Chapitre 17 - Réveillon surprise

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Chapitre 17 — Réveillon surprise

Comme à son habitude, Harry était encore en retard. Il aurait pourtant juré avoir vérifié l'heure pour que cela n'arrive pas. Il se précipita de sa salle d'eau jusqu'à sa chambre et se retrouva encore embêté devant le capharnaüm régnant dans sa penderie. Chaque fois qu'il ouvrait le placard, il se disait qu'il devait le ranger et se promettait de le faire le lendemain, et chaque fois qu'il le refermait il oubliait sa bonne résolution. Sans compter la quantité impressionnante de linge sale qui attendait sagement d'être lavé. Il ne savait plus quoi porter. Il se résigna à enfiler un smoking noir traînant dans sa housse, et une chemise blanche à col cassé qu'il défroissa à l'aide d'un sort. Il laissa tomber l'idée de nouer son nœud papillon, il n'y arrivait de toute façon jamais, et le lança sur son lit, puis il se maudit en cherchant ses chaussures de ville. Il jeta un coup d'œil dans son miroir, tenta d'aplatir ses cheveux sans succès et courut au rez-de-chaussée. Il hésita à mettre sa cape de sorcier, cela n'allait pas avec le smoking, puis choisit finalement un manteau long de couleur grise qu'on lui avait offert, il ne se rappelait plus pour quelle occasion. Il ne le portait jamais, préférant sa cape d'hiver ou sa veste en cuir aux beaux jours. Il passa la porte et fit brusquement demi-tour, il avait oublié le champagne et la boîte de chocolat dans l'entrée. Un jour, il faudrait vraiment qu'il tente d'utiliser sa cervelle, se dit-il en transplanant depuis le perron de la maison.

Il sonna à la porte de Ron et Hermione à vingt heures, avec une bonne heure de retard il savait qu'il serait le dernier arrivé et que tout le monde le regarderait se confondre en excuses. Il était presque certain qu'ils l'attendaient pour passer à table et se sentait particulièrement honteux de faire attendre sa meilleure amie, enceinte jusqu'aux yeux.

La porte s'ouvrit sur Ron, un sourire sur les lèvres.

— Salut, vieux. Fâché avec l'heure, encore une fois ? lui demanda-t-il avec humour.

— Salut, Ron. Comme toujours, tu le sais bien !

Ron s'était effacé pour laisser entrer son ami. Harry s'avança puis tendit les bouteilles de champagne au roux après l'avoir serré dans ses bras.

— Tiens, c'est pour le dessert, comme on avait dit. Et j'ai des chocolats pour Hermione.

La jeune femme s'était découvert une passion pour le chocolat ces quelques dernières semaines, les hormones de la grossesse sans doute. Harry ne manquait donc aucune occasion pour lui en offrir. Ce soir, il espérait que cela adoucirait son retard.

— Merci, Harry. Heureusement que tu as fini par arriver. Hermione allait envoyer Malefoy chez toi, pour vérifier que tu allais bien.

— Désolé...

Ron disparut avec la caisse pleine de bouteilles et Harry s'avança vers le salon. Hermione l'intercepta juste au niveau de la séparation des deux pièces.

— Harry ! Tu exagères d'arriver si tard, le gronda-t-elle.

— Désolé, Hermione. Je t'ai ramené des chocolats, ils viennent de Suisse.

Il tendit le petit sac contenant les confiseries et l'embrassa sur la joue, espérant se faire pardonner.

— Bon, ça ira pour cette fois, mais on s'est inquiété ! Malefoy était presque affolé, si tu l'avais vu ! Va poser ton manteau sur la patère s'il te plait, dit-elle en désignant l'objet.

Puis elle s'en retourna vers le salon, et ses invités, alors que Harry se rendait au portemanteau et y accrochait son vêtement.

Drago avait rejoint Théodore au moment où la sonnette avait retenti. Hermione et lui étaient justement en train de se demander s'il n'allait pas aller chercher Harry directement chez lui, et vérifier par la même occasion qu'il n'avait pas rechuté dans une période sombre. Il entendit des voix provenir de l'entrée et Weasley revint avec une caisse tandis que Granger le remplaçait. Elle ne s'attarda pas et revint avec un petit sac puis disparut dans la cuisine. Drago vit Harry traverser le couloir et accrocher un élégant manteau gris. Puis celui-ci se tourna vers le salon et Drago eut le souffle coupé. Comme si cela était normal, Harry portait une veste de smoking coupe Deauville à col pointu, un pantalon droit sans pli et un gilet croisé, sans nœud papillon, avec deux boutons de chemise ouverts, et les cheveux en bataille, comme d'habitude. Il avait les joues rosées, il avait dû courir avant d'arriver. Le contraste de la tenue de soirée et de son air à moitié débraillé le rendait tellement sexy qu'il se surprit à penser qu'il pourrait presque le déshabiller dans l'instant et le prendre contre le mur devant tout le monde. Il se reprit quand il sentit Théodore tirer sur son bras. Il tourna la tête vers lui et réalisa qu'il s'était avancé d'un pas et que son ami l'avait retenu, devinant qu'il risquait de faire une bêtise. Théodore avait en effet vu le regard de Drago changer à l'arrivée du Gryffondor. Drago recula et essaya de reprendre contenance, tant bien que mal, les mains diligemment croisées devant son entrejambe, espérant que personne n'avait remarqué son attitude. Il conserva pourtant Harry dans son champ de vision, le surveillant du coin de l'œil.

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