Bianca était allongée sur son lit et pensait à ce qu'il venait de se passer quelques instants plus tôt, ses joues étaient toujours rosées et une douce chaleur lui envahissait encore le bas ventre. Adonis était en bas et la jeune brune résistait à l'envie d'aller le revoir ; le regard qu'il avait, elle savait que son petit manège avait marché, que lui aussi, était attiré. C'est alors qu'elle entendit quelqu'un toquer à sa porte. Adonis entra alors dans la chambre avec l'ordinateur de la brune dans les mains.
— Tu t'intéresses aux clubs échangistes ? Son ton était étrange, presque inquiet.
— Pourquoi, tu voudrais bien m'y emmener ? Rétorqua-t-elle joueuse.
— Je ne savais pas que ça pouvait être ton truc, dit-il en détournant le regard.
— Je suis ouverte à tout.
— Tu ne devrais pas y aller, je ne veux pas que tu tombes sur de vieux mecs.
— J'ai une tendance pour les hommes plus âgés, sourit-elle en se léchant les lèvres lentement.
— Orh, des mecs bizarres, je voulais dire.
— Ça serait mon problème. J'ai vu qu'il existait des soirées déguisées, ça pourrait être drôle. Et c'est un milieu que je ne connais pas, donc pourquoi pas.
— Justement, reprit-il, c'est un milieu que tu ne connais pas. Ces endroits peuvent être dangereux.
— Tu t'y connais, on dirait ?
— Plus que toi, du moins.
— Alors apprends-moi, je suis une bonne élève, lui répondit-elle en faisant tourner une mèche de cheveux autour de son doigt.
— Bianca, pourquoi tu agis comme ça ? Dit-il presque désespéré.
— Ça te dérange ?
— Par rapport à ta mère, oui.
— Et si on arrêtait de parler de ma mère ?
— On ne peut pas.
— Je ne te plais pas ? Demanda-t-elle attristée.
— Ce n'est pas la question Bianca, tu es sublime, vraiment tu es merveilleuse et atrocement attirante, et ton jeu ne m'aide pas. Et quelle personne un minimum sensée ne serait pas attirée par toi ? Mais quel genre d'enfoiré je serai, si je me permettais d'entretenir une quelconque chose avec toi alors que je suis avec ta mère ? Tu mérites une personne qui soit entièrement là pour toi, et tu trouveras cette personne. Mais ça ne peut pas être moi, et tu le sais.
La jeune brune ne savait pas tellement quoi répondre, d'un côté, elle était heureuse de savoir qu'elle lui plaisait mais d'un autre côté, elle ne pouvait s'empêcher de se sentir atrocement triste et blessée. Elle passa alors sa soirée à pleurer et lorsqu'il fut l'heure de dormir, elle ne pu fermer l'œil. Les murs n'étaient pas fins, mais elle pouvait entendre les gémissements forcés de sa mère et le bruit de son cœur éclater en mille morceaux.
*
Plusieurs jours étaient passés depuis la discussion que Bianca avait eu avec Adonis et mise à part au travail, les deux ne s'échangèrent pas trois mots. La brune se sentait mal et tentait désespérément de ne montrer aucune émotion mais les temps étaient rudes.
Il ne devait pas être quinze heures lorsque Bianca remplissait les demandes d'Adonis, ce dernier ne lui adressait pas grandement la parole, juste le minimum syndical. C'est alors qu'elle eut une idée. Lors de ses recherches plus tôt dans la semaine, elle avait vu qu'un des clubs faisait une soirée masquée ce soir ; et elle comptait bien s'y rendre. Sur son téléphone, elle regarda les sortes de tenues portées dans ce genre d'endroit, et ce qui était sûr, c'est qu'elle devait aller faire les boutiques parce qu'elle ne possédait pas de telles tenues dans son dressing.
Elle observa alors les boutiques assez érotiques du coin et n'avait qu'une hâte, c'était de finir sa journée pour aller faire un shopping digne de ce nom. Les heures passaient et dix-huit heures sonnaient. Elle alla voir Adonis et lui dit « J'ai fini ma journée, as-tu besoin d'autre chose ou je peux partir ? », question à laquelle il répondit qu'elle était libre de rentrer.
