Bogota en Colombie, 18h24.
Autrefois bleu, à présent écarlate.
Des nuages, auparavant, d'un blanc aussi fade que morne, désormais peints des infinies nuances du crépuscule.
D'un bel azur immaculé, s'imprégna-t-il des éclatantes teintes du soleil couchant, beignant la ville et ses innombrables gratte-ciels sous une magnifique mer de rouge assortie de ses mille et une tâches jaunâtres et orangées.
Et quand dans le ciel, ce spectacle flamboyant, au sol, larges et gigantesques, les ombres des immenses buildings et bâtiments noyaient les plus petites bâtisses et étroites ruelles sous leur voile d'obscurité. Un spectacle remémorant à bien des égards celui nocturne qui fera son apparition à la seconde où moura le dernier rayon.Un verre à la main, tapis au sommet d'une des plus hautes constructions, un vue prenante s'étenfait en face de lui.
De taille démesurée, aussi bien longue que large, et dont la hauteur et la largeur des portes prendraient presque celles de tout le mur, c'était un balcon ouvert.
Décorées de deux rideaux, un de chaque côté, ses portes de verre laissaient chaque lumière du couché pleinement pénétrer et noyer à sa guise l'immense bureau aux lumières éteintes. Ainsi, les volumineux rideaux de soie aux couleurs pourpres, complètement écartés, abandonnaient sans réserve la spacieuse pièce au bon vouloir des charmes du crépuscule.La beauté du soleil, étincelant tel un joyau, comme semblant prendre un malin plaisir à ne révéler cette aspect d'elle qu'à son heure venue ; les couleurs de ses lumières, aussi ardentes qu'un feu, qui fatalement, perdaient petit à petit de leurs éclats ; l'attrait de son ciel, si vif et écarlate, s'étteignant tout doucement au profit des astres.
Cette sombre et vaste pièce, uniquement éclairée des flammes de ce soleil mourant, qui maintenant plongeait tout doucement dans l'obscurité à mesure que naissait la lune.Seul dans sa pièce, installé sur un de ces larges et luxueux divans d'un blanc virginal, admirait-il d'un brin de ferveur le spectacle solennelle du soleil tirant révérence, faisant fis de sa splendide pièce sombrant peu à peu dans l'obscurité de cette nuit imminente.
La moitié de cette dernière plongée dans l'ombre, faute de ces rayons ayant perdu de leur flamme, peinant alors à ne serait-ce que correctement projeter leur lumière sur son visage.
Dans sa main droite, son verre de vin ; dans sa main gauche, son appareil. Seule sa voix venant emplir de son écho grave et posé ce vide de l'air, fruit de l'immensité de la pièce.__Vraiment ? Qui donc ?
Malgré son ouïe qui s'afférait à écouter cette voix à l'autre bout du fil, ses pupilles, elles, se baladaient toujours dans l'hoziron. Sa main droite qui constamment, de gestes légers, faisait tournoyer son vin dans son verre, imprimant ce dernier de doux mouvements circulaires avant de l'amener à ses lèvres. Une gorgée de son rouge, le verre toujours contre ses lippes quand y naquit un sourire.
__Je dois avouer que vous titiller ma curiosité.
Au loin devant lui, apparut un premier astre dans ce ciel perdant de ses couleurs ; ce dernier qui, tout doucement, se révélait désormais noir et teinté d'une infime nuance de pourpre. Les premières lueurs d'une nouvelle nuit aux milles étincelles.
Une beauté que le crépuscule ne pourrait à jamais reproduire, ironiquement trop limité par cette couleur écarlate aux nuances jaunâtres, par ce soleil à l'éclat si fort qu'il n'en laissait aucun autre briller et embellir ses seules couleurs.
__Dans les prochaines heures, vous dites ? C'est bien noté.
En cela, il trouvera toujours la lune plus belle que le soleil. Cet astre pourtant plus petit, moins brillant, moins flamboyant, parfois même invisible dans le ciel, en cela, il le trouverait toujours plus beau que son homologue, à milles lieux du soleil aux égocentriques et arrogantes lumières, elles, qui dévoraient toutes les autres pour qu'elles seules brillent dans le ciel. Ces autres lumières qui, pourtant, auraient pu embellir les siennes d'autres teintes différentes de cet éternel et constant écarlate. Un écarlate au charmant rouge teinté, mais qui, au final, devenait juste lassant.
VOUS LISEZ
Saule Pleureur
De TodoTous connaissent ces travailleurs silencieux. Leur réputation n'est pas à bâtir. Chacun à son échelle, aussi petite soit elle, a déjà, sans le savoir, croisé leur chemin. Et innombrables sont tous ceux ayant déjà eu affaire à leurs services. Tentacu...