Chapitre 28

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Inerita

Depuis que je me suis levée après cette soirée désastreuse j'envoie des messages à Elias, mais soit il m'ignore soit il est toujours dans le trou noir. Pourtant on est bientôt le soir là c'est pas possible. Je me décide à aller voir si par hasard il est pas au champ. J'ai de la chance. Je me dirige vers son t-shirt bleu foncé et sa tête blonde aux cheveux attachés, il se tourne d'un coup. Je lui souris et l'appelle:
-Elias

Mais il se retourne dos à moi, je lui dis confuse:
-Arrêtes de te cacher

Il se lève et me fait face avec son expression de statue qui m'intimide. Je lui demande doucement:
-Tu vas mieux?

Il me répond brièvement:
-Oui

J'expire et lui dis:
-Je comprends pour hier hein, t'étais bourré c'est rien

Il me répond durement:
-Exact, je pensais aucun de ces trucs. J'étais juste complètement éclaté

Je sais pas pourquoi ça me pince le cœur en même temps que ça m'amuse et je lui demande:
-Ah oui?

Il me répond pas du tout amusé sur un ton froid:
-J'ai d'autres trucs à penser plutôt que de m'inquiéter de ce genre de trucs

S'inquiéter de moi oui. Ça pince plus fort.
J'hoche la tête et dis:
-Ok, je vois

Il expire fort puis m'explique en posant à nouveau son regard bleu sur moi:
-Non tu comprends pas...en fait j'ai perdu mes inhibitions

Il s'approche un peu et pendant que je profite des bribes de son odeur, dont des soupçons m'atteignent, il me dit:
-J'arrive vraiment vraiment pas à m'arrêter de penser à toi

Il fait un autre pas et mon cœur bat la chamade quand ses lèvres se couchent sur les miennes. Je mets mes bras autour de son cou et le tire vers moi, tout comme il me tire vers lui pendant que nôtre baiser s'intensifie. Mais mon cerveau arrive enfin à se remettre en marche après qu'il l'ai fait disjoncter, et je le pousse violemment pour réussir à m'arrêter. Puis je regarde au loin pour me calmer et lui lance comme une accusation:
-On est censés être amis Elias

Je le regarde, il esquisse brièvement un sourire en coin sarcastique avant de me dire:
-Des amis? Tu sais très bien qu'on est pas amis Inerita

Je lui dis:
-T'en as pas vraiment quelque chose à faire de moi à part ça alors

Il fronce les sourcils puis me dit:
-Bien sûr que si et tu le sais très bien. Mais tu veux que je mente et te dise que j'ai pas envie de t'embrasser à chaque fois que je te vois, et te tenir et putain...

Je tente de calmer mon corps en lui demandant:
-Me baiser aussi hein?

Il soupire et me dit comme si j'étais une détraquée:
-Tout est pas toujours sur ça Inerita

Je lui réponds:
-Si ça l'est, et puis de toute façon y'a trop de choses. Je sors avec personne parce que personne peut sortir avec moi. Personne veut juste ça

Il me répond:
-On t'a fait mal, très mal je le sais. Donc t'arrives pas à faire confiance tant que t'auras pas la perfection, tu veux même pas essayer pour savoir. C'est jamais assez pour toi, c'est trop risqué donc tu cherches des excuses. C'est pour ça que tu restes avec Enrique, tu sais que c'est un mur parce qu'il veut juste une chose. Ironiquement c'est ce que tu m'accuse de vouloir. Je sais qu'il est prêt à faire semblant de s'en foutre jusqu'à t'avoir mais ça arrivera pas. Je le sais parce que déjà tu l'aimes pas à ce point, et franchement je pense pas que ça changera. Mais moi je suis trop dangereux selon toi je pense. Parce qu'on pourrait vraiment avoir quelque chose, et ça te fait peur

Tremblante je ferme les yeux en secouant la tête pour garder mes larmes mais c'est mort. Je les essuie vite fait et me défend en mentant de ma voix la plus claire possible:
-En fait je commence à bien l'aimer...

Alors qu'en vrai c'est toi que j'ai pas arrêté d'aimer.
Pauvre conne.
J'ai viré Enrique de la partie "peut-être" de mon cerveau, quand je l'ai vu faire du bouche à bouche à cette fille devant moi, et qu'il a essayé de me faire venir avec eux. J'ai bien réalisé qui était Enrique, je vais pas tenter de le changer ni croire que c'est possible. J'ai appris durement que ces conneries ça marchait pas, quand mon amour propre était dans une poubelle. Mais je ne peux juste pas laisser Elias me faire mal, je sais que ça me fera tellement mal. Vraiment pire que la fois où on m'a pris pour une bouffonne, pire. Parce que contrairement à l'autre lui je l'aime, beaucoup trop même. Pourtant j'aurais pas dû mentir. Mais c'est trop tard. Je vois le dégout dans son regard.
Il me crache:
-Bonne chance

Il s'en va et je me mets à pleurer pour de bon.

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