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Sound of the  silence. Est la chanson qui résonne dans la pièce.
Une part de moi, une toute petite part, se rend compte que les gens quittent peu à peu la salle du funérarium. Le reste… Le reste est là, debout, figé, devant cette urne. Tout ce qu’il reste de Clark, mon ami. J’ai l’impression d’avoir été réduite en cendres moi aussi. D’être moi aussi enfermé à l’intérieur de ce truc biodégradable qui contient une graine. Entre désespoir et moquerie, je repense à cette discussion surréaliste que nous avons eue il y a quelques jours à peine. Je venais juste d’apprendre qu’il allait mourir. Lui  qui a toujours eu l’air si inébranlable. Nous là, le cœur en miettes, du moins moi. Il me regarda et dit… « J’aimerais être incinérée. Mis dans une urne biodégradable. Avec une graine d’arbre. D’érable, si possible. » Il a dit ça sur le ton de la conversation. Un truc aussi banal que la composition du repas du lendemain. Comme si on pouvait penser à ça ! « Un érable ? » C’est tout ce que j’ai trouvé à dire sur le moment. Trop scotché pour réfléchir. « C’est une bonne idée, finie je par dire. Ça te va bien. » Lui s’est contenté de hausser les épaules, le regard baissé. Il n’a rien dit, rien exprimé. Comment savoir ce qu’il a pu penser ou éprouver ? Il a toujours été réservé, mais là, on avait atteint des sommets. Clark a toujours était pour moi et pour beaucoup, un homme mystérieux. Pas le mec mystérieux louche dont on se méfie. Non une choses plus profonde. Le genre mec qui a vécu beaucoup de choses, qui a souffert. Mais qui garde cela derrière une armure des plus solide. Un bouclier que nul ne peut percer. Enfin si je me trompe, une personne aurais pu. Elle y était parvenu même devrais-je dire . Quand a moi je connais Clark depuis vingt ans déjà. Nous nous somme rencontrer quand il a pris la gérance d’un bar à Brive. Notre premier tête à tête à était dans le bar après la fermeture. Rideau tiré porte fermer a clé. Je le connaissais que depuis deux jours.  Cela aurai pu être juger inconscients mais aller savoir il m’avais inspirer confiance.  En vingt ans il aura était un ami, un confident, un flirt d’été.  Mais toujours là.  Mais sans jamais s’ouvrir. Deux fois en deux décennies il a ouvert une brèche. Aussitôt refermer.  La perte de ses parents et de Lise, furent les seules fois ou je pu voir qu’il aller pas bien. Et où ce fut moi qui pu être la pour lui.
Il m’as pris la main et m’a regardé. Un regard brillant, lumineux. Je l’ai trouvée tellement beau, à ce moment-là. Il allait mourir, et pourtant il  irradiait tellement la vie. Comment imaginer que cela puisse être possible ?
« Clark» Cette douceur dans ma voix... Je n’avais jamais remarqué à quel point mes  intonations pouvaient trahir mes émotions.  Et surtout ma voix me révèle a quel point il compte pour moi. Le sait-il.
« Oui ?
— Pourquoi moi ?
— Tu est la seule je penses qui peu terminer mon histoire de façon objective. Je veux que tu gère la fin si tu le veux bien.

Une pression sur mon bras me ramène à la réalité.
_ On va y aller ? Me demande Laetitia
— Dès que tout le monde est parti.
— Mais tout le monde EST parti », dit Louis le fils a Clark. Surprise, je réalise qu’en effet, nous ne sommes plus que tous les quatre dans la pièce. Avec le maitre de cérémonie, qui nous surveille du coin de l’œil tout en essayant de se faire oublier. Même Carine et Jennifer se sont éclipsés : elles voulaient passer sur la tombe de leurs parents avant de se retrouver à la maison de Cublac. Une façon de réunir la famille dont je ne fais pas partie. Eden aussi est parti. Je me souviens vaguement de lui avoir serré la main. Une femme étrange,  je me rappelle a peine d’elle .  Je regarde l’urne. Mais mes mains refusent de s’en emparer. Je sais, c’est idiot : des mains ne peuvent pas prendre de décisions.
Pourtant, c’est vraiment l’impression que j’ai. Mon cerveau leur dit de prendre cette chose que je dévore du regard, mais rien ne se passe. Je n’y arrive pas. Je ne peux tout simplement pas me résoudre à accepter le fait que c’est fini. Que Clark n’est plus.
