Une raison de vivre

Chapitre 15 - Confrontations

Chapitre 15 — Confrontations

Après le départ de Drago, Harry s'était recouché. Il dormit plusieurs heures et se réveilla de lui-même, en meilleure forme, vers seize heures. Il n'était pas totalement remis de son épuisement, mais avait eu un sommeil réparateur, sans cauchemars. Drago, avant de s'en aller, y avait veillé, et lui avait laissé une potion de Sommeil sans rêves. Harry prit la décision de se rendre chez Ron et Hermione, qui devaient se faire un sang d'encre, pour s'excuser.

Il sortit dans le froid piquant de décembre et transplana jusqu'au Chemin de Traverse. Le ciel était couvert, la neige menaçait, mais ne tombait pas. Il rejoignit le domicile de ses amis à pieds, profitant de ces quelques instants pour se déstresser à la nicotine.

Au moment d'arriver, il n'oublia pas de se lancer un sort pour éliminer l'odeur de tabac. Et il sonna à la porte de la petite maison. Celle-ci s'ouvrit rapidement sur Ron. Quand il le reconnut, son visage se ferma.

— Ron, je suis tellement désolé... commença Harry.

— T'es vraiment con, Harry !

— Oui, je sais.

— Peux-tu imaginer ce que nous avons vécu ces deux dernières semaines ? Pour finalement te retrouver ivre mort dans la rue ! s'emporta Ron, rouge de colère.

— Je n'ai aucune excuse, pardonne moi.

— Et Hermione qui doit éviter les émotions fortes ! As-tu pensé à elle ? Et au bébé ? Harry, il s'agit de ta future filleule ! continua Ron sur le même ton.

— Je le sais, Ron, je le sais ! cria Harry, en larmes maintenant. Je ne suis pas digne de vous avoir pour amis, mais je n'ai que vous. Que vous...

Harry était tombé à genoux, la tête dans ses mains, secoué par les sanglots. Ron se baissa et le prit dans ses bras, touché par la douleur évidente de son ami.

— Ne reste pas là, Harry. Allez, entre. Mais je te préviens, Hermione est dans un état de fureur pas possible.

Il aida Harry à se relever et le fit entrer dans la maison. À peine Harry eut-il atteint le salon qu'une gifle monumentale le cueillit en plein visage. Hermione se retint visiblement de lui en mettre une deuxième. Elle avait les yeux noirs de rage.

— Je te demande pardon, Hermione. Je suis tellement désolé, pour tout.

Il avait recommencé à pleurer.

— Ne crois pas que pleurer va m'attendrir ! dit-elle fermement.

Harry ne tenta pas de répondre, il n'y avait rien à dire. Il maîtrisa ses sanglots et attendit que son amie reprenne la parole pour l'incendier. Celle-ci se déplaça jusqu'au canapé, où elle s'assit lourdement, la main sur son ventre rebondi.

— Maintenant, Harry James Potter, tu vas tout nous raconter. Sans rien omettre ou dissimuler. Je n'accepterais pas que tu me mentes encore ! Toutes tes paroles rassurantes « Je vais bien, Hermione », c'est terminé !

Harry n'avait jamais vu son amie aussi hors d'elle, pas même la fois où elle avait frappé Malefoy en troisième année. Il s'assit alors dans son habituel fauteuil et Ron rejoignit sa femme sur le canapé. Et il raconta.

Il raconta à quel point il allait mal, depuis des années. Il y avait eu un mieux quand il vivait avec Ginny, mais depuis la séparation c'était devenu un enfer.

Il raconta les cauchemars, presque toutes les nuits, la douleur et la peur, l'angoisse et la culpabilité, qui l'étreignaient quand il émergeait du sommeil.