Chp 16

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Je stresse. Moi, Emilie Haltes, je panique à l'idée de me retrouver face à deux personnes qui devraient être intimidées et pas l'inverse. J'ouvre et ferme machinalement mes poings, laissant des arc de cercles dans mes paumes, et je me balance d'un pied sur l'autre.

Je suis ridicule, pourquoi je suis là ? A attendre des gens qui ne sont rien pour moi ? Je ne fais pas du bénévolat. Je secoue la tête à cette pensée et commence à tourner les talons. Ca fait 5 bonnes minutes que j'attends comme un imbécile devant le cinéma, seule. Je suis déjà assez désespérée en ce moment, je n'ai pas non plus envie d'être humiliée.

Au moment ou je m'approche de ma Porsch, quelqu'un hurle mon prénom. Je me retourne pour voir Leo qui trottine vers moi, un sourire aux lèvres. Je croise les bras et le toise. Je ne suis pas sa chienne, il ne me fait pas attendre, personne ne le fait. Il le remarque et son sourire disparait.

- Ca va ? Il tente de me toucher le bras mais je l'esquive.

- J'attends depuis 5 minutes. Et si quelqu'un m'avait vu, hein ? Je n'attends personne Leo. Ma voix est tranchante, glaciale.

Il croise ses bras musclés sur lesquels j'essaie de ne pas m'attarder et un sourire en coin se dessine sur son visage.

- Eh bien pars. Il répond simplement.

- Pardon ?

J'ai mal entendu, c'est sûr. Il est censé s'excuser et tout faire pour obtenir mon pardon, pas me congédier. Je ris nerveusement face à son insolence.

- Tu n'es pas sérieux. Tu veux que je reste. J'essaie de paraitre confiante mais j'attends une confirmation, ce qui et ridicule parce que sa copine est à quelques mètres de nous.

- Tu veux rester. Il réplique en ouvrant ma portière. Mais si tu veux partir, je vous en prie, Mademoiselle Haltes. Il finit en montrant le siège d'un geste de la main.

Je pince les lèvres et mes yeux rétrécissent, je sais qu'il se moque de moi. Je pointe un doigt sur son torse et le tapote.

- Tu joues à un jeu très dangereux. Estime toi heureux que je sois là, je pourrais te

Il m'enlève les mots de la bouche quand il attrape ma main et se penche un peu vers moi. Pas de manière intime, mais assez pour que je perde mon souffle.

- Tu peux me menacer de me couper en morceaux après le film ? Il va commencer.

- Ton insolence me sidère.

- C'est drôle j'allais te dire la même chose. Il réplique avec un sourire victorieux.

- Arrête de te moquer de moi. Je réponds, honteuse de me sentir en infériorité.

- Oh mais tu m'amuses tellement quand tu perds tes moyens. Il reprend un me donnant une pichenette sur la joue.

Je sursaute et lâche un petit cri en tenant ma joue pendant qu'il me dévoile ses dents parfaites.

- Je ne perds pas mes moyens. Je mens. Et il le sait.

- Oh donc le rouge est ta couleur naturelle ? Ca te va bien.

Je m'apprête à répliquer mais un raclement de gorge nous interrompt. Nous nous tournons tous les deux vers Ines, mal à l'aise, qui se frotte les bras. Merde, c'est vrai qu'elle est là.

Leo ne me jette même pas un regard avant de la rejoindre et de m'inciter à faire de même. Cette ambiance à trois est extrêmement gênante. Le seul qui n'a pas l'air de s'en rendre compte est Leo, qui sifflote, les mains dans les poches. Il est vraiment débile.

Vis pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant