ami dans l'autre pièce mentirait sur l'incident?Non, impossible. Pas Elias. Je réponds:
-Non...Le policier me demande:
-Vous ne saviez vraiment rien du meurtre?Je lui explique:
-Ben j'ai entendu ma sœur parler de police. Mais je passe tout mon temps dans ma chambre dernièrementIl me demande l'air intrigué:
-Pourquoi?Je lui dis:
-Je peinsIl sourit et dit:
-On a une artisteJe ne sais absolument pas pourquoi c'est aussi poussé, mais j'ai envie de lui cracher dessus.
Il continue:
-Vous avez des gens qui peuvent témoigner de vôtre localisation au moment de l'incident à part lui?Je réponds à contre-cœur:
-Juste quand je suis rentréeJ'espère qu'il ira pas casser les couilles à ma famille. Je rassemble mon courage pour lui demander:
-Ça s'est passé quand on était là-bas? Qu'est-ce qu'il s'est passé?Il me dit:
-Non pas quand vous étiez supposément là-bas. Mais durant l'éclipse oui. Je ne peux pas en dire plus. De toute façon vous verrez bien ça aux infos, assez viteJe lui assure:
-C'est pas nous je le jureIl me répond:
-On sait. Ça ne s'est pas passé au même moment. Donc normalement vous n'y êtes pour rien. Si vous ne mentez pas.Je demande:
-Je peux partir?Il me dit:
-Il y a encore de la paperasse, vos empreintes et l'ADNJe soupire et il me sourit, pfff.
***
Une fois en dehors de ce trou à rat, je me dis que j'ai quand même de la chance, de ne pas m'être faite malmener. Sûrement parce que je l'ai ouverte. Je vois Elias au loin avec sa mère au cou. En passant, j'entends sa mère dire presque en pleurant, que son père va le tuer. Dramatique un peu. De mon côté il n'y a personne. Je l'ai dit à personne. J'ai pas besoin de plus d'ennuis.
Derrière moi j'entends Elias qui m'a rattrapé et me retourne. Il me sourit avec son regard de félin brillant. Il est encore entier? Je me demande s'il a coopéré ou s'il s'est mis à bouder. Comme ce jour où la prof de bio lui a fait chier en seconde. C'était un vrai mur. Il me propose:
-On peut te ramener si tu veuxJ'inspire et lui répond:
-Non merci, je vais prendre le busJ'ai aucune envie de me retrouver avec lui là. Sans parler de l'ambiance bizarre qu'il y aura entre nous, avec sa mère. Je flippe à l'idée de la rencontrer. Je flippe tout le temps, quand je ne suis pas énervée.
Il insiste:
-IneritaJe lui dis:
-Je vais bien...dis-moi...t'as rien fait hein?Il a l'air choqué puis fronce ses sourcils archés lui donnant parfois un air hostile. Comme maintenant. Il me répond:
-Ça va pas, t'es folle?! Je pourrais te demander la même chose.Je réplique:
-T'as raison, donc coursIl sourit et je m'en vais. Une fois rentrée Yera et Kleo m'appellent. Je descends et elles me regardent, avec une expression confuse. Kleo me demande:
-C'est pas une fille de ton ancienne classe?Je regarde la télé et mon cœur rate un battement. C'est Sun. Elle était tellement gentille avec moi au lycée. C'était l'une des rares, c'est pas possible.
Kleo me demande:
-Ça va?Je dis brièvement:
-Oui
VOUS LISEZ
0
RomanceInerita, une élève isolée au lycée en raison de ses problèmes mentaux, retourne chez sa mère en début d'été après avoir raté sa deuxième année universitaire ne l'intéressant pas. Alors qu'elle rentre chez elle, elle croise Elias par hasard. Celui qu...