Une raison de vivre

Chapitre 26 - Atterrissage

Chapitre 26 — Atterrissage

Théodore Nott arriva Aux Potions ensorcelées à dix heures moins le quart ce mercredi matin. Il était de bonne humeur, comme tous les jours depuis que Ginny et lui avaient décidé d'emménager ensemble. Il ne regrettait pas une seconde la décision d'avoir parlé à Ginny Weasley de ses intentions envers elle. La jeune femme rousse était pétillante, facile à vivre, intelligente et cultivée. Ils s'entendaient à merveille, son côté renfermé s'harmonisant avec celui, plus extraverti, de la jeune femme.

Il déverrouilla la porte en sifflotant, alluma les globes magiques et jeta un coup d'œil pour vérifier que tout semblait en place. Sans surprise, Drago n'était pas dans l'espace de vente. Il se dirigea vers le laboratoire pour saluer son meilleur ami, persuadé qu'il y serait déjà, le nez dans ses chaudrons. Leur partenariat professionnel s'était arrangé de lui-même, Drago était le maître des potions, Théodore s'occupait des chiffres, ça leur convenait à tous les deux parfaitement.

En poussant la porte du couloir desservant le laboratoire, Théodore se rendit compte immédiatement que quelque chose n'allait pas. Une alarme tintait. Il rejoignit la pièce à grandes enjambées, alluma et parcourut les lieux des yeux. Rien ne semblait dérangé, mais l'une des potions semblait avoir déclenché l'alerte « je suis prête ». Drago avait créé un ingénieux système d'alertes et alarmes qui sonnaient plus ou moins fort. Toutes ses préparations mijotaient avec un compte à rebours magique qui se déclenchait quand le temps était écoulé, ainsi Drago ne ratait jamais une étape importante. Il s'agissait apparemment là d'une potion qui avait suffisamment mijoté, mais Théodore ne savait pas depuis quand l'alarme sonnait. Le fait que Drago n'ait pas été présent était anormal et inquiétant. Le jeune homme éteignit le feu sous le chaudron et annula l'alerte sonore, espérant que la préparation ne serait pas ruinée.

Il monta rapidement l'escalier menant à l'appartement de son ami et frappa à la porte. Aucun bruit ne lui parvenait, l'angoisse commença à lui tordre les entrailles. Où était Drago ? Il frappa en continu pendant une bonne minute, mais personne ne vint lui ouvrir. Il décida donc de transplaner dans l'entrée de l'appartement directement. Théodore était l'une des seules personnes à y être autorisé, avec Harry, mais il ne le faisait jamais, par respect. Drago avait sécurisé la petite maison, pour empêcher quiconque de se rendre par transplanage dans la boutique, l'arrière-boutique ou son appartement.

Théodore se débarrassa promptement de sa cape et de ses chaussures, les jetant au sol, et entra dans le salon. Pour y découvrir Drago, roulé en boule sur le sol, apparemment endormi dans ses vêtements de la veille. Ses sourcils étaient froncés dans son sommeil et un léger gémissement s'échappait de ses lèvres. Son visage était maculé de sillons blanchâtres. Théodore se précipita à son chevet le cœur battant, que lui était-il arrivé ? Les mains tremblantes, il s'agenouilla et secoua légèrement son ami pour le réveiller.

— Drago... réveille-toi... appela-t-il doucement.

Drago frémit et ouvrit lentement les yeux.

— Harry ? souffla-t-il d'une voix cassée

— Non, c'est Théo. Drago, que s'est-il passé ?

Le visage de Drago se tordit de douleur en entendant la voix de Théodore et une lamentation lui échappa. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux et Théodore se rendit compte avec horreur que les traces sur le visage de son ami devaient être des larmes ayant séché sur ses joues. Comment en était-il arrivé là ?

— Drago, c'est Théo. Regarde-moi ! Que s'est-il passé, par Merlin ?

Drago s'assit laborieusement avec l'aide de Théodore et gémit de plus belle, son beau visage déformé par la souffrance.