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J'ai fini par m'endormir habillée et maquillée sur mon lit car ce sont des coups toqués à ma porte qui me tire de mon sommeil. Je me relève sur les avants bras et décolle quelques mèches de cheveux de mon visage. J'attends sans faire de bruit que la personne dégage de mon espace mais les coups se font plus insistants sur la porte.

Je finis par souffler et me lève un coton démaquillant à la main avant d'entre ouvrir la porte. Je plisse les yeux comme pour signifier une promesse de mort à Kate qui se tient sur le seuil de ma porte un grand sourire aux lèvres.

Je n'atteindrai pas on âge.

Voila la pensée qui tourne en boucle pendant que je détaille les petites rides au coin de ses yeux, les tâches de soleil quasi invisibles sur ses mains et les plis de son front.

- Je pensais que mon silence était suffisamment clair sur le fait que je n'avais pas envie de te voir. Je lance pour la blesser et attends que ça agisse avant de reprendre. Qu'est ce que tu me veux ?

J'attends et j'attends mais elle n'a pas l'air prête à se dégonfler. Je perçois que je l'ai heurté car son sourire s'est un peu éteint mais elle l'a si vite recollé à ses lèvres peintes de rouge que je ne suis pas sûre que c'était réel.

- Tes amis sont venus t'apporter tes cours. Je leur ai expliqué que tu avais une grosse grippe. Elle finit en se rapprochant de moi.

Je recule la tête ne voulant pas qu'elle pense pouvoir rentrer dans mon espace personnel et comprends que plus que de me prévenir que mes amis sont là, cette discussion servait plus à me prévenir de l'alibi.

Je réponds par un bruit proche du grognement d'un animal sauvage étant incapable de dire à cette personne merci. Je sais qu'elle pense faire beaucoup pour moi mais encore une fois c'est pour son image et même si ça ne l'étais pas ça ne serait pas suffisant pour rattraper toutes ces années.

Elle ouvre la bouche pour parler mais je lui claque la porte au nez avant de m'y adosser. Je l'entends murmurer quelque chose et je ne sais pas si elle veut me rassurer ou si elle ronchonne parce que je suis une fille indigne. J'espère de tout mon cur que c'est la deuxième.

Quand j'ai débarrassé mon magnifique visage de mes yeux de panda malade je change de tenue et attache mes cheveux en queue de cheval haute. Je me sens un peu mal à l'aise de leur montrer ma vulnérabilité mais je sais que ça leur permets aussi de se sentir important et de les garder bien en rang. Et puis quand on était petits ils m'ont déjà vu bien pire. Grandir à installer une distance dure mais nécessaire entre moi et le monde.

J'entends des pas dans les escaliers et ouvre ma porte pour ne pas avoir à me lever et les accueillir avant de m'assoir sur mon lit et feindre d'être occupé.

- Coucou.

La tête de Clea apparait de porte et on dirait qu'elle s'apprête à rentrer dans la cage aux lions. C'est un peu le cas. Julie se tient en arrière plan avec un énorme sac dans une main et des cours dans l'autre. Elle n'ose pas me regarder comme si elle avait peur que je la transforme en statue.

Je croise les bras et hausse un sourcil en attendant qu'elle continue.

- Ma belle, on est désolé de ne pas avoir vu que tu allais mal. Tu sais qu'on aurait pris soin de toi sinon. Me supplie Clea.

Je vois qu'elle le pense vraiment et je en sais pas si je dois être heureuse ou paniquée par ça.

- On s'est dit qu'on allait t'apporter quelques trucs. Rajoute Ju d'une petite voix en soulevant le sac. Et tes cours aussi.

Je me détends en les voyant si impatientes d'obtenir mon pardon. Mes épaules se décrispent et le leur accorde un sourire qui les fait respirer à nouveau.

Vis pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant