Elena

Chapitre 14

POV: Elena

Dimanche

Aéroport London Heathrow

11h45

Devant les portes de l'aéroport depuis à peu près cinq minutes, je suis accrochée à mon père, lui faisant un câlin sans fin. Je sais que son vol est à 13h mais cela m'importe peu s'il rate son avion à cause de nos adieux interminables. Il va beaucoup me manquer après son départ et ça me frustre de savoir qu'il part pour une durée indéterminée. Je ne suis pas prête à vivre quelques semaines avec ma mère; sans lui à mes côtés. En ce moment même, c'est maman qui nous a demandé de rester dehors sous prétexte qu'on a pas besoin d'entrer à l'intérieur. Que de mystère! Je me demande à quoi bon de faire tous ces cachoteries, on finira par le savoir de toute façon. En attendant je vais mourir de curiosité à force de vouloir connaître sa destination. Je desserre notre étreinte, le regarde encore un peu avant de le prendre à nouveau dans mes bras en le serrant de toutes mes forces.

- Tu vas beaucoup me manquer papa, dis je en ne pouvant plus empêcher mes larmes de perler mes joues.

- Tu vas me manquer aussi ma princesse. Ne pleure pas s'il te plaît, tu vas finir par faire pleurer ton vieux père.

J'aimerais ne plus jamais quitté ses bras réconfortants mais je reviens vite à la réalité quand ma mère décide d'intervenir.

- C'est bon Elena lâche ton père maintenant, tu vas lui faire rater son vol.

- Non maman encore un peu, s'il te plaît.

- Ça suffit jeune fille, laisse la place à ton frère.

Je me détache de papa avec toute la peine du monde de ne pas le revoir dans les jours a venir. Sa présence à la maison est la seule chose qui m'aide à ne pas penser au fait que je n'ai qu'un seul parent qui se préoccupe réellement de moi. Mon frère s'avance à son tour et le prends dans ses bras lui aussi.

- Allez les enfants, il faut vraiment que j'y aille maintenant. Si je reste ici encore une minute de plus, je risque de rentrer à la maison avec vous.

- D'accord papa, fait un bon voyage. Dit-on ensemble Alex et moi.

- Je te souhaite un bon voyage chéri et appelle moi tout de suite quand tu atterris, dit ma mère avant de l'embrasser sur la bouche.

- Beurkkk s'il vous plaît, épargnez nous ça, dit Alex.

Papa sourit avant de prendre sa valise. Sous nos derniers regards, il se retourne avant de prendre le chemin de la porte principale. Sa silhouette finit par disparaître de mon champ de vison, entraînant une vide instantanée au plus profond de mon être. Il sait guérir toutes ces blessures et douleurs que m'inflige maman. La chose la plus importante qui m'aide à tenir c'est le fait de me dire au moins j'ai papa. Cette phrase, je ne sais combien de fois j'ai dû la répéter dans ma tête pour calmer mes angoisses. En plus ça marche à chaque fois. Il faut que je me prépare mentalement, je ne la laisserai pas broyer le petit estime de moi-même qui me reste.

Mon attention fût attiré par celle qui me sert de mère quand je l'ai vu se diriger vers notre voiture qui est garée un peu plus loin. Mon frère et moi la suivons sans lâcher un mot. Dire qu'on est désenchanté de rester seuls avec elle est un doux euphémisme. On était sur le point de monter dans notre voiture quand une autre vient soudainement de se garer à côté de la nôtre. On est surpris de voir celui qui vient d'en sortir.