7 - Défaite de famille

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« La famille, c'est surtout les liens du coeur »

Après avoir mangé le plat offert par mon colocataire. Je me suis rendue dans ma chambre et je n'ai pas bougé depuis. Je n'ai pas la force mentale d'allumer mon téléphone et de découvrir les nombreux mensonges à mon égard. Donc, j'ai pris un livre et me suis mise à lire. C'est sans doute ce que ferait Rebecca. Mais je ne suis pas elle. Les héros des histoires ont bien plus de traumas que moi.

Je veux m'évader et me détacher des miens..

Je voudrais être seule, pas dans une colocation improvisée avec un homme aussi désirable que lui. Je voudrais me faire oublier, et que les médias effacent mon nom de leur bouche. Mais par-dessus tout, je veux baiser.

Je veux sentir l'orgasme venir, la chaleur d'un corps contre le mien. Je ne veux que du sexe, rien de plus. Alors je me tourne, et retourne au bord de mon nouveau lit, bien moins confortable que celui qui se trouvait dans mon ancienne maison à New York. Ma maison...

Je me suis touchée bien plus de fois qu'un homme en serait capable aujourd'hui. Par ennui, mais aussi par nécessité. Mais j'ai besoin de plus. Mon corps me réclame davantage, au point où j'ai l'impression qu'il va lâcher si je ne lui offre pas ce qu'il m'exige. Je sens mon bouton de plaisir être bien plus sensible à mon touché. Je l'ai trop stimulé, et je le regrette amèrement, lorsque j'ai la volonté et le courage de quémander, ce soir, des câlins intensifs à mon colocataire plus que désirable.

Je me lève subitement du lit. J'arrange mes cheveux en vitesse et mets mes plus beaux sous-vêtements en dentelles. Je me recouvre avec un kimono en satin de couleur noir, afin de paraître surprise de sa venue. Alors qu'en réalité, je sais parfaitement l'heure de son retour. Son emploi du temps est strict et assez identique. Et monsieur ne se permet pas un écart en sortant avec ses amis, en supposant qu'il en a évidemment.

Je l'attends sagement à moitié nu dans sa cuisine en préparant mon dîner et je suppose qu'il en voudra également. Malheureusement je ne suis pas une très bonne cuisinière, puisque toute ma vie, le dîner était préparé avant même que je ne pense à ma propre faim. Je tente alors des pâtes chinoises, ce qui devrait s'avérer être simple, mais croyez moi... le micro-onde veut ma peau.

Soudain, l'ascenseur s'ouvre sur...son corps massif. Il est vêtu d'un simple sweat à capuche gris et de sa fidèle casquette. Ses cheveux sont rabattus légèrement en arrière ce qui dégage la vue sur sa mâchoire marquée. Mais je vois dans ses iris la surprise lorsque celui-ci déroule ses yeux sur ma tenue très provocante. Puis son regard se voile d'un sentiment indifférent face à la situation. Je n'ai qu'entre-aperçu une lueur d'excitation dans ses pupilles dilatées, mais j'ai bien peur de l'avoir imaginé.

- Je ne pensais pas que vos dîners en famille consistaient à se mettre à poil. C'est un peu chelou, mais ne comptes pas sur moi pour être dans le thème. Lance-t-il soudainement en esquissant un minuscule sourire. Tu comptes t'habiller comme ça ? Fait-il plus sérieusement en me montrant du menton.

Il pose la tablette qu'il avait en main sur la table et me défie par le regard sans jamais détourner ses yeux des miens.

Merde..

- Je n'y vais pas.

Ma phrase est simple et sans débat possible sur ce sujet.

- Prépare toi ! Articule-t-il.

Je rêve où il vient de me donner un ordre ?

- Je crois que tu n'as pas bien saisi, je sortirai de cet appartement lorsque j'en aurais envie. Et il se trouve que je préfère baiser avec ma plus grande phobie, c'est à dire : un clown, que de voir le monde extérieur !

Sombre GloireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant