Acte 1

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   Un soir de septembre 1981...

   Marguerite était penchée à la fenêtre, elle regardait le Soleil se coucher. Elle vivait dans le manoir dont elle avait hérité. Marguerite était de la haute société, elle était mariée à un riche homme d'affaires, François, parti une semaine en voyage d'affaires à Hambourg, elle avait également un amant, Henri Mérignac. Marguerite ne travaillait pas, elle vivait grâce à l'argent de son mari, mais contrairement à d'autres femmes, elle ne passait pas ses journées à dépenser des francs par milliers. Elle restait très souvent à la maison où elle lisait, cuisinait, écoutait la radio et regardait la télévision. Elle accueillait aussi des amies, dont Lydie, ou son très grand ami Henri. Parfois, elle quittait le foyer et allait en ville, au marché ou dans des magasins de vêtements. Elle ne s'intéressait pas à la politique mais elle croyait son mari quand il disait que l'élection de Mitterrand était une blague. Elle l'écoutait souvent d'ailleurs quand il lui parlait de ce qu'il se passait dans le monde. Celui-ci était au courant de toutes les actualités. Elle était brune, avait le teint plutôt pâle et aujourd'hui, elle avait décidé de mettre sa vieille robe vert sauge, elle n'avait clairement pas fait d'efforts pour s'habiller.

   Malgré sa classe sociale qui pourrait lui permettre de s'acheter de belles robes, de beaux hauts, ou tout simplement d'avoir une certaine allure, Marguerite était mal mise. Bref, elle avait tout l'air d'une femme moyenne, voire banale.

   Marguerite fixa le narrateur, elle ouvrit lentement la bouche et prononça les mots suivants: "Qui l'a invité lui? En plus, il vient de dire que je m'habillais mal! Mais pour qui vous prenez-vous enfin?

- Je ne l'avais même pas remarqué, dit Henri, il est fou! Monsieur, quittez cette propriété immédiatement! Dehors!"

   Je suis donc parti car j'allais me faire virer à coups de pieds dans le derrière, juste parce que la bourgeoise ne veut pas reconnaître qu'elle s'habille mal. Bref, je pense qu'il est temps de vous présenter les personnages maintenant.

   Donc, nous avons Marguerite, la propriétaire des lieux, ce soir, elle a invité cinq personnes. En premier lieu, nous avons Lydie Da Silva, c'est une de ses grandes amies. Cette femme respire la Catalogne, sa région natale. Elle s'est installée en France avec son mari à l'âge de vingt-deux ans. Elle non plus ne travaille pas, elle a rencontré Marguerite dans des dîners d'affaires avec leurs maris. Lydie est une femme exotique, tactile, que ce soit avec son mari ou avec le facteur, elle tente de charmer chaque homme qu'elle croise avec son teint mat et son accent, même devant son compagnon, mais lui ne disait rien et la laissait faire. En plus de son teint rayonnant, Lydie arborait de jolis cheveux bruns, des dents blanches, et une magnifique robe écarlate, elle tenait dans ses mains un éventail assorti à sa robe, bien que la saison ne lui permettait pas de se promener avec cet accessoire, il fait plus frais maintenant, à cette période de l'année. Cette femme est définitivement un rayon de Soleil espagnol.

   Il y a également le fidèle amant de Marguerite, Henri Mérignac, riche industriel, il travaillait dans l'industrie automobile. Marguerite l'avait aussi rencontré lors de grandes soirées mondaines. Il était beau, intelligent, drôle, tout ce qui plaisait à Marguerite. Il était très grand et avait lui aussi des cheveux bruns et des yeux bleus, profonds. Il s'était vêtu d'un complet bleu marine et d'une cravate rouge, il avait l'air d'un mafieux bien que c'était un honnête homme. C'était également un grand ami de François, qui heureusement, n'était pas au courant du concubinage qui régnait dans la haute sphère, d'ailleurs, tout le monde ignorait la relation. Henri avait l'habitude de voyager grâce à son métier, il allait régulièrement aux Etats-Unis, pays qui fascinait Marguerite, il lui racontait tous ses voyages, les maisons de vacances qu'il achetait en Floride, les soirées qui s'y déroulaient, la haute société américaine. Marguerite, elle, rêvait plutôt d'une Amérique rurale, comme elle pouvait voir dans La Petite Maison dans la prairie, bien que l'Amérique de Gatsby le Magnifique aurait pu lui plaire.

Histoire à mourir deboutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant