10 / ECRIRE POUR EXISTER

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Un jour quelqu'un a écrit,
Sans Répit
Et j'ai tenté d'y répondre,
Sans Espoir

Des jours et des semaines de questions/réponses auxquelles je ne m'attendais pas, qui ont su toucher la corde sensible qui vibre en moi et qui me sert de balancier. Le grand témoin d'une jurisprudence qui fait que nous penchons du bon ou du mauvais côté.

On m'avait prévenu...
Âmes sensibles s'abstenir et j'aurais dû suivre ce conseil.

Seulement voilà,
pensant à tort que j'étais prête à tout entendre, j'ai poursuivi cette lecture et me suis engouffrée dans une effroyable histoire qui n'était ni fiction, ni fantasme, mais un horrible cauchemar qui se vivait aux yeux de tous et en plein jour.

Des mots prononcés si durs, répétitifs et parfois si violents à entendre. Des révélations que je n'étais certainement pas en état de comprendre et encore moins d'accepter comme une vérité qui ne ressemblait en rien à la mienne.

Je n'aurais sans doute pas dû m'obstiner à poursuivre le dialogue entre nos deux avatars qui n'appartenaient et n'appartiendront jamais au même genre de monde, même si nous vivons dans le même, comme tu me l'as si souvent fait remarquer.

A vouloir toujours croire que tendre la main est suffisant, je ne me suis pas méfiée du mal que pouvait faire certains mots sur mon ego.

Trop fragile pour entendre des complaintes venues de lignes écrites à l'encre d'un rouge trop profond, dont la couleur ne faisant pas partie de ma déclinaison de rose, a eu raison de mes remises en question.

J'ai pourtant essayé, creusé au plus profond de mes convictions pour comprendre le pourquoi de toutes ces vies gâchées. Mais nous sommes parfois tellement aveugles avec nos sens non décuplés et nos sentiments de culpabilité tronqués.

J'ai voulu emprunter l'espace d'un instant le même chemin que toi pensant que j'y trouverai je ne sais pas quoi d'ailleurs, me fourvoyant d'avoir osé seulement y penser.

Tant pis ! Ce fût une expérience comme il y aura sûrement encore d'autres, mais ton Sans Répit me laissera toujours la trace des balles que je n'ai pas su éviter...

Tout ce que tu as écrit, tous ces mots qui ne font que monter en puissance et que tu ne cesses de m'adresser comme le signe qu'il est temps que j'abandonne la lecture de ton récit, si je ne veux pas moi aussi me perdre dans de sombres pensées.

Mais même si mon monde n'est qu'illusoire et qu'il se berce de faux semblants, permets moi encore d'y croire car je ne connais que lui et s'il s'effondre je m'y perdrais aussi.

Tu me l'as dit et redit, comme le marteaux qui frappe l'enclume, que mon innocence, ma naïveté et mon incapacité à voir le monde tel qu'il est vraiment, contribuait à ce que je garde mes illusions dans lesquelles je me berce si joyeusement et qu'il ne serait pas judicieux de me laisser y renoncer.

Que tu préférais me savoir heureuse plutôt que de me lire malheureuse et qu'il était important que je ne m'approche pas trop de cet univers de cruauté où se complaisent les générations nouvelles pour lesquelles tu mène un invisible combat depuis de nombreuses années.

Un combat qui a ruiné, tes espérances et ta santé. Un combat où la victoire de la haine reste plus forte que toutes les armes réunies. Pourtant tes connaissances sont bien plus aiguisées que celles de n'importe lequel des guerriers qui ont été formés pour protéger nos vies.

Mon innocence et ce regard que je pose sur les autres, ma façon de m'interroger sur toutes ces choses que tu évoques, ont dû te paraître bien puériles et à des années lumières de ta réalité quotidienne.

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