— Viens avec moi.
— Adonis co- Comment tu savais que j'étais là ? Pourquoi toi tu es là ?
— Ne pose pas de questions Bianca, viens avec moi.
— Je veux pas bouger.. J'ai trop mal..
— Je vais te porter, tu me dis si je te fais mal.
— Tu ne comptes pas m'engueuler ?
— Plus tard Bianca, on rentre à la maison là.
Adonis porta délicatement Bianca hors du club, en étant sûr que le drap qu'elle avait prit couvrait bien l'entièreté de son corps. Il la déposa doucement sur le siège côté passager et puis démarra la voiture. Une fois arrivés à la maison, Lily n'était évidemment pas là et ne comptait sûrement pas rentrer de la nuit ; alors Adonis allongea Bianca dans son lit et se positionna à ses côtés.
— Tu veux que je te laisse toute seule ?
— Non.. s'il te plaît.. Je ne dirai ou ne ferai rien de bizarre promis, mais reste avec moi, s'il te plaît...
Devant le ton presque suppliant de la jeune femme, le brun ne put se résigner à partir. Il partit lui faire un chocolat chaud et se remit à ses côtés.
— Tu veux me parler de ce qu'il s'est passé ?
— Tu vas me crier dessus, dit-elle en retenant ses larmes.
— Je te promet que non, lui répondit-il d'un ton assuré.
— Tu ne le diras pas à maman ?
— Bianca.. Ça dépend-
— Non, s'il te plaît. Promet-le moi ou je ne te raconte rien.
— D'accord, promis.
— Alors.. J'ai voulu aller à ce club Eden machin.. pour me changer les idées. Et Kate ne pouvait pas venir, elle avait quelque chose ce soir, alors j'y suis allée seule. J'étais triste et je voulais pas passer la soirée seule.. et puis les soirées masquées, c'est amusant normalement. Il y avait ce mec, Amaury, il m'a offert un verre, alors on a parlé. Puis j'ai croisé une fille que j'avais rencontré plus tôt dans un magasin, Lizzy. Elle avait pas mal bu alors je suis allée avec elle, puis elle est rentrée en taxi. Ensuite, je suis retournée à l'intérieur et Amaury était encore là donc comme c'était la seule personne que je « connaissais », je suis restée avec lui. Il m'a dit qu'un de ses amis était à l'étage-
— Dans ce genre d'endroit, tu ne vas pas à l'étage avec n'importe qui Bianca, lui coupa Adonis.
— Désolée... Je savais pas, ok. Tu m'as promis de ne pas me crier dessus...
— Je ne te crie pas dessus Bianca. Continue.
— Donc, son ami, Spencer, il était à l'étage. Alors j'y suis allée, c'était bête maintenant que j'y repense. Amaury m'a demandé de danser et... Mais si je te le dis, tu vas me prendre pour une putain-
— Ne parle plus jamais de toi comme ça Bianca. Continue.
— Roh, bon, Spencer m'a demandé de me mettre en sous-vêtements, au début je trouvais ça bizarre mais drôle, donc je l'ai fait. Ensuite, Amaury a reçu un coup de téléphone et il a quitté la pièce. Spencer s'est collé à moi.. C'est super embarrassant de te dire ça, ronchonna-t-elle. Il a commencé à me toucher la poitrine et à me lécher à cet endroit... Il m'a balancé sur le lit et m'a ordonné de me mettre à quatre pattes ; après je lui ai dit que je ne voulais pas faire ça, que je n'en avais pas du tout envie, mais il m'a claqué les fesses super fort...
— Ensuite ? Dit-il en voyant que Bianca ne semblait plus trouver ses mots.
— Ensuite il... Il m'a mit son doigt.. Derrière. Et ça m'a fait mal, je lui ai encore dit d'arrêter, il me parlait super mal... Et après il est rentré en moi.. Et j'ai vraiment vraiment très très mal aux fesses, finit-elle par dire embarrassée, avec quelques larmes silencieuses le long de ses joues.