Nos soirées au Lord ou au watson, avec les mojitos qui coulaient a flot. Les parties de fléchettes. Nos fous rire tout cela n’est PLUS ! Il ne reste plus rien que ce truc improbable dont sortira peut-être un jour un arbre. Je suis toujours, figé, muette, quand Laetitia prend les choses en main. Réellement. Et je ne sais pas trop pourquoi, mais je me sens soulagé. Il sera bien, dans les bras de cette femme. Honnêtement nous ne somme pas amie. Nous le saurons jamais.  Mais je la remercie intérieurement d’avoir et d’être la pour mon vieil ami. En attendant, son fils me prend par le bras et m’entraîne vers la sortie. Le maitre de cérémonie s’avance alors vers nous, souriant. Il nous tend le cahier de condoléances. Neji s’en saisit en le remerciant et nous quittons enfin cet endroit dans lequel je n’aurais jamais voulu avoir à entrer avant… des décennies ! Dehors, il fait grand beau. Anormalement chaud pour la saison. À croire que quelqu’un, là-haut ou ailleurs, a décidé de tourner le couteau dans la plaie de l’absence. J’aurais préféré qu’il pleuve. Ça m’aurait paru de circonstance. Raccord avec mon moral. Neji a ouvert la portière passager de la voiture et je me laisse pousser à l’intérieur par Louis. Je me fais l’effet d’être une petite vieille. Normal : mon meilleur ami est mort. Je suis à moitié morte aussi. Pour ne pas dire plus. Zombifié, peut-être. Pas fraiche, en tout cas. Et j’ose a peine imaginer l’état émotionnel de sa famille.  Je passe les minutes qui suivent dans une espèce de brouillard, entre inconscience totale, envie de me jeter par la fenêtre et bad trip post-anesthésie. Ce n’est que quand le bruit du moteur s’arrête que je reprends vaguement pied dans la réalité. Neji et Louis m’observent, l’un assise à l’arrière gauche avec cette horreur d’urne sur les genoux, l’autre les mains encore posées sur ses genoux le front contre la vitre. Tout à coup, je me sens tellement minable. Je suis une inconnue pour eux, je devrais les aider à tenir debout et mieux supporter le choc.  Les soulager en aidant à préparer les funérailles et finir ce livre. En l’occurrence, c’est tout l’inverse. C’est eux qui m’aident. En serrant les dents, je m’extirpe de la voiture et me dirige vers la maison, suivant Laetitia qui n’as pas dit un seul mot. Elle est anéanti je peu le percevoir. Le bruit des portières, derrière moi, m’indique que je suis suivi, par les enfants.  À l’intérieur, rien n’a changé. Et pourtant, tout est différent. Parce que le regard de Clark n’est plus là pour donner vie à ce qui nous entoure. Planté dans l’entrée, je ne sais pas trop quoi faire de moi. Encore une fois, c’est Neji qui m’entraîne. Dans le bureau. Dans cette pièce, l’absence de Clark me devient physiquement presque insupportable, tant son souvenir imprègne le moindre recoins. Mais Neji tient bon. Et puis, Louis nous a rejoints. Bientôt, nous nous retrouvons tous les quatre assis sur le vieux clic-clac dont Clark n’a jamais voulu se séparer. L’urne est posée sur le bureau de verre noir, devant nous. Là où avant, Clark se posait lorsqu’il voulait bouquiner ou écrire tranquille. Ou juste laisser infuser un thé en écoutant de la musique. Je remarque alors son téléphone. Posé lui aussi sur ce bureau . D’une main tremblante, je le récupère. Le code pin est simple la date où Lise lui a demander de sortir avec lui un 25 Aout. Donc je tape sur le pavé tactile 2508. Le fond d’écran est une photo de lui et Lise prisent dans Brive.  La date est dessus, Samedi 12 septembre.  Sur la photo ils ont l’air si heureux, si fusionnel.  Dehors il fait beau. Tout a l’air d’un jour idéal. Je constate qu’il a garder toute  sa vie dedans. Les photos de ses ballades amis restaurants et autres activité les messages de personnes qu’il apprécier. Dans les messages archivés, il a réussi a suspendre le temps. Non le figé pour l’éternité. Comme si je fessait une intrusion dans son intimité,dans son âme profonde , je lis les derniers messages qu’il a échanger avec Lise.

Et à la fin?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant