Chapitre 33

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Rafael

Après m'être maudit moi-même pendant de très longues minutes et fixer le mur devant moi en me demandant pourquoi j'ai fait ça, j'ai appelé Ethan à la rescousse. Il a mis beaucoup de temps à venir puisqu'il était au téléphone avec sa meilleure amie. J'ai donc continué à m'abattre sur mon sort tout seul.

Le voilà qui arrive enfin, quand j'ai fini de lui raconter mon récit, il me lance sans prendre de pince :

- T'as carrément merdé.

- Je sais, merci.

Le regard brisé qu'elle m'a lancé reste en boucle dans ma tête et ça me tord le ventre à chaque fois que j'y pense. Mon cerveau réfléchit à mille à l'heure, cherchant quoi dire ou quoi faire pour arranger la situation. Je finis par me laisser tomber sur mon lit avec les yeux qui piquent

Ne pleure pas, ne pleure pas, ne pleure pas.

Je suis vraiment trop nul, tout allait si bien, il a fallu que j'omet de lui parler d'une seule chose pour tout foutre en l'air. Même le plus petit des secrets peut avoir la plus grande des conséquences.

- Tu vas pas te mettre à pleurer quand même ? lance Ethan.

C'est la goutte qui fait déborder le vase, une larme solitaire que je n'ai pas réussi à retenir coule le long de ma joue.

- Elle t'a jeté un sortilège, c'est pas possible ! Jamais je n'aurai cru te voir pleurer pour une fille.

Je le foudroie du regard.

- Tu riras moins quand ça t'arrivera.

Il lève les yeux au ciel comme si c'était impossible, alors que je suis persuadée que ça arrivera plus vite qu'il ne le croit.

J'extériorise encore ma frustration à travers quelques sanglots à peine audible puis Ethan se jette à côté de moi avec une boîte de mouchoirs.

- Mec, soyons sérieux deux petites secondes dans notre vie. Tu l'aimes, elle t'aime. Dit-moi réellement pourquoi tu ne lui a pas dit. Et, au passage, pourquoi moi non plus je ne le savais pas.

J'inspire profondément avant de me tourner vers lui.

- Il y avait seulement ma mère qui était au courant parce que c'est elle qui m'a poussé à m'inscrire là-bas et à déposer mon CV auprès de ce restaurant pour l'été. Je...Je ne l'ai dit à personne parce qu'au fond, je n'y croyais pas moi-même. Et je ne voulais certainement pas que quelqu'un d'autre y croit pour moi. Honnêtement, je ne pensais vraiment pas être accepté.

Il me donne un petit coup de poing dans l'épaule et sourit. Mon cœur se réchauffe. Il me comprend et ne m'en veut pas.

- Si moi je suis capable de te pardonner, elle le pourra aussi. Lyana était en colère et n'avait pas les idées claires. Crois-moi tout va s'arranger.

- Merci, dis-je sincèrement.

- J'ai peut-être pas signé pour les larmes et les mouchoirs mais je serai toujours là pour te soutenir, sourit-il.

- J'avais oublié à quel point tu es un sage et que tes conseils sont si précieux. Surtout en amour, je crois que c'est l'effet que Chiara a sur toi.

Je ne le vois pas venir mais je me prends violemment un coussin en pleine tête. J'éclate de rire et tout ça part en mini bagarre, pour rire évidemment.

Nous passons le reste de la soirée à jouer à la console puis il finit par rester dormir chez moi. Le lendemain matin, très tôt, j'entends des personnes dans le couloirs, je perçois les voix de Lyana et d'Iris. Je me rappelle seulement maintenant que ma demi-sœur passe le week-end du premier juin à la capitale. Je pourrais aller la voir pour essayer d'arranger les choses et Ethan, à côté de moi, m'y encourage. Mais je reste tétanisé et ne sais même pas ce que je pourrais lui dire. Mon meilleur ami se tape le front d'un revers de la main en constatant que je perds une occasion en or.

Juste le temps d'une soiréeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant