Moscou en Russie, 04h36.
Pourfondant le ciel nocturne de toute leur hauteur, illuminant l'horizon de leur scintillantes lumières, en cette nuit étoilée, les gratte-ciels de la capitale paraissaient tels les joyaux d'une coffre-fort. Des joyaux aux milles couleurs, étincelant avec les astres pour mieux embellir l'obscurité de l'éther.
Aux lumières dorées, dans l'un d'entre-eux sillonait-elle les couloirs tapissés de velours écarlates. Son chariot de service fermement tenu de ses deux mains, elle s'avançait au-delà des myriades de chandeliers et des murs à mi-chemin entre le blanc immaculé et le dorée, du dallage de marbre blanc reluisant des éclats des séries de lustres aux plafonds et autres candélabres aux murs garnis de leurs précieuses parures et irradiant les allées.
À pas soutenus, les bruits de ses escarpins noirs à talons contre le velour rythmant sa marche de leur toc si caractéristiques, mêlés de celui du léger grincement des roues de son chariot, momentanément elle s'arrêta devant les portes de l'ascenseur fermées devant elle, la freinant dans son avancée.Puis, appuyant déjà sur un des boutons du clavier de l'appareil, adressa-elle un dernier coup d'œil à son petit chariot de verre et d'acajous vernis à l'élégante conception victorienne, s'assurant au préalable de n'avoir omis.
Ainsi, dans son chariot à deux couches de la même hauteur que son bassin, elle recença sur la première deux plats de chairs d'esturgeons grillées au charbon de bois accompagnées de leur sauce chaude cuite au vin rouge dont à coté, se trouvaient deux autres assiettes nacrées présentant du caviars du même poisson et deux petits pains français. Tandis que sur la deuxième couche, y avait deux bouteilles de Macallan 1926 complétées de deux verres en cristal.Oui, tout y était, eut-elle à peine le temps de penser quand devant elle, les portes vinrent à enfin s'ouvrir dans le seul bruit de leur coulissement. D'instant alors, elle pénétra, appuyant au passage sur un énième bouton quand avant même que les portes n'aient le temps de se refermer derrière elle, la voilà déjà qui leur refaisait face.
Devant elle alors, les portes se refermirent, en même temps que la montée s'entama et que sous ses yeux noirs bridés, s'afficha un trouble reflet de sa personne sur les portes de métal de l'ascenseur. Son uniforme pouvant se résumer à un costume noir dont en haut, une veste aux boutons et boutonnières jaunes or en-dessous de laquelle une chemise blanche ; et en bas, une jupe des plus simplettes révélant ses talons jusqu'aux genoux, le tout agrémenté d'un léger et petit foulard noir autour du cou. Du reste, ses lisses cheveux de jais ne furent arranger qu'en un simple carré court.
Ainsi, dans l'ensemble c'était là un affublement aussi sobre que chic, cependant dont la jeune chinoise n'éprouvait à l'égard aucunes appréciations particulières. À ses yeux, cette accoutrement n'étant rien de plus qu'une tenue qu'il lui fallait, qu'une sorte de nécessaire ou d'indispensable. Et quand bien même ce n'était dans ses habitudes de s'affubler de telles tenues révélant aussi flagramment ses courbes féminines, elle y passait facilement outre.Quand tout à coup, elle sentit l'ascenceur s'arrêter tandis que rapidement, les portes vinrent à se rouvrir, offrant à sa vue les couloirs du dernier étage. Sans s'attarder, elle s'y enfonçait déjà, dès lors exécutant les premières marches vers sa destinations. Un pied après l'autre, encore et encore, dans une boucle au rythme toujours aussi soutenu, plus elle approchait ces portes, plus ses paumes compressaient son chariot roulant avec ses pas. Chaque lustres d'excédés la rapprochant de plus en plus d'elles, chaque sculptures de franchies la menant petit à petit à cette pièce, chaque couloirs de traversés l'aboutissant tout doucement à sa destination.
Puis enfin, après un énième virage entre deux corridors, l'y voilà. Droit devant elle, une immense porte d'acajou à double battant. Son bois vernis et sculpté en des motifs d'un mélange purement oriental et occidental sur lequel luisait les lumières, tout autour ornée d'or véritable aux dessins évoquant vaguement de longues lianes, tandis que ses grandes et longues poignets furent faites d'argent.
Mais aussi, en même temps que la chinoise eut aperçu ces portes, ce fut sans grande surprise qu'elle y constata, stationné devant, un de ses collègues sans doute chargé de garder l'entrée. L'un comme l'autre regardait droit devant eux, la tête droite.
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Saule Pleureur
RandomTous connaissent ces travailleurs silencieux. Leur réputation n'est pas à bâtir. Chacun à son échelle, aussi petite soit elle, a déjà, sans le savoir, croisé leur chemin. Et innombrables sont tous ceux ayant déjà eu affaire à leurs services. Tentacu...