chp 15

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Je passe la journée à angoisser pour ce soir. J'en oublie presque le fait que je vais mourir, c'est presque drôle. Je veux dire, et si on nous voit tous les trois ? Que diront les gens ? Non ce n'est pas possible, ma réputation en prendrait trop un coup. Et pourtant, malgré le fait que tout me pousse à renoncer je ne peux pas m'imaginer passer la soirée seule dans ma chambre à pleurer.

Clea me touche l'épaule et je sursaute.

-Ca va ? Tu as l'air ailleurs. Elle s'inquiète. Et le fait même de savoir qu'elle pense avoir besoin de m'aider m'irrite.

- Oui ça va. Je réponds sèchement en arrachant mon épaule à sa prise.

- On fait quelque chose ce soir Emilie ? Me questionne Yannis, une fille à son bras.

- Non. Je ne suis pas d'humeur à vous voir. Je réplique honnêtement.

- Sympa Chuchote Julie.

Je me retourne et elle se cogne contre moi. Je la regarde de haut et ses joues commencent à se colorer. Les gens nous lancent des regards discrets dans les couloirs mais je ne vois qu'elle. Depuis quand on se permet de me faire des remarques ? Je déteste devoir les remettre à leur place comme ça, ça me prend trop d'énergie mais il faut bien qu'ils apprennent.

- Tu as dit quelque chose ?

Ma voix résonne et je fais exprès de parler assez fort pour attirer l'attention des gens autour de moi.

- Je euh, je suis dé Elle bégaye en cherchant de soutien auprès de nos amis qui ne leur en donne pas, évidemment. Eux savent.

- Tu ? Tu ? Si tu as quelque chose à me dire sois au moi capable de te mesurer à moi, ma grande. Je l'engueule.

Elle est devenue rouge pivoine et baisse les yeux. Ma colère ne redescend que quand je remarque qu'elle laisse tomber ses cheveux devant son visage pour cacher ses yeux humides d'humiliation.

Je respire en secouant la tête, ils m'exaspère tous, je ne peux pas rester ave eux maintenant.

- Bon, on se voit demain. Je n'ai plus envie d'être là. Vous m'apporterez mes cours.

Après ce dernier ordre, je tourne les talons en les laissant en plan sans même me retourner. Je leur fais rarement ça mais je suis de particulièrement mauvaise humeur aujourd'hui. Je stresse beaucoup trop pour ce soir pour supporter n'importe lequel de ces êtres.

Une fille qui essaie de rejoindre notre groupe depuis quelques mois commence à m'approcher et je me retiens de la démonter devant tout le monde.

- Emilie je

- Pas maintenant. Je la coupe en lui passant devant, la laissant penaude au milieu du hall.

J'aperçois au loin Leo, Ines et deux autres, trois autres personnes qui me sont complètement inconnues, mon dieu, deux d'entre eux sont moches. Leo détonne au milieu d'eux. Ils me jettent un coup d'il, ayant entendu ma sortie dramatique mais je n'ai pas le courage de l'affronter lui, donc je continue mon chemin jusqu'à ma voiture en faisant comme s'ils n'existaient pas. Il y a quelques semaines, ils n'existaient pas.

Durant le trajet, je reçois des messages d'excuses de Julie que j'ignore volontairement, la laissant paniquer un peu à l'idée que je l'abandonne. Je lui répondrai quand j'arriverai, je ne suis pas un monstre non plus. Chacun de mes amis ont essayé de m'appeler et même si je sais que c'est pour me montrer que je suis le centre de leur monde, ça m'agace plus qu'autre chose.

Quand je passe le pas de la porte, je n'ai qu'une envie : me fondre dans un énorme bain. J'ôte mes talons hauts et me dirige vers la cuisine pour me faire un thé mais mon moment de paix est interrompu par Kate.

Vis pour moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant