les yeux derrière toi

Chapitre 13

Sans relever le commentaire d'Emmy, j'accepte qu'Isi aille se baigner. Ce matin, j'avais discètement pris des couvertures, que j'étends maintenant sur le sable encore chaud en cette fin d'après-midi. J'ai aussi aporté mon ordinateur, je me suis dit que l'on pourrait montrer notre application à ma soeur, si ma copine est d'accord, bien sur. Elle n'est pas encore finit mais on a quand même une grosse base.

Je m'étend d'ailleurs à côter de celle-ci. Elle semble plutôt fatigué depuis quelques jours. Je me demande si elle vas bien, si elle mange correctement et si elle dort assez. La plupart des gens dirais que je suis un canard trop protecteur, mais je l'aime et je ne peux m'en empêcher. De toute façon, mieux vaut un canard bien protecteur, qu'un connard bien manipulateur.

- Mon coeur? Comment tu vas?

Oups! le surnon est sorti tout seul. C'est la première fois que je l'appelle de même. Elle adore les films romantiques, mais déteste les surnoms. Elle trouve ça trop cucul.

- Heu... Je... Je vais bien ne tinquiète pas, mon CANARD.

Elle rigole d'un rire jaune. Elle insiste sur son dernier mot, comme pour bien me montrer qu'elle déteste cela. Pourtant, au lieu de m'enlever l'envie de l'appeler de même, elle me donne juste encore plus le goût de continuer. Je lui prend le menton, pour la regarder dans les yeux. C'est bien ce que je pensais.

Une petite larme perle sur le coin de son oeil. Je l'efface doucement, comme si un geste brusque pouvait la brisé en milles et un morceaux. Rapidement, une autre viens prendre sa place et insi de suite. Je la prend doucement dans mes bras, je n'insiste pas, mais je lui montre que je suis là pour elle si elle a besoin. J'en viens presque a oublié ma soeur. Presque. J'entend les battements de l'eau, ce qui est plutot bon signe, j'imagine. J'espère.

Par réflexe, je tourne la tête vers le lac. Je crois d'abords qu'elle joue avec les vagues, biens qu'elles sont minuscules, mais je réalise qu'elle ne joue plus. Elle est accroupie où l'eau n'est pas très haute et elle se berce lentement d'avant en arrière. Je lache doucement Emmy, pour accourir rapidement vers Isi.

Lorsque j'arrive à sa hauteur, je l'entend murmurer quelque paroles. Malgrés qu'elles soient incompréhensibles pour moi, je sais qu'elles ont une grande importance pour ma soeur.

Je m'accroupis à côter d'elle et lui frotte le dos. Je sais que ça ne pourra pas guérir ses blessures, mais j'ai espoir qu'au moin je pourrai les rendres supportables.

Je la lève de l'eau et je l'emmène sur la couverture, où Emmy est encore bouche bée. Je ne suis pas sur que ma soeur se soit rendu compte de quoi que ce soit. Je prend la glace que j'avais apporté, car on est jamais trop prudent, et la dépose sur son front, beaucoup trop chaud pour être normal.

Je remarque une blesure sur son avant bras. Ce n'est qu'une petite écorchure, mais je sais que chaque cicatrice me montrent un peux plus de son histoire, de ce qu'elle doit endurer chaque jour.

Elle a les yeux grand ouvert, mais je doute, malheureusement, qu'elle y voit quelque chose. Elle tremble encore, ses joues sont d'un rose qui fait mal aux yeux. Les siens sont rouges. Sa respiration est rapide, quoi que tout de même saccadée. Sa peau est beaucoup plus pâle que d'habitude.

Je regrade, Emmy, inquiet de ce que je dois faire. Elle me chuchote silencieusement de lui parler. C'est ce que je fait. Je chutote, tellement que je pense que ma blonde ne peux même pas savoir ce que je dit, de toute façon, je ne veux pas qu'elle sache. Et je doute que ma soeur le veuille non plus.

Je lui parle de toute ces années, de comment elle a été forte, même quand l'univers se retournais contre elle. Je lui parle de combien elle m'a sauvé, sans même le savoir. Je lui dit que malgrés tout ce qu'elle a vécus, elle est rester avec le sourire, même si je sais que le soir tout la rattrapais pendant la nuit. C'est pour cela que je me rend souvent dans son lit lorsquelle dort, je m'assure qu'elle n'est pas trop hanté par ses démons. Je lui dis ça aussi.

Elle semble reprendre un peu de couleurs, alors je continue. Je lui dit, que sans elle je n'y serais jamais arrivé, qu'elle m'a donné la force de me battre. Je pense tout ce que je lui dit du plus profond de mon coeur. Je n'ai jamais osé dire toute ces choses à haute voix, Je ne me suis même jamais autorisé à les penser. Je crois que j'aimais croire que j'y était arrivé tout seul et sans l'aide de personne, mais maintenant je vois la vérité en face, elle m'a belle et bien sauvé, même si elle semble croire le contraire. et je l'en remercirai jamais assez pour cela.

Isi retrouve à peu près ses couleurs quelques secondes plus tard. Je souris, juste le fait qu'elle soit en vie me rassure tellement. J'appuie un peux plus sur la compresse froide et je continue de lui parler. Ça semble marcher. Heureusement!

C'est à ce moment que je remarque qu'Emmy n'est plus à coter de moi. Je regarde de tout les côter. Ouf! Elle est seulement assise un peux plus loin, elle a surement senti que ce que je disais à ma soeur devenait un peux trop personnel.

- Shawn? Où est-ce qu'on est? demande ma soeur d'une minuscule voix.

Entendre Isi me ramène directement sur terre. Je lui prend la main. Elle est froide.

- Nous sommes à la plage, tu as fait un malaise, mais ça vas mieux maintenant, n'est ce pas?

Je t'en pris, dit moi que tu vas mieux. Je t'en supplie Isi.

. . .

Quelques heures plus tard...

Nous sommes encore à la plage. Les vagues brisent le calme de la nuit. Je suis couché entre ma soeur et ma copine. La première dort et la deuxième a les yeux grand ouvert, mais aucun de nous brise le silence.

- Tu sais pourquoi j'aime tant regarder le ciel durant la nuit? je demande, surpris par ma propre voix.

- Dit le moi, mon canard.

Au final, je pense qu'elle aime bien les surnom. Elle n'aimait seulement pas les gens qui les utilisait avant moi.

- Car j'ai l'impression que le ciel est un dome et qu'il me protegera contre vents et marées, comme je te protègerais. Et j'ai l'impression que chaque étoile veille sur moi, comme je veille sur toi et sur ma soeur

Elle sourit, d'un sourire sincère.

- Et puis il y a mon père, je continue tandis que son sourire s'efface peu à peu et le mien par la même occasion. Il n'aimais sortir que la nuit. En regardant les étoiles, je le vois. Je m'imagine partir le regoindre, pour le prendre dans mes bras, pour entandre sa voix et pour le pouvoir l'observer au moin une dernière fois. Pour entendre son rire, je crois que c'est que je préfèrais de lui.

- Comment il est mort? Si tu veux pas répondre, je comprendrais.

- Ma mère l'a tué.

Ma voix est si basse que même moi j'ai du mal a l'entendre, mais à son visage, je comprend qu'elle la entendue.