Chapitre 23

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Ange, 13h30, Bologne

Mes yeux ne quittent pas l'horloge. Les aiguilles bougent alors que je suis bloquée dans ce putain de lit. Mes jambes me font toujours aussi mal et je sais que je ne pourrais pas marcher pendant un moment. Oscar m'avait prévenu qu'avant 14h, j'allais être transférée chez lui. Mais je n'ai aucune nouvelle de sa part depuis qu'il est parti précipitamment de ma chambre. Notre discussion m'a rendu mal. 

Je ne voulais pas qu'il sache.

Je ne voulais pas qu'il apprenne la vérité sur l'accident parce que j'ai peur qu'il me voit comme étant quelqu'un de faible. J'ai extrêmement honte de ce que j'ai fais et à cause de moi, je suis dans un état pitoyable. Oscar a du dépenser une somme astronomique pour mes soins qu'il aurait très bien pu mettre autre part. Je sens les larmes monter à nouveau mais je ferme les yeux. 

Ne pas pleurer.

Ne pas pleurer.

C'est dur. Toute cette situation me rend malade. Je suis profondément fatiguée et je n'arrive jamais à récupérer. A chaque fois, il y a une merde qui vient me faire chier. Je vais finir par crever je sens. Et ça sera peut-être mieux que de devoir supporter mon reflet tous les jours dans le miroir. Après avoir pris du poids, me voilà couverte de brûlures. Oscar aura beau me rassurer, je me trouverais toujours horrible.

La porte qui s'ouvre me sort brusquement de ma somnolence. Je n'ai pas le temps de lever la tête que je vois Edouard en face de moi, l'air inquiet. Ses sourcils se froncent alors qu'il lance un regard vers mes jambes.

-Tu ne peux toujours pas les bouger?

-Si mais j'adore rester immobile dans un lit dis-je avec sarcasme

-Putain, je suis désolé je voulais pas... commence t-il en bafouillant

-T'inquiètes pas, Edouard. Je rigolais c'est pas grave

-Ouais mais c'était vraiment débile ma question

-C'est toi qui le dis...

Il me regarde un instant avant de changer de côté. Je commence à sérieusement m'inquiéter quand je vois son attitude. 

-Edouard, si tu me disais ce qu'il se passe

-Je ne peux pas te le dire pour le moment mais il faut qu'on se casse dès maintenant m'explique t-il en ouvrant l'armoire avant de s'exclamer Putain c'est parfait ça!

Il en sorte un fauteuil roulant qu'il s'empresse de déplier.

-Est-ce que tu te sens d'être assise le temps que je t'amène en bas à la voiture?

Un long silence tandis que je fixe le fauteuil. Je vais avoir très mal si je m'assois là-dessus, je ne sais pas bien si je suis assez rétablie pour ça. 

-Où est Oscar? finis-je par demander

-Il est occupé me répond t-il hésitant

-Edouard, dis moi la vérité. Où est Oscar?

-Je te dis la vérité, Ange. Il est occupé là. On doit se casser nous par contre

Je comprends que je n'arriverais pas à en savoir plus. Son ton est décidé, rien ne lui fera cracher le morceau. 

-D'accord, je vais le faire alors soufflais-je Mais je vais avoir besoin d'aide s'il te plait

-Oui, oui, bien sûr

Il s'empresse de venir à côté de moi et passe son bras autour de ma taille. J'ai presque du mal à le sentir avec les bandages. Il me soulève délicatement alors que j'essaye au mieux de m'accrocher à lui. 

Decrescendo (Histoire en cours)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant