Le regard de Marie était sérieux, presque sévère. La jeune brune ne comprenait pas tellement ce qu'il se passait, la raison du pourquoi la secrétaire avait soudainement changé de comportement.
— Tu me penses idiote ? Dit-elle d'un coup.
— Pardon ? Répliqua Bianca ne sachant pas où Marie voulait en venir.
— C'est une question.
— Bien sûr que non. Pourquoi je penserais cela ?
— Je ne sais pas mais tu sais qu'Adonis est comme le fils que je n'ai jamais eu ?
— Je l'avais compris, oui.
— Je ne veux que le meilleur pour lui, et j'aimerais savoir ce qu'il se passe entre vous.
— Oh.. Euh.. Rien. Enfin.. Il est avec ma mère...
— Bianca, on va se parler sérieusement, d'accord ? Demanda-t-elle d'un ton qui s'adoucissait. Lily ne traite pas Adonis de la façon dont il le mérite, tu le sais ?
— J'en ai conscience, oui.
— Alors, ta mère, elle ne fait pas partie de cette conversation. J'ai bien vu qu'il se passait quelque chose entre vous deux. Je le connais depuis ses premiers pas, j'étais la secrétaire de son père avant, alors tu peux être sure que j'ai connu Adonis toute sa vie. Je connais ses regards, je connais son style de femme, je connais ses peurs et ses espoirs. Malgré la carapace qu'il s'ait construit, il est encore le petit garçon fragile et avide d'amour qu'il était.
Bianca resta de marbre en écoutant ces mots, elle ne savait pas comment réagir ni ce que Marie allait dire, où elle comptait en venir.
— Je ne peux pas cautionner ça si ton seul but est de te venger de ta mère, de t'amuser et de ne pas te soucier de ses sentiments. Est-ce le cas ?
— Non, bien sûr que non. Je sais que cela peut paraître bizarre, étant donné qu'il est encore avec ma mère, et crois-moi je me sens vraiment coupable à propos de ça, mais j'ai aimé Adonis au moment où mes yeux se sont posés sur lui. Ça n'a rien avoir avec sa carrière florissante ni sa fortune grandissante. C'est quelque chose que je n'arrive pas à expliquer, je n'arrive pas bien à le comprendre non plus pour être honnête. C'est ce qui fait qu'il est lui qui me plaît. Mes sentiments ne cessent de grandir à son égard et ça me rassure de savoir qu'ils vont se séparer avec ma mère. Même si nous n'avions pas une bonne relation elle et moi, je ne supporte pas de lui faire cela. Ça peut paraître égoïste ou idiot, mais je tiens vraiment à Adonis.
— Bien, dit la secrétaire en souriant tendrement, c'est tout ce que je voulais savoir. Tu n'es pas égoïste, Bianca. Ce que tu ressens, c'est de l'amour. Pur. Décentré. C'est le type de sentiment qu'Adonis mérite, et que tu mérites aussi.
Elle se tourna et sortit une bouteille de champagne. « J'avais prévu ça si notre conversation se passait bien », dit-elle en riant. Bianca se détendit enfin et sourit grandement à Marie.
— Entre nous, je n'ai jamais aimé Lily. Excuse-moi si cela te blesse mais, tu as pu le remarquer, je ne mâche pas mes mots.
Bianca ria aux mots de Marie. Peu de personnes appréciaient sa mère, c'était un fait ; mais le fait de savoir que Marie ne l'aimait pas et qu'elle semblait apprécier la brune, cela lui réchauffait le cœur. Après deux coupes de champagne, Bianca sentait déjà sa tête tourner, même s'il n'était que presque neuf heures trente. Elle s'excusa auprès de Marie et alla rejoindre Adonis à l'étage.
Lorsqu'elle entra dans la pièce, le jeune homme remarqua l'air amusé dans son regard. Il demanda « Qu'est-ce qu'il s'est passé en bas ? », d'un ton rieur. Bianca lui dit simplement que Marie lui a dit certaines choses et qu'elle se sent plus confiante désormais.