chp 25

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Quand je me réveille, Clea est partie et c'est Leo qui se trouve dans ma chambre à dormir sur le canapé de velour rose. Je souris en le voyant si paisible, ça devient une véritable manie de l'observer. Je tends le bras pour attraper mes cachets et tout mon corps me fait mal, je savais que ça n'allait pas aller en s'arrangeant, je ne savais juste pas que ça serait si rapide. J'ai l'impression d'avoir la plus grosse grippe de ma vie, des courbatures me tordent le corps. J'avale difficilement les médicaments et repose le verre trop bruyamment, le réveillant au passage. Je ne sens plus du tout mes jambes mais je garde cette information pour moi pour l'instant. Il découvrira assez vite que je ne peux plus marcher. Du moins pas aujourd'hui.

- Hey, comment tu vas ?

- C'est plutôt à moi de te poser cette question, non ?

- J'en ai ma claque que tout le monde me le demande chaque minute de ma vie.

- C'est vrai que tout le monde te chouchoute un peu trop, ils exagèrent, il plaisante.

- Oui, c'est pas comme si j'allais mourir quoi.

- C'est vrai, t'es pas en sucre.

Je lui balance un oreiller à la tête qu'il rattrape de justesse avant de rire. Son rire illumine la pièce plus que les rayons du soleil qui traversent mes rideaux. Je ne m'en lasserai jamais, j'adore sa joie de vivre.

- Emilie...

- Ce ton sens mauvais.

- Ca serait mieux pour toi d'être à l'hôpital. Il lâche d'une traite.

Je ris jaune et secoue la tête.

- Mieux ? Non, mais je n'ai pas vraiment le choix, pas vrai ?

Son silence en dit long. Trop.

Il commence à me préparer un sac pendant que je lui dis quoi mettre dedans, ce qui se compose de quelques vêtements, une tonne de livre et mon calpin à poème avec un stylo. J'essaie de rester forte, de ne pas vaciller, de faire en sorte de ne pas avoir peur mais c'est dur. Ma voix ne tremble pas d'un pouce mais mes poings sont serrer jusqu'à en faire blanchir mes phalanges et pénétrer mes ongles dans ma paume. Je ne veux pas partir d'ici, je ne veux pas assister à ma fin, être branchée de partout et incapable de faire quoique ce soit car je sais que c'est ce qui m'attend là bas.

Dès que mons sac est fini, Leo s'en va prendre une douche et emprunte des vêtements trop grands que Lyan laisse parfois chez moi quand il vient. Enfin quand il venait, je suis sûre qu'il ne reviendra plus. J'admire une dernière fois ma chambre, car je sais que moi non plus je ne reviendrai pas. Je m'arrête longtemps sur toutes les photos avec mes amis accrochés partout et essaie de me convaincre qu'au moins certains de ces moments étaient réels. Ce qui me réconforte, c'est qu'ils l'étaient pour eux. Je feignais d'être heureuse, comme je l'ai toujours fait pour garder la face mais leur sourire à eux sont sincères. Je tombe sur un cadre qui contient une photo de Clea et moi à l'âge de 10 ans. C'était mon anniversaire, elle m'avait acheté une pinata en forme de licorne et avais commandé le plus gros gâteau que j'ai jamais vu. Ca c'est un vrai souvenir, je décide de prendre ce cadre avec moi. Je passe en revu mes guirlande lumineuse accrochées un peu partout, mon canapé rose, ma grande penderie, la balançoire dans le coin de la chambre entouré d'un million de livre. Cette chambre c'est si moi, c'est pour ça que je ne laissais pas les gens restaient. Et s'ils découvraient ce cadre photo ? Que j'étais une romantique dans l'âme ? Que j'aimais les histoires d'amour profondes ? Tout ça n'a plus vraiment d'importance maintenant, mais je suis contente de trouver quelques choses dans lesquelles je me reconnais encore un peu.

- Tu es prête ? Me demande Leo en s'approchant. Je dois rentrer chez moi un moment mais je reviens le plus vite possible à l'hôpital.

Je me contente d'hocher la tête, toujours bloquée dans ma contemplation. Je ne peux pas dire à haute voix que je suis prête à tout quitter, car je ne le suis pas.

Vis pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant