Une raison de vivre

Chapitre 24 - Saint-Valentin

Chapitre 24 — Saint-Valentin

La première semaine de vie de la petite Rose emplit ses parents de joie, mais également d'un peu de désespoir. Ils avaient confié à Harry être totalement débordés et surtout épuisés. Ce dernier était passé les voir à plusieurs reprises après leur retour à la maison, pour leur apporter des courses. Il essaya de les aider du mieux qu'il put, berçant l'enfant pendant des heures pour les laisser dormir.

Rendre service à ses amis n'était pas une contrainte, il le faisait avec plaisir, cela l'occupait, lui permettait de se sentir utile et vivant. Cela l'empêchait de trop réfléchir, chose qui finissait toujours par arriver quand il était seul. Et surtout, il passait du temps avec Rose, qui était un adorable nouveau-né.

Cette semaine-là, il put également discuter avec ses amis. Passé la surprise, Ron s'était montré curieux et voulait savoir comment son meilleur ami en était arrivé à être en couple avec Drago Malefoy. Hermione posa moins de questions, mais lui fit comprendre qu'elle avait deviné ce qui se tramait et qu'elle était un peu déçue qu'il ne leur en ait pas parlé tout de suite.

— Depuis combien de temps est-ce que ça dure votre histoire ? demanda Ron, le samedi après-midi.

— Depuis le premier janvier, répondit Harry, berçant toujours Rose en marchant dans la pièce.

— Cela fait plus d'un mois ! s'exclama Hermione avec un ton déçu. Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ?

Le bébé se mit à pleurer et Harry le tendit à son amie. Elle mit la petite fille au sein et les pleurs cessèrent aussi soudainement qu'ils avaient commencé. Harry continua à marcher dans la pièce, un peu mal à l'aise.

— Je ne voulais pas vous mentir, c'est juste que je n'étais pas sûr de ce que je faisais et je n'avais pas envie que vous en fassiez tout un plat. J'ai mis du temps à accepter cette relation et ce que je ressens pour Drago.

— Tu l'aimes, Harry ?

— Je crois que oui...

C'était sorti tout seul, sans même qu'il y ait pensé. Cela avait dû s'immiscer lentement et insidieusement en lui, au rythme de leur relation, tout en douceur. Le constat était pourtant là et il venait de s'en rendre compte, il était tombé amoureux alors qu'il avait été angoissé à l'idée de ne pas y arriver, persuadé que cela ne lui arriverait plus jamais. Surpris, il s'arrêta de tourner en rond.

— Par Merlin ! Je viens tout juste de réaliser ce que ça veut dire ! Ça y est, je vais mieux, je suis amoureux ! s'extasia Harry, trépignant presque comme un gamin le jour de son anniversaire.

Sa réaction, très enthousiaste et presque naïve, toucha ses deux amis. Ils échangèrent un regard entendu, enfin Harry sortait de sa spirale infernale. Hermione, qui avait eu l'intuition dès le départ que le rapprochement de Harry et Drago lui était bénéfique, était contente de réaliser qu'elle avait eu raison. Il n'y avait plus qu'à espérer que tout se passe bien entre eux. Ron, qui s'était maintenant habitué à Drago, et avait appris à l'apprécier, ne pouvait que se réjouir pour Harry. Lui aussi espérait que Harry irait bientôt mieux et comptait sur la présence de l'ancien Serpentard pour aider son ami. Il faudrait qu'il pense à lui en toucher deux mots d'ailleurs, histoire de bien lui faire comprendre que le bien-être de Harry comptait pour lui et qu'il n'avait pas intérêt à le faire souffrir.

— Et lui, Harry ? s'inquiéta Ron. Quels sont ses sentiments envers toi ?

— Je suis touché de ton inquiétude, Ron, mais tu n'as pas à t'en faire. Drago attend depuis des lustres que je partage ses sentiments. Je pense sincèrement que je ne pourrais pas être plus aimé.