chapitre sept - Marie.

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Les deux amants continuèrent de s'embrasser pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que le téléphone d'Adonis sonna ; c'était Lily. Au grand malheur de Bianca, le brun répondit presque immédiatement.

« — Adonis, c'est moi. Je ne rentre pas ce soir, ni jusqu'à la fin de la semaine.

— Et je peux savoir où tu es ?

— Un séminaire.

— Je vais croire que tu me dis la vérité Lily.

— Tant mieux. Occupe-toi de Bianca, elle ne sait pas se gérer. »

Et sur ce, la mère raccrocha. Bien sûr, sa dernière réplique avait agacé les deux tourtereaux. L'appel fut court et presque inutile ; mais la façon dont Adonis avait bondit sur son téléphone pour répondre avait donné un coup au cœur de la jolie brune.

— Tu l'aimes ? Dit-elle, ne pouvant se retenir.

— Qui ? Lily ?

— Oui. Est-ce que tu l'aimes ?

— C'est compliqué Bianca. Je te l'ai dit, ta mère et moi, c'était plus professionnel qu'autre chose. Mais dans les débuts, c'était tendre. J'avais de l'espoir dans cette relation ; avant ta mère, j'enchaînais les filles, je détestait mon style de vie mais je ne pouvais me résoudre à le changer. J'ai découvert qu'une vie de couple, un vrai couple, c'était ce qui me manquait. Mais je sais que Lily n'est pas cette femme pour moi maintenant. La situation me touche, je ne peux pas le nier, le fait que ta mère voit quelqu'un d'autre depuis plusieurs semaines sûrement.. Ce n'est pas ce à quoi je m'attendais en me mettant avec elle, mais bon.

Bianca hocha simplement la tête, elle n'avait pas le droit de lui en vouloir, après tout, il n'était pas son petit ami. Le jeune homme remis son cellulaire dans sa poche, regarda sa dulcinée et dit d'un ton suave « Où en étions-nous ? ». Cependant, la brune n'en avait plus envie. Elle n'avait certes pas le droit de lui en vouloir, mais elle ressentait tout de même cette jalousie lui envahir le corps, ce pincement au ventre, au cœur.

— J'aimerais bien me reposer maintenant, si ça ne te dérange pas, dit-elle simplement en baissant la tête.

— Oh, dit-il d'un ton déçu. Je comprends, repose-toi princesse.

Bianca ne pouvait s'empêcher d'être énervée suite à ce surnom, flattée, mais énervée. Parce qu'Adonis n'avait pas le droit de lui accorder un surnom tendre ; parce qu'il n'avait pas le droit de l'embrasser ; parce qu'il n'avait pas le droit de vouloir continuer ; parce qu'il était le petit ami de sa mère, et non le sien.

Cette nuit là, Bianca tenta de dormir malgré le mal qu'elle ressentait au cœur, au ventre, son corps tout entier n'était que souffrance. Quelques heures plus tard, il ne devait pas être trois heures lorsqu'Adonis fut réveillé par un cri terrible. Un cri provenant de la chambre de la brune. Ni une, ni deux, il couru à son chevet ; et le plus surprenant était que la jeune femme semblait toujours endormie, elle était en sueur, ses ongles enfoncés dans ses paumes, son visage était crispé, mais elle dormait. Le brun tenta doucement de la réveiller, la voir dans un tel état de souffrance était quelque chose d'insoutenable pour lui.

— Bianca ? Reveille-toi, tout va bien, je suis là.

— Adonis- Je ne peux pas, je ne peux pas, j'ai bes- J'ai besoin de toi, dit-elle entre deux sanglots.

— Je suis là princesse, qu'est-ce qu'il se passe ?

Ladite princesse tenta de calmer son souffle puis ses pleurs et lui répondit d'une voix brisée.

— Je n'arrête pas de penser à ce qu'il s'est passé. À chaque fois que je ferme les yeux, je revois son visage...

— Tout ira bien mon ange, je te le promets.

Mon ange. Ce simple surnom lui suffit pour fondre en larmes dans les bras de son nouvel amant. Une étreinte, c'était tout ce dont elle avait besoin. Elle s'endormie alors plusieurs minutes après dans les bras de son amant. La brune se réveilla quelques heures plus tard, Adonis dormait paisiblement, il faisait nuit encore dehors, elle sortit alors doucement de ses draps et alla se poser près du divan, au bord de la fenêtre. Elle inhala l'air frais presque glacial de l'obscurité et cala une cigarette entre ses lèvres. Au fur et à mesure que cette dernière se consuma entre ses fins doigts, Bianca se mit à penser à sa vie, à sa mère, à Adonis ; puis à Spencer. L'air glacé s'échoua contre ses joues désormais humides, elle se sentait salie, ses pensées s'attardèrent sur sa mère. Elles n'étaient pas proches, elles ne l'avait jamais réellement été. Mais Bianca se répugnait de ce qu'elle lui faisait. Bien sûr, Adonis et Lily n'étaient pas le couple idéal, ils ne s'aimaient pas, ils s'utilisaient. Mais ce n'était pas une raison suffisante à cet instant pour la jolie brune.

Elle éteignit ce qu'il restait de sa cigarette et remonta dans sa chambre, Adonis dormait encore. Elle ne voulait pas prendre le risque de le réveiller et de voir cette pitié s'installer dans son regard alors elle redescendit au salon, s'allongea sur le divan, hissa le plaid sur son corps et se laissa partir dans les bras de Morphée.

Un moment plus tard, la brune se fit réveiller par les rayons du soleil qui tentaient de se faufiler à travers les longs rideaux du salon, ainsi qu'une douce odeur de café chaud. « Bien dormi ? », lui demanda une voix familière. Elle se retourna sur un Adonis rayonnant, déjà prêt pour la journée. Elle hocha simplement la tête et ils discutèrent un instant.

— Nous avons une grande journée aujourd'hui, dit-il simplement.

— Ah oui ?

— J'ai rendez-vous avec un client important à dix heures, il est important que tu y assistes étant donné que tu es mon assistante. Il est très influant dans le milieu, cela ne peut pas mal se passer.

— Ça me rend nerveuse tout ça, avoua-t-elle presque silencieusement.

— Ne t'en fais pas, Marie va te briefer en arrivant. On ne tardera pas.

— Je file à la douche !

Bianca se prépara rapidement, enfila un tailleur, coiffa ses cheveux dans un chignon soigné et élégant et descendit rejoindre Adonis.

— Tu es sublime.

— J'espérais que ça te plairait.

Ils se sourirent et partirent lorsque le taxi arriva dans l'allée. Le trajet fut silencieux, Adonis consultait ses mails, tandis que Bianca se laissa distraire par le paysage qui défilait devant ses yeux. Un moment plus tard, ils arrivèrent au siège de Ferrari Industries et furent accueillis par une Marie très énergique.

— Adonis, je t'ai déposé des compléments sur le dossier Cooper dans ton bureau. Bianca, toi, tu viens avec moi ! Déclare la secrétaire.

Adonis monta les nombreuses marches et la jeune brune tenta de suivre l'allure et le rythme de Marie.

— Bianca, installe-toi, dit-elle en lui indiquant la chaise de son bureau. Je vais te briefer sur ce qu'il faut que tu dises lors du rendez-vous avec Cooper. Mais avant tout, il faut qu'on parle. Ça ne peut pas continuer comme ça.

plaisir coupableOù les histoires vivent. Découvrez maintenant