Elle prit ses affaires et se rendit dans la boutique la plus proche de l'entreprise. C'était une boutique assez grande où l'ambiance était chaude et réconfortante. Bianca rougissait légèrement face aux différentes tenues et jouets présents, elle imaginait toutes sortes de choses à faire avec. La jolie brune choisit alors plusieurs choses : des sous-vêtements en cuir noirs, peu confortable mais tellement sexy ; une robe mi-longe en dentelle noire avec un bustier presque transparent ; et un joli et léger masque de couleur argentée. Elle ne put s'empêcher de prendre d'autres ensembles de lingerie tant ils la faisaient se sentir belle et désirable.
— T'as trouvé tout ce dont t'avais besoin ? Lui demanda une voix féminine.
Une jeune femme habillée de façon.. atypique se tenait devant elle. Elle portait un haut en cuir noir avec une sorte de cœur au niveau de la poitrine ainsi qu'un pantalon en cuir également avec des lacets sur le côté des cuisses ; et le contraste entre ses yeux bleus et ses cheveux noirs la rendait encore plus attirante.
— Oui.. Merci, tout est très beau, lui répondit Bianca.
— Surtout toi, lui dit la jolie femme en mâchant son chewing-gum. Moi c'est Lizzy.
— Bianca.
Elles se sourirent un instant et la brune se dirigea ensuite vers la caisse pour payer ses articles. Lorsqu'elle rentra chez elle, étonnement sa mère était là tôt, et en train de se préparer. Elle avait mis cette jolie robe, celle qu'elle mettait toujours lorsqu'elle voulait faire bonne impression, et c'était aussi celle que le père de Bianca adorait.
— Vous sortez avec Adonis ? Demanda la jeune brune.
— Chérie ne sois pas idiote, rétorqua-t-elle en gloussant. J'ai un rendez-vous.
— Pro ?
— Oui... En quelques sortes.
Son expression était étrange. Elle n'avait ni l'attitude, ni l'accoutrement d'un rendez-vous d'affaires. Quelque chose clochait.
— Alors ton copain va passer la soirée tout seul, je sors.
— Il s'occupera.
— Je ne te comprend pas maman. Parfois, on dirait que tu ne peux pas vivre sans lui, et d'autres, tu le considères à peine.
— À croire que tu t'y connais mieux que moi en relations ! Ne te mêle pas de mes affaires.
— Tu vas voir quelqu'un.
— Ça suffit, ma vie privée ne te regarde pas. Sors de ma chambre maintenant.
— Bah désolée de te dire ça, mais ça me regarde un peu quand même.
Lily ronchonna et poussa presque sa fille à la porte. Décidément, quelque chose se tramait dans son dos. Que sa mère ait un rendez-vous, ça l'arrangeait d'une certaine façon, elle n'avait pas à avoir tant de remords à propos de son béguin pour Adonis ; mais que justement, si potentiellement elle le trompait, il méritait quand même de savoir.
Bianca décida de balayer toutes ces fichues pensées de son esprit et alla se préparer à son tour. Elle enfila la tenue qu'elle s'était préalablement achetée, déposa le masque sur ses yeux, fixa sa coiffure et ne put s'empêcher de se trouver atrocement plus belle dans ce type de tenue.
Lorsqu'elle descendit les escaliers une petite heure plus tard, la maison était vide. Elle avait entendu Adonis et Lily se prendre la tête, sûrement à cause du rendez-vous de cette dernière. Il devait être sorti à son tour, la brune aurait quand même espérer le voir, ce soir.
Quelques heures plus tard, Bianca était désormais à un de ces clubs appelé EDEN PLEASURE, l'ambiance était si différente des boites de nuit, plusieurs femmes dansaient à peine vêtues, il semblait y avoir des salles privées à l'étage, un homme venait d'y monter avec trois belles femmes. Cette endroit respirait la luxure sans pour autant passer pour un club de détraqués du sexe. Il y avait une sorte de X à quelques mètres du comptoir, des sortes d'attaches étaient fixées à chaque extrémités, Bianca se demandait bien à quoi tout ceci pouvait servir.
— Je peux vous offrir un verre ? Demanda une voix masculine dans son dos.