Chapitre 18 - Premiers pas

61 6 0
                                    

Chapitre 18 — Premiers pas

Le soleil brillait et se réfléchissait sur la neige tombée pendant la nuit. Le temps était très agréable pour voler, malgré une température avoisinant moins dix. Un léger vent ébouriffait les cheveux noirs de l'attrapeur des Canons de Chudley tandis qu'il tentait de récupérer tant bien que mal les cognards lâchés pendant l'entraînement du jour. Sa bonne humeur faisait presque de l'ombre au soleil hivernal et le sourire n'avait pas quitté son visage de toute la matinée. Ses coéquipiers avaient été ravis de le revoir après un mois d'absence, d'autant plus qu'il semblait être en forme et qu'il rayonnait de bonheur. Jack ne l'avait jamais connu si bien et espérait que son long repos serait compensé par cet enthousiasme et cette nouvelle motivation chez son attrapeur. Fort heureusement, les réflexes et les capacités de son joueur avaient toujours été excellents, même quand il allait visiblement mal.

Après une lutte d'une dizaine de minutes, Harry rejoignit les vestiaires et posa la boite de balles dans le placard prévu à cet effet. Pour la première fois depuis longtemps, il n'avait pas la moindre envie de s'attarder. Il hésita même à partir sans se doucher, mais décida finalement de ne pas arriver chez Drago en sentant le chien mouillé. Ce dernier avait déjà fait les frais à plusieurs reprises d'odeurs corporelles qui pourraient être qualifiées de déplaisantes et Harry n'avait pas la moindre envie que cela se reproduise alors qu'il pouvait l'éviter. Il avait encore honte en repensant à l'état dans lequel il devait se trouver quand Hermione et Drago l'avaient récupéré en plein milieu de la rue au mois de décembre. Drago n'avait pas fait la moindre réflexion, mais il supposait que ce dernier lui avait jeté un sort anti-odeur.

Sous le regard amusé de William, Harry prit une douche express, sécha à peine ses cheveux et se rhabilla rapidement. Le jeune batteur se rapprocha de l'attrapeur occupé à refermer son casier.

— Tu sembles bien pressé Harry, lui chuchota-t-il à l'oreille.

Harry sursauta et se retourna vers le batteur qui riait tout seul de sa bonne blague.

— Tu m'as fichu une de ses trouilles !

— Je me trompe ou notre discussion a eu des retombées positives ?

Harry rougit légèrement, il ne pouvait s'empêcher de se sentir gêné en repensant à celle-ci. Mais il estimait que son ancien amant avait le droit de savoir qu'il avait eu un rôle déterminant dans les évènements du week-end.

— Très positives même. Je ne sais pas comment te remercier d'avoir été aussi clairvoyant alors que j'étais complètement dans le déni. J'ai eu un deuxième coup de pied au cul samedi soir et j'ai agi en conséquence.

Dans un élan de bonheur, Harry enlaça William dans une étreinte amicale, comme il l'aurait fait avec n'importe lequel de ses amis, tentant de le remercier comme il le pouvait. Il le sentit se tendre instantanément.

— Harry, les autres... lui glissa le batteur, sachant que Harry ne voulait pas mêler sa vie professionnelle et personnelle.

— J'en ai plus rien à faire. Merci d'avoir été là, Will, tu es vraiment exceptionnel.

— Soyez heureux tous les deux, répondit-il doucement en rendant son étreinte à Harry.

Harry mit fin au moment de complicité et ignora volontairement les regards perplexes des autres membres de l'équipe.

— Par contre, personne ne doit le savoir, déclara Harry à voix basse avec une pointe d'inquiétude.

— Tu peux compter sur moi... Dis-moi, il aurait pas un frère ou un cousin ton aristo ? Parce que j'ai plus personne sous la main pour passer le temps, répondit William avec un clin d'œil.

Une raison de vivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant