chp 3

3 0 0
                                    

Je papillonne et ouvre finalement les yeux. Merde, j'ai sacrément mal.

Mon cur rate un battement quand je me rappelle que la dernière chose dont je me souviens est de tomber dans le self. Après c'est le trou noir. Génial, ça va encore être simple à expliquer ça.

Je ferme les yeux et tente de calmer la douleur aigue dans mon crâne. Je tente de me relever mais mon corps me fait trop mal pour ça, alors j'observe les lieux. Les murs blancs qui manquent cruellement de déco, le lit blanc lui aussi et toutes les machines insupportables accrochées à mon corps. Pas de doute, je suis à l'hôpital.

Donc je suis pas morte. Je pense qu'à la vue de ma tête je préférerai mourir. Je pense déjà à ma chute mémorable qui va apparaitre sur les réseaux et que je vais devoir justifier comme si tout était normal, avec sourire et assurance alors que je suis actuellement à peine capable de me mouvoir. Je pense que ma situation peut difficilement être pire que de me retrouver ici après m'être écrouler devant la moitié du lycée.

Une infirmière entre dans la pièce suivi ma génitrice et son mari et j'affiche une mine dégoûtée. Le sourire chaleureux et aimant qu'elle affiche n'atteint pas son cur de glace à celle-là. Je ne sais pas ce qu'elle me veut mais apparemment même quand on pense être au fond du trou on peut creuser.

Je n'essaie même pas de cacher mon mépris pour ces deux êtres et je vois que l'infirmière est si mal à l'aise qu'elle préfère regarder un calpin presque vide plutôt que d'avoir à assister à cette joute visuelle.

J'aurais préféré mourir en fait, ça aurait été moins pénible que, eh bien ça.

Ils me regardent avec une bienveillance qui le donne la nausée. En fait sa personne entière me donne envie de me tirer une balle.

Je la détaille de haut en bas et laisse mon regard trainer sur tout son corps lentement pour la mettre mal à l'aise un maximum. La seule chose que je lui accorde, c'est qu'elle est toujours belle malgré son âge. Elle me ressemble donc ça explique pas mal. Mais bon c'est pour cacher le moche comme un jolie papier recouvrant un cadeau empoisonné. Je remonte enfin vers ses yeux et son expression n'a pas changé. Si je l'ai énervée, elle n'en montre rien et ça m'agace encore plus. Respirer le même air qu'elle m'étouffe.

- Comment vous sentez-vous, Mademoiselle Montréal ? Demande l'infirmière.

- C'est Mademoiselle Haltes et je me sens plutôt nauséeuse, là, maintenant. Je dis d'une voix cassée que je ne reconnais pas.

L'effet cinglant perd de son charme avec cet éclat de faiblesse qui couvre ma voix.

Elle paraît un peu gênée de mon mépris mais ne se décourage pas pour autant et se râcle la gorge avant de repartir à l'assaut.

- Vous avez quelques minutes pour discuter avec votre famille le temps que j'aille chercher le médecin. Nous informe l'infirmière avant de s'éclipser plus vite que la lumière.

Je la comprends, j'aimerais moi aussi disparaitre plutôt que rester ici. En fait je crois que absolument tout m'irait pour fuir ce moment.

Je tourne la tête en direction de Kate dès que la porte est fermée et mon visage ne laisse pas de place à l'imagination. SI elle ne savait pas ce que je ressentais pour elle, maintenant elle ne devrait plus avoir le moindre doute.

- Qu'est ce que tu fais là, Kate ? Je l'agresse volontairement.

Elle roule des yeux et s'assoit sur le bord du lit sans mon accord tandis que je me recule un maximum pour ne pas qu'elle m'atteigne.

- Je viens voir ma fille quand elle en a besoin. Elle me réprimande un peu en voulant toucher mon bras.

Je le recule d'un geste brusque et remarque qu'il tremble un peu alors je m'empresse de le reposer un peu plus loin. Je ne veux pas qu'elle me voit faible, je ne veux pas qu'elle me voit tout court. Ou était elle quand sa gamine avait besoin d'une mère ? Maintenant l'enfant a bien grandit, et n'a certainement plus besoin d'une mère. C'est trop tard pour vouloir être là, c'est bien trop facile à dire.

Vis pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant