Mia Rosa

Chapitre 8 : Sortir la tête hors de l'eau.

Passé
Il y'a 5 ans.

Après le baiser de Ruggeroo et de Rosa.

Bureau de Ruggeroo, 14:00.

Je n'ai plus revu Ruggeroo pendant une semaine après m'avoir embrassée dans ma chambre. Cet imbécile m'embrasse, puis s'enfuit comme un voleur. Il est atypique, j'aime bien, mais mon Dieu qu'est-ce que j'aimerais taper sa tête contre un mur. Quel genre de psychopathe attache une femme pendant qu'elle dort ? J'ai encore les marques des liens sur mes poignets et surtout les traces de ses mains sur mon cou... Mattia l'a remarquer puisqu'il m'a demandé si j'allais bien, c'est bien la première fois qu'il m'adresse la parole celui-là...Pour se venger, il m'a donné des corvées interminables et infantiles. J'ai l'air d'avoir treize ans pour choisir les couleurs de son bureau ? Je suis tellement épuisée que je serais capable de m'endormir sur son canapé qui a l'air drôlement confortable...

Chambre de Rosa, 18:45.

J'ouvre lentement les yeux en découvrant que la décoration est différente. Logique, on est dans ma chambre. Je me redresse lentement ne ressentant pas, cette fois-ci des liens qui me retiennent.

- Cela fait bien la deuxième fois que tu t'endors juste à côté de moi. Dit Ruggeroo la chemise déboutoée.

Mince.

- Désolé Ruggeroo... ton canapé avait l'air bien confortable alors je me suis coucher. Dis-je en m'étirant de plus belle.

- Tu es bien moins chiante quand tu dors. Dit-il en dévoilant ses tatouages des bras.

- Je te demande pardon ?

- Ce que je veux dire, c'est qu'au moins tu fermes ta gueule et ça c'est un pur bonheur. Dit-il un petit rictus sur le visage.

Non mais alors là, foutaise.
Pour qui il se prend même ? Il m'embrasse puis ose me dire des choses comme ça ? Il sait pas à qui il a affaire.

- Pardon ? Je te permet pas. Dis-je en me redressant.

- Pas besoin, je me permets tout seul. Dit-il en
s'approchant à pas lourds en ma direction.

- Tu as perdu la tête, Ruggeroo ? Dis-je en me reculant.

⚠️: strangulation

Il ne répond rien, mais son regard a changé. Il me regarde avec tellement de noirceur que je pourrais m'y perdre. En une fraction de seconde, je sens sa main à nouveau sur mon cou, mais cette fois-ci la prise n'est pas douloureuse, elle est déchirante. Ma respiration se coupe et j'essaye comme je le peux de me dégager alors que je le sens serrer mon cou encore plus fort que la première fois. Chaque seconde est interminable pour moi et je sens mon corps me lâcher. Alors c'est comme ça que je vais mourir ? Je n'ai même pas réussi à venger ma mère, ou même à me marier. J'aimerais tellement avoir des enfants, mon rêve a toujours été de leur offrir la vie que je n'ai jamais eue, mais ce connard est sur le point de me la voler. 

Ruggeroo

Je regarde ma main, j'essaye de lâcher, de l'éloigner d'elle, mais lui faire du mal fait disparaître ma douleur à moi. La douleur. C'est ce qui me pousse à la tuer, elle ressemble trop à Rosa. Je n'en peux plus, j'en ai marre et je veux juste que ses yeux larmoyants suppliants arrêtent de me regarder. Ruggeroo, tu vas la tuer... Stop ! Non... Non, elle doit mourir, elle doit m-mourrir.

Lorsque que je reprends le contrôle de mes émotions, je remarque ce que je viens de faire. Son visage est bleu et je n'entends plus sa respiration alors je la lâche. Son petit corps frêle tombe sous mes pieds en toussant. Je ferme les yeux et imagine Rosa... Ma petite Rosa, je ne suis pas fou !