— Attends-moi une minute.
Bianca ne dit rien, même si elle était confuse qu'Adonis parte simplement. Ce dernier revint quelques secondes après, avec une sorte de tube dans la main.
— Mets ça, la douleur ne va pas disparaître mais ça va l'apaiser.
— Merci, dit-elle en prenant le petit pot de crème. Je te dégoûte ?
— Pourquoi tu me dégoûterais ?
— J'en sais rien, pour ça...
— Tu ne me dégoutes pas, je vais m'occuper de ce Spencer. Mais s'il te plaît, ne retourne plus dans ce genre d'endroit toute seule...
— Pourquoi tu étais là-bas toi ? Maman le sait..?
— Je n'ai pas besoin de tout dire à ta mère.
— Ça va entre vous ?
— Tu sais, je m'en voulais d'être attiré par toi, puis tu ne me facilitais pas la tâche Bianca... Mais ta mère voit quelqu'un d'autre. Elle est sûrement avec lui ce soir. Elle ne sait pas que je suis au courant.
— Je m'en doutais aussi.. Ça va, toi ?
— Franchement oui.. Entre Lily et moi, c'était sûrement plus professionnel qu'autre chose.
— Vous allez rompre ?
— Certainement. Je rentrerai chez moi ensuite.
— Quoi ? Non, s'il te plaît, ne pars pas. Ne me laisse pas toute seule ici, s'il te plaît...
— Bianca.. Je ne peux pas faire semblant.
— S'il te plaît, reste juste jusqu'à la fin de l'été... Ne me laisse pas seule avec elle...
— On verra.
— Je n'ai pas envie de ne plus te voir moi...
— On se voit au bureau déjà.
— Non, mais t'as compris, dit-elle de façon innocente.
— « Je ne dirai rien de bizarre promis », dit-il en l'imitant.
— Ça te dérange ?
— Non.
— Tu m'as suivie ? Demanda-t-elle soudainement,
— Comment ça ? Répondit-il d'un air perdu.
— Au club, tu m'as forcément suivi, sinon comment t'aurais pu savoir que j'étais là.
— Je ne t'ai pas suivi Bianca. Le club.. Il m'appartient.
— Qu-quoi ? Mais comment ça ?
— J'en suis le propriétaire. Pourquoi tu fais cette tête, ça te choque ?
— Oui- Enfin, non, enfin.. Un peu, je t'avoue. Ce genre d'endroit ne correspond pas à ton image...
— C'est pour ça que tu dois garder cette information pour toi. Je peux te faire confiance ?
Bianca hocha simplement la tête en souriant légèrement. Elle alla ensuite prendre une douche qui dura plus longtemps que prévu tant elle se sentait sale. Elle appliqua ensuite doucement la crème et se retint de gémir de douleur par moment. Elle pleura ensuite, très peu, puis très fort. La brune alla rejoindre le jeune homme et fondit dans ses bras.
— Ça va aller Bianca, dit-il en lui caressant tendrement les cheveux. Je suis là maintenant, il ne t'arrivera plus rien, c'est promis.
La jeune femme se retira doucement et croisa le regard d'Adonis. Un regard bourré de tendresse et d'inquiétude, et de comme un soupçon de culpabilité. Leurs iris se croisèrent et à cet instant, ils firent ce qui leur semblait être le plus juste. Leurs lèvres se rencontrèrent, leurs souffles se coupèrent ; et pourtant, tous deux avaient l'impression d'apprendre à respirer à nouveau. Ils restèrent un instant ainsi, à s'embrasser comme si le monde allait s'écrouler l'instant d'après. Bianca retrouva peu à peu son sourire, grâce à Adonis, évidemment.
— Embrasse-moi encore, murmura-t-il.
— Je croyais qu'il ne fallait que je ne fasse rien de bizarre ?
— Tais-toi et embrasse-moi Bianca, dit-il en souriant.