The 100 - Moi, Une Heda ! TOME 2

Chapitre 20 : Partie 2

Je ne pouvais le regarder dans les yeux, pourtant lui, cherchais mon regard.

-Je veux la voir morte... Disait Kye.
Cette fois-ci, la larme qu'il cachait se mettait enfin à couler.
Elle mérite... De mourir !...

-Tu as raison...

-Malia, non. M'interdisait de parler Bellamy.

-Je voudrais l'être aussi...
Le regard de mon tendre amour n'était plus rempli que par de la pitié, mais je ne voulais pas qu'il est pitié, je voulais qu'il me déteste comme il le devait. Alors il fallait que j'agisse pour.
Montre moi..., montre nous... Je demandais à Kye ce que je redoutais moi-même, mais ils devaient tous le voir par eux-mêmes. Se rendre compte de qui j'étais réellement et non pas avoir pitié de moi.

Le petit chef se mettait à avancer vers l'extérieur du village, nous le suivions. Alors qu'il s'arrêtait enfin, la vue d'en face se trouvait être vaste et magnifique. Des champs à perte de vue. Jonché sur une colline, j'entendais mes amis reprendre leur souffle ou encore juré par ce qu'ils voyaient. Je baissais la tête vers le bas de la colline, et regardais enfin la vérité en face. Des dizaines de tombes. Les tombes de ceux dont j'avais pris la vie. La douleur était terrible, mais je ne pouvais m'en plaindre alors que des enfants avaient perdu leurs parents, leurs oncles, leurs tantes, leurs grands-parents... J'étais responsable, moi et moi seule en était la cause. Kye disait vrai, j'étais un monstre...

Plusieurs minutes étaient passés. J'étais assise sur une pierre à la frontière du village. Enaya accompagnée de Clarke et Bellamy discutait avec le jeune garçon pour tenter d'arranger les choses, négocier une paix et ainsi nous permettre de traverser.
Monty, Harper et les autres jouaient avec les enfants et les aidaient dans les tâches que les adultes réalisaient avant.
J'étais seule, enfin, seule avec mes propres démons. Personne ne voudrait réconforter une meurtrière de masse. Je pourrais contacter Lexa, en espérant ne pas tomber sur Sheidheda, mais je préférais rester avec mes pensées. Celles-ci même qui me disaient de tout arrêter. De ne pas repartir avec eux. De ne plus me battre. Après tout, Roan n'était peut-être pas si mal en Heda, il avait des convictions et ne voulait que le meilleur pour son peuple. A quoi pourrais-je bien servir ? Avec le temps, d'autres natblida naîtront et feront du monde un endroit sympa où vivre. Les descendants de Roan ou qui qu'ils soient, veilleront sur les 12 clans. Alors à quoi bon faire cette guerre ? Je pourrais me rendre tout de suite et se serait enfin terminé. Plus de morts inutiles ou de sacrifices, plus de batailles, plus de trahisons, plus jamais de douleur... Je retrouverais Matthew, Lexa, mes parents... Je pourrais le faire, quitter cette Terre, je le pourrais si il n'y avait pas Lindsey... Je ne pouvais pas lui faire ça une troisième fois. Elle avait assez souffert de la perte de l'homme qu'elle aimait et ensuite de ma soi disant mort. Je devais rester en vie pour elle, il le fallait.
Seule depuis trop longtemps à mon goût, Clarke apparaissait enfin.

-Il nous laisse passer.

-Bellamy avait trop peur de me le dire lui-même ?

-Il a besoin de temps pour assimiler.

-Et toi non ?

-Il t'aime tu sais !

-Je suis fatiguée de tout ça... Je voudrais juste, que ça s'arrête...

-C'est bientôt terminé Malia, on y est presque !

-Non tu ne comprend pas. J'ai besoin, de paix et de tranquillité, au moins une fois dans ma vie de commandant. J'aimerais, parfois je me dis que je devrais en finir...

-Tu veux dire, que tu voudrais mourir ?...

-Je me demande juste si ça n'aurait pas été mieux ainsi. Tu as déjà pensé à comment serait nos vies si je ne vous avais jamais rencontré ?

-Non, parce que ça n'aurait pas d'intérêt sans toi Malia, on t'aime tous très fort !

-Et je vous aimes bien plus encore mais, si ça n'avait pas été le cas, beaucoup de choses auraient été différentes... Mais quoiqu'il en soit aujourd'hui, si je survis à la guerre, je jure de ne plus jamais vous mettre en danger et d'instaurer une vie paisible pour tous. C'est tout ce dont vous méritez, de l'amour et de la bienveillance.

Je disais ces mots en les pensant très fort, espérant qu'une divinité quelle qu'elle soit veuille bien répondre à mon souhait. Clarke s'asseyait près de moi, prenant ma main dans la sienne. Ni elle ni moi ne parlions, le calme, rien d'autre que le calme.
Mais alors que nous nous reposions, une chose violente venait me frapper à l'arrière du crâne. Assommée et tombée sur l'herbe, je pouvais voir Clarke évanouie être mise sur l'épaule d'un homme. Je ne voyais qu'à peine l'âme qui se penchait au-dessus de mon corps.

-Te voilà enfin fausse Heda !

La femme dont je reconnaissais la voix, me donnait un dernier coup qui cette fois m'endormais à mon tour. Un vœu que je n'avais pas vraiment voulu se réalisait. Les Azgedas étaient là.