Chapitre 16

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Lyana

Une boule d'angoisse me pèse dans le ventre lorsque je me réveille. C'est la première fois que ça m'arrive. La rentrée est toujours une journée que j'adore, retrouver mes amies, découvrir ma classe, mon nouvel emploi du temps... Mais cette fois tout est différent.

J'arrive dans la cuisine accueillie par une délicieuse odeur. Je découvre Sam et Raf en train de cuisiner avec un grand sourire. Préparer le petit-déjeuner de la rentrée, c'est leur tradition à tous les deux.

Mon père dépose un baiser sur ma joue et Raf m'offre une belle assiette garnie avec un sourire qui s'efface discrètement quand il croise mon regard.

Cette première partie de la journée me détend un peu. Ma nouvelle famille me transmet sa bonne humeur.

— En route mauvaise troupe ! s'exclame Papa.

— Comment ça ? demande Rafael.

Samantha se dépêche de mettre ses chaussures.

— C'est votre dernière rentrée avant l'Université, il est hors de question de vous laisser prendre le bus. On vous emmène !

Raf lève les yeux au ciel et je me contente d'aller chercher mon sac. Je sais que ça leur fait plaisir, alors je ne vais pas râler.

— Prenez aussi une photo tant que vous y êtes, se moque le grand brun.

Les yeux de ma belle-mère s'illuminent et mon père se tourne vers elle avec un large sourire. Sam sort rapidement son téléphone et nous fait signe de venir.

— C'était pour rire hein.

Nos parents s'esclaffent en ignorant la remarque de mon demi-frère. Puis Papa m'attrape la main pour me placer proche de Rafael devant la porte d'entrée.

— Rapprochez-vous ou vous serez coupé sur la photo.

Nous faisons un pas de côté jusqu'à ce que nos bras se frôlent.

— Faites-moi une meilleure pose, là on dirait que vous êtes forcés.

— Mais on l'est !

Une seconde je glousse et celle d'après ma respiration s'arrête quand Rafael passe son bras autour de mes épaules et me colle à lui. Son toucher n'est pas n'importe lequel, il est brûlant et vivant, pouvant me ramener à la vie à n'importe quel moment.

— Ouistiti !

Les voix de nos parents ramènent à la réalité, j'appuie ma tête contre le torse de Raf et fais mon plus beau sourire pour la photo. Je pourrai jurer entendre les battements de son cœur s'accélérer. Je me détache de ses bras et m'éloigne de sa chaleur le plus possible.

Nous avons convenu avec Rafael de ne pas apparaître ensemble tout de suite. Nos parents étant garés au bout du parking, nous faisons quelques mètres ensemble puis nous nous séparons.

Mon corps se perd dans la foule d'élèves réunis devant les listes des classes. Tous ses visages inconnus me pressent, me poussent et m'envahissent. Mon pouls s'accélère et mon anxiété augmente.

Je déteste cette rentrée.

Je tente de m'éloigner le plus possible et me réfugie dans un coin, admirant la foule de loin et attendant qu'elle se dissipe.

Mes amies me manquent.

J'aurai dû rester avec Rafael. Certains passent devant moi et me dévisagent, peut-être m'ont-ils vu à la fête ? Dans tous les cas je ne n'arriverai pas à les reconnaître.

Juste le temps d'une soiréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant