chapitre 2

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Je reprends mes esprits peu après avoir reçu de l'eau sur le visage. Je prends quelques secondes, analysant où je me situe. Je me tourne vers mon reflet. Pourtant, je ne me reconnais pas dans la glace. J'ai le regard vide, le teint pâle, presque blanc, je tremble de partout. J'ai l'impression que ce n'est pas moi qui me regarde de l'autre côté du miroir.

- Hé, mec ça va ?

Je n'ai aucune idée de qui vient de prononcer ces quatre mots, je dois avoir le cerveau en bouillie, car quand je le regarde je sais que je l'ai déjà vu, mais impossible de mettre la main sur le prénom.

- Je t'emmène à l'infirmerie, tu n'as pas l'air de te sentir bien.

J'entends ce qu'il me dit, mais je ne comprends pas... Comme s'il parlait dans une langue qui m'est inconnue. Il prend mon bras et le place sur ce que je pense être ses épaules, mais je n'ai pas la vision très précise à cet instant. Le truc c'est qu'il fait quasi une tête de plus que moi, je vole quasiment et je déteste cela.

Tout à coup, je suis évaché sur un lit. Une fille a la tête penchée sur mon visage. Je veux partir en courant, mais mes jambes ne me le permettre pas.

. . .

Je suis dans le bureau du directeur, avec aucune idée de ce que je viens foutre là.

- Pouvez-vous m'expliquer ce qui s'est passé, monsieur Lafont ? Cela fait des années que nous n'avons pas reçu un comportement de ce genre au sein de notre établissement.

Je n'ai aucune idée de ce dont il parle, je n'ai pourtant rien fait de mal, encore. La seule chose que je sais c'est que je déteste que les gens m'appellent par mon nom de famille, c'était celui de mon père.

J'hausse un sourcil. Il semble comprendre mon désarroi et il ajoute :

-Tout à l'heure, lors du cours de Madame Benson, vous avez une grosse crise d'angoisse. Cela vous a pris une bonne heure à vous en remettre et vous ne vous en êtes toujours pas remis complètement à ce que je vois. Je me devais donc de faire personnellement un suivi de votre état et de déterminer ce qu'il l'a causé, afin que ça ne se reproduisent pas.

Bizarre. Je n'ai quasiment aucun de souvenir de cet épisode.

- Je n'ai aucune idée de ce qui a déclenché ce sentiment, j'avoue. J'ai seulement commencé à me sentir mal. J'avais l'impression que mon cerveau était parti, si vous voyez ce que je veux dire.

Je ne parle jamais à des personnes que je ne connais pas beaucoup et encore moins de mes sentiments, mais Monsieur Lassard dégage un sentiment de confiance.

- Eh bien voilà qui est bizarre. Je vais appeler vos parents pour qu'ils viennent vous chercher afin de vous reposer et que vous nous reveniez en forme.

- NON

Tandis que je chuchotais toutes mes paroles, cette fois j'ai crié. Ouch! Mon mal de tête revient en force.

- Heu, je veux dire que ma mère travaille énormément pour subvenir à nos besoins familiaux et je ne voudrais pas la déranger.

- Et votre père ? Demande-t-il

Je suis surpris que le directeur ne soit pas au courant pour mon père et je déteste plus que tout au monde en parler. Je n'aime pas voir la pitié dans les yeux de tous ces gens. Je ne veux pas non plus être traité différemment que les autres. Je veux juste me fondre dans la masse et que personne ne me remarque.

- Je... mon père est heu

Quelqu'un cogne à la porte. Ouf ! Sauver par le gong ! La porte du bureau s'ouvre sur une belle femme. Qu'est-ce qu'elle fait là ?

Maman? 

les yeux derrière toiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant