chp 23

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Quand je me réveille, une douleur lancinante me tape la tête. Mon corps est engourdi, ma bouche pâteuse et j'ai du mal à bouger rien même que les doigts. Je dois m'y prendre à deux fois avant de parvenir à ouvrir les yeux. Ma vision floue ne distingue d'abord que des murs blanc. Petit à petit, les souvenirs me reviennent et je me sens terriblement honteuse. Pas d'être ici, enfin si ça aussi, mais surtout d'avoir échoué, d'avoir été trop faible pour faire ce qu'il faut. Je tourne la tête vers mon bras pour voir une aiguille qui m'injecte un liquide translucide, pas étonnant que je sois dans les vapes. J'entends une respiration régulière à mes côtés et je remarque enfin que je ne suis pas seule dans la pièce. Ma mère est endormie sur l'épaule de Martin qui feuillette un journal. Elle a l'air si paisible dans son sommeil et sans son faux sourire toujours collé à ses lèvres parfaitement peintes. Même les rides aux coins de ses yeux ont l'air moins visible. Elle est restée là, je ne sais pas pourquoi mais ça me réchauffe le cur de savoir qu'elle n'est pas partie comme elle l'aurait fait il y a encore six mois. Elle porte toujours son pyjama, tout comme son compagnon qui m'adresse maintenant un sourire un peu maladroit. Il se lève tout en faisant attention de ne pas réveiller ma mère et m'apporte le verre d'eau qui trône sur la petite table de chevet.

Il me le tend et se simple geste d'attention me perturbe. Je me relève un peu péniblement du lit et ressens une petite piqûre au niveau de mon estomac. Je grimace et lâche un petit soufflement tout en apportant ma main à mon ventre.

- C'est ça d'essayer de se planter un couteau dans le ventre. Commence Martin en s'asseyant sur le côté de mon lit. Comment tu te sens ?

- Je pète la forme. Je réponds avec une pointe de sarcasme qui l'amuse plus qu'elle ne le vexe. Je pense qu'il commence à me connaitre. Donc, vous êtes restés.

- Ou voudrais tu qu'on aille ?

Je le regarde de travers et ne peux cacher ma rancur. C'est une question piège ? Parce que ça doit bien faire des années qu'ils naviguent autour du globe en me laissant seule.

Je fais abstraction de son manque de jugeote, me concentrant plutôt sur l'endroit. Pas étonnant que les gens soient malades ici, cet endroit donne envie de mourir. Les murs blanc immaculé ont été repeint il y a peu et à part mon lit, la petite table de chevet et les deux sièges dont l'un sur lequel ma mère dort, il n'y a rien dans cette pièce. La lumière est filtrée par les rideaux blanc épais rendant l'atmosphère de la chambre plus sombre qu'elle ne l'est déjà.

- Tu nous as fait une peur bleue. Martin reprend en prenant ma main dans la sienne.

Je ne l'enlève pas, savourant un instant d'affection qui aurait pu se faire paternelle si je l'avais connu dix ans plus tôt. J'ai honte de le dire mais sa main sur la mienne m'apaise et j'ai l'impression qu'il dit vrai.

- Ce n'était pas le but.

- Alors c'était quoi, le but ? Il s'énerve un peu, ce qui contraste avec son pouce qui fait des cercles sur le dos de ma main.

- Martin, ce n'était pas contre vous. C'était pour moi, à propos de moi.

- Et tu penses que cette réponse va suffire à ta mère ? Elle n'a pas arrêté de pleurer jusqu'à ce qu'elle en tombe de fatigue !

Je balaye ses paroles d'un geste de main tout en jetant un regard à la porte qui s'ouvre. Leo s'y tient, avec des cafés dans les mains qu'il laisse presque tomber lorsque ses yeux croisent les miens. A ses côtés se tiennent mes amis, dont Clea avec les yeux rougis.

- Mon dieu ça va ? Elle s'écrit, réveillant Kate.

- Qu'est ce que vous faites là ? Je balbutie et une bouffée de chaleur m'envahit. Il ne leur a quand même pas dit, si ?

Vis pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant