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Il était 17 h quand le Dr Boduin m'a appelée pour la première fois. Je n'ai rien
entendu. J'étais dans ma boutique, occupée à servir des cafés et autre boissons.
Comme toujours dans ces cas-là, il y avait de la musique. En l'occurrence, un vieux tube de 4 non blondes : whats'up . Je sais que c'était sur ce morceau, parce qu'il venait juste de se terminer quand la tonalité caractéristique du
message enregistré a retenti. Je n'ai pas essayé d'écouter ; j'ai juste regardé qui venait de tenter de me joindre. S'il s'était agi de Jena ou Sacha, j'aurais fait l'effort de me nettoyer les mains et de rappeler : Jena était mon Ex compagne. Nous
étions très heureux et très fusionnel. Jamais je n'ai aimer autant que ́es dieux m'en soit temoin si jamais dieu il y a. Pourtant notre histoire à tres mal fini, suite a des menteurs et des fous et des manipulateurs venu de réseaux
sociaux. Si j'avais le temps cette histoire meriterais un roman a elle seule. Helas jamais nous n'avons jamais réussi à reparler. Pourtant ce n'étais pas l'envie qui me manquait. Depuis j'avoue être très prudent sur mon relationnel avec les gens, au point d'être un peu sauvage. Sacha est mon fils ainée de treize an je suis toujours disponible pour mes enfants. Enfin... Disons plutôt que je me rends toujours disponible. Ils passent avant tout le reste dans ma vie. Ils me reste que eux. Et ils sont
vraiment adorable. Oui je sais tout parents dit cela de ses enfants.
En tout cas, ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas un coup de fil de mon médecin qui va me faire lâcher le plateau ! Deux heures étaient passées et j'étais en train de me faire chauffer de l'eau pour préparer une infusion quand mon
téléphone a sonné. Cette fois, j'ai répondu. C'était encore le Dr Boduin. « Monsieur Raynaud, enfin, j'arrive à vous joindre ! Vous n'avez pas eu mes messages ?
-Non. J'étais occupée. Je n'ai pas entendu le téléphone. »
Ce n'est pas tout à fait vrai, mais pas faux non plus. Et ce qui est bel et bien vrai, c'est que je n'ai pas écouté ses messages. Pourquoi « ses », d'ailleurs ? Il a appelé plusieurs fois ? « Je vous ai appelée à trois reprises. » Il y a du reproche dans sa voix, alors je me sens obligée de me justifier. « J'étais sur mon lieu de
travail et la musique était un peu forte. Mais je vous écoute. Qu'est-ce que vous vouliez me dire ?

- Je voudrais que vous passiez me voir. J'ai reçu les résultats de vos examens.
-D'accord. La semaine prochaine, je suppose ?
-Non. Maintenant.
-Maintenant ? C'est si urgent ?
-Assez, oui.
-Bon... Le temps de me changer, je peux être là dans trois quarts d'heure mais ils sera 20h30. Ça ira ?
-Je vous attends. » Mon téléphone muet posé devant moi, je reste songeur
-Pourquoi le Dr Bodouin veut-il me voir si vite ? Un vendredi soir, qui plus est a presque 21h. Qu'est-ce que ces analyses ont bien pu donner comme résultats ?

Cela fait des mois que je me sens fatiguée, que je manque
d'énergie. À la sortie de l'hiver, surtout quand il pleut la moitié du temps, puis moralement il y a eu ma rupture avec Jena c'est un peu normal, non ? Manque de lumière, de chaleur, et moral dans les chaussettes ... Si cela n'avait tenu qu'à moi, d'ailleurs, je ne serais jamais allée le voir, le Dr Boduin. Mais ils s'y sont tous mis : Ludo , Carole, Audrey, Melo... Soi-disant que j'était pâle, que ma toux était pas normal et que j'avais maigri.

Finalement, c'est plus pour avoir la paix que je suis allée voir le médecin. D'ailleurs, il n'a pas eu l'air inquiet du tout. Lui aussi a dû se dire que la météo n'était pas propice à un déferlement d'énergie. Quand il m'a
prescrit des analyses de sang, j'ai eu l'impression très nette que c'était, de son côté aussi, pour avoir la paix. Alors, pourquoi est-ce qu'il insiste tant pour me voir tout de suite ? La question tourne en boucle dans mon cerveau.
À l'accueil lorsque j'arrive enfin, il n'y a plus personne normal vous me
direz vu l'heure. Dans la salle d'attente non plus. D'ailleurs, sur le parking, il n'y avait plus que la voiture du Docteur. Je serai sa dernière
consultation de la journée. De la semaine aussi : il ne travaille pas le samedi. Avant que j'aie le temps de m'asseoir, la porte du cabinet s'ouvre.
« Entrez, dit le médecin en me désignant l'intérieur de la pièce, je vous attendais. » Vaguement mal à l'aise, je m'installe sur l'une des deux
chaises qui font face à son bureau. Celle de gauche. Pourquoi celle-là ? Je n'en sais rien, mais ce qui est sûr, c'est que je ne me souviens pas m'être jamais assise sur celle de droite. La force de l'habitude, quand même... «

Et à la fin?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant