Chapitre 8 : Le monstre et le pianiste

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« - J'aurais tellement voulu être humain. J'aurais tellement voulu qu'on me considère comme l'un de ces êtres. J'aurais tellement voulu que quelqu'un croit en moi alors que moi je ne crois plus en moi-même... »

***


Le soleil se lever doucement. Sortant de chez lui, le jeune rouquin traîna les pieds avec nonchalance et referma la porte en soupirant. Il s'étira légèrement et ajusta le sac sur son épaule droite. Il se mit en marche silencieusement, même si la ville portuaire était encore endormie.

Des cheveux roux en batailles, une gueule de bois, un vieux pantalon en cuir noir - que Dazai aurait sûrement trouvé sexy - et une chemise blanche même pas repasser.

On aura put croire qu'il revenait d'une soirée longue palpitante à laquelle il s'était bourré la gueule. Mais ce n'était pas le cas. La veille au soir, avait été magnifique bien que surprenante. Il cela aurait été mentir s'il avait eu une bonne raison de se shooter à l'alcool. Enfin, presque mentir.

Alors qu'il s'avançait à contre cœur vers le lieu où il avait cours, Chuuya s'arrêta brusquement. Remarquant au coin de la rue adjacente, un jeune homme aux cheveux bruns et à l'air abusé. Il portait un pull noir ainsi qu'un pantalon de la même couleur. Et.. des bandages ?

L'individu leva les yeux et croisa son regard. Ses yeux bruns magnifiques, Chuuya les avaient déjà vus. Il les connaissent que trop bien. Lui qui avait tant désiré se perdre dedans. Le temps sembla lent pendant leur contact visuel. Que le garçon bandé, brisa. Et il se détourna rapidement et partit en courant.

Chuuya, quant à lui. Resta sur place pendant un petit moment. Ne comprenant pas, il était complètement perdu. Alors ses pensées prirent le dessus. Il détourna son regard vers le ciel. Ses yeux se brouillèrent de larmes. Dans un souffle, il demanda :

- Ai-je fait quelque chose de mal ?

- ...

- Comme toujours j'imagine...

**

Le soir venu, Chuuya marchait dans les couloirs sombres et mélancoliques de la fac. Il se sentait si seul. Déjà les évènements de ce matin, le laisser perplexe. Est-ce Dazai, qu'il avait vu ? Et si oui, pourquoi s'était-il enfui comme ça ?

« Je ne comprends pas. Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ! » Pensa-t-il

Il s'arrêta, sentant sa vue devenir floue. Saleté de larmes. Il ne manquait plus qu'elles. Chuuya sera les dents, lorsque des gouttes salés descendaient de ses joues et que l'incompréhension et la colère montaient en lui. Son estomac se noua.

Était-il un monstre, au point que l'homme qu'il aimait avait préféré partir en courant plutôt que de le voir ?

Il s'appuya alors contre le mur avant de se laisser tomber par terre. Il releva son regard vers le plafond alors qu'il continuait à pleurer en silence. Et une envie affreuse, viens.

Il fouilla inconsciemment dans sa poche et saisit le petit briquet qu'il avait l'habitude d'avoir sur lui malgré le fait qu'il ne fumait plus. Il le serra fortement dans sa main, avec rage. Il releva la manche de sa chemise et dévoila ses anciennes cicatrices, des brûlures intentionnelles.

Et alors qu'il s'apprêtait à faire une connerie, la douce mélodie d'un piano rempli le couloir dans lequel le roux se trouvait. Débordant de curiosité malgré ses larmes, face à une si belle musique. Il suivit le son jusqu'à ce qu'il le mène devant la salle de musique.

Il ouvrit doucement la porte et regardant à l'intérieur pour voir qui jouait. Il vit, là-dedans un magnifique homme aux cheveux bruns, ses yeux étaient presque fermés comme s'il était absorber par la musique. Le mouvement de ses mains, attira le roux qui se glissa lentement à l'intérieur de la pièce. Oubliant ses pleurs, le rouquin déclara avec un sourire aux lèvres :

- Tu joues bien, Osamu.

Réincarnation [Soukoku] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant