Decrescendo (Histoire en cours)

Chapitre 24

Ange, Bologne

Le bruit de roues sur le gravier me réveille. Je sens mon corps trembloter alors qu'une brise me caresse le visage. Quelques mèches viennent se mettre devant mes yeux tandis que j'essaye de comprendre où je suis. Il me semble que nous sommes arrivés à destination car je reconnais la voix d'Oscar pas loin. Mais il m'est impossible de plus bouger. Le médicament qu'on m'a donné avant de partir m'a mise complètement dans les vapes.

Je n'arrive pas à plus comprendre ce qu'ils disent. Et ça m'énerve. D'ici quelques jours je serai en mesure d'arrêter d'être mise de côté à ce point parce que je serai assez rétablie. Et j'en ai hâte. 

Quelqu'un pousse le brancard sur lequel je suis allongée et nous arrivons bientôt sur une surface plus plate. La chaleur que je ressens soudainement m'indique que je viens d'entrer dans la maison. Le plafond défile au dessus de moi et j'entends les deux hommes me suivrent de près. Ils ne parlent pas mais ils sont concentrés. J'arrive à distinguer le visage d'Oscar mais de façon assez flou. Je sais qu'il me fixe en retour et qu'il est inquiet.

Je n'arrive pas à comprendre comment cela peut être possible. Tomber amoureuse de mon pire ennemi. Et que ce soit réciproque. Maintenant que nous n'avons plus d'ennemis car ils sont morts, je vais pouvoir me rétablir. J'espère que nous arriverons à surmonter ça.

Une main se pose délicatement sur mon visage et me fait sursauter.

-Ange?  entendis-je alors que je m'empresse d'ouvrir les yeux C'est moi, ne t'inquiètes pas

Oscar se tient juste au dessus de moi, un sourire au bout des lèvres. 

-Est-ce que cela te va si je t'allonge sur ce lit? me demande t-il en me montrant à côté de moi Je ne veux pas te faire mal

-Tu peux lui dis-je en souriant même si cela doit plus ressembler à une grimace

Son contact m'avait manqué. J'en mourrais d'envie de sentir sa peau contre la mienne.

Enfin, c'est ce que je croyais.

Alors qu'il passe sa main sous mes genoux, un sentiment de honte se propage dans tout mon corps. Il me touche. Il touche ma peau brûlée, mon corps affreux, détruit par ma faute. 

Sans pouvoir le controler, je me mets à trembler. Ma respiration s'accélère brutalement et j'essaye d'éviter de pleurer en me mordant la lèvre. Oscar s'aperçoit très vite que quelque chose ne va pas et s'empresse de me poser sur le lit avant d'enlever sa main de mes genoux

-Je t'ai fais mal? s'inquiète t-il Dis moi où, j'appelle le médecin

-Non, non... murmurais-je en tentant de le garder à côté de moi Restes

-Qu'est-ce qu'il s'est passé mon coeur? Dis moi s'il te plait

Le fait qu'il ait enlevé ses mains m'a permis de souffler un peu. J'arrive à reprendre une respiration normale et mon coeur bat plus lentement.

-J'ai paniqué quand tu m'as touché

-Mais Ange... Je ne te ferai jamais de mal tu sais ça

-Ce n'est pas ça. C'est le fait que tu touches mon corps qui est devenu horrible et que tu puisses penser qu'il n'est plus à ton goût. Je sais pas comment l'expliquer

Oscar ne dit rien pendant quelques instants avant de s'asseoir à côté de moi. Je sens le matelas s'affaisser et ses yeux qui tentent de trouver les miens.

-Ange, la seule raison pour laquelle je refuserais de toucher ton corps c'est si tu ne veux pas. Mais je refuse que tu penses qu'il me dégoute. C'est le contraire. Je te l'ai dis, il est l'image de ton courage à travers toutes ces années et pour ça, je ne peux que l'admirer. Je comprends que ça soit long et difficile à accepter mais c'est la vérité