CHAPITRE 9: Alena

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Ça fait maintenant cinq jours que nous sommes rentrés de Chicago

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Ça fait maintenant cinq jours que nous sommes rentrés de Chicago. Et nous sommes non pas seulement le jour de Thanksgiving, mais aussi le jour du gala de mon père. Les préparatifs étaient impressionnants dans les locaux de l'entreprise et très anxiogènes, nous avons donc travaillé tous les jours au petit café de la première fois avec Elliott. Lui qui était réfractaire au début, m'a disputé avant-hier quand j'ai proposé de tester un nouveau café. On rentre tous les soirs avec une part de red velvet qu'il prend toujours le soin de m'acheter avant qu'on parte. À la suite de complications dans son immeuble, il ne peut toujours pas rentrer chez lui car l'eau n'est pas potable, et dans un sens, ça m'arrange bien. Notre routine s'est installée pour mon plus grand bonheur. Je m'occupe de la cuisine, lui est obsédé par le ménage. Ce matin, je lui ai préparé des choux, et je n'ose même pas compter le nombre qu'il a englouti.

Actuellement, il est au téléphone avec sa maman pour lui souhaiter un joyeux Thanksgiving. Je me demande où elle est et pourquoi il ne l'invite pas, mais je garde cette question pour plus tard. Quant à moi, je n'ai vu mon père qu'en coup de vent cette semaine quand j'allais chercher du matériel. Je sens qu'il veut faire des efforts, mais je ne sais pas si je suis prête.

Je me familiarise de plus en plus avec l'appartement. Il n'y a qu'un endroit où je vais rarement, c'est le bureau accolé à ma chambre. Il est immense, et je me sens minuscule dedans. Je préfère travailler dans le salon avec Elliott. Cependant, il m'a ramené de grandes feuilles pour détailler pièce par pièce notre plan que nous devons par la suite transmettre aux ouvriers du bâtiment. Le bureau immense est donc idéal pour la taille des feuilles. Nous avançons à merveille dans le projet. Elliott est très méticuleux et se concentre grandement sur les enjeux du handicap de Lexie. En parlant de Lexie, elle m'a harcelé d'appels toute la semaine pour tout et rien. Ça allait d'un lustre qu'elle trouvait joli dans un restaurant aux essayages finaux de sa robe pour ce soir. Au final, la discussion dérive toujours, et nous finissons par papoter longuement. Elle suit chaque avancée du projet, et la voir si impliquée me donne une énergie inimaginable.

En parlant de robe, c'est elle qui a choisi la mienne pour le gala. Ce n'était pas mon modèle préféré, mais elle a insisté longuement pour que je choisisse celle-ci. Je lui fais donc confiance, et j'espère que je ne serai pas ridicule.

Une fois dans l'immense bureau, je m'installe dans le fauteuil et déplie le papier qui fait la taille du bureau. Il ne me manque plus que mes crayons que j'ai oubliés dans le salon. Cependant, connaissant mon grand-père, ce n'est pas ce qui doit manquer dans ce bureau. Je décide d'ouvrir tous les tiroirs, et effectivement, ils débordent tous de matériel en tout genre. Et dans un tiroir plus petit que les autres, quelque chose attire mon attention : une enveloppe, avec mon prénom inscrit d'une écriture que je reconnaîtrais entre mille, celle de mon grand-père. Les mains tremblantes, je décide d'ouvrir cette enveloppe sans aucune hésitation, j'y trouve une lettre manuscrite de son écriture si élégante. Je n'ai pas lu un mot que mes yeux sont déjà remplis de larmes.

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