Hurting Love • l.p - Tome 2

Chapitre 1 : Je ne peux pas t'oublier (1)

Camille

Plus. Encore plus et toujours plus. J'en voulais encore. Je savais que c'était mal pour moi, mais j'en avais besoin plus que d'autre chose. J'en avais besoin pour oublier que ma vie était ruinée à présent.

Aujourd'hui, cela faisait un an jour pour jour que j'étais partie de chez lui. J'avais par tous les moyens essayé de m'en sortir, mais il hantait mes pensées nuit et jour. La vérité, c'était que j'avais besoin de Liam. J'avais besoin de lui comme j'avais besoin de rester loin de lui. Le seul problème, c'était que je ne parvenais plus à être avec lui sans me remémorer tout ce qu'il m'avait fait endurer. Une année toute entière était passée, et pourtant, j'étais toujours éperdument amoureuse de lui. Lui avait dû passer à tout autre chose en un an. En vérité, j'avais deux hypothèses. La première était qu'il avait trouvé une autre fille à aimer et qu'il m'avait oubliée. J'avais mal rien que de l'envisager serrer une autre dans ses bras. Ma deuxième hypothèse était qu'il était redevenu comme avant, un véritable coureur de jupons qui changeait de filles tous les soirs. Cette option-là me faisait également mal, mais moins que la précédente parce que, si c'était le cas, je savais qu'il n'aurait pas de sentiments vis à vis de ces filles. C'était ridicule... J'étais jalouse de filles que je ne connaissais même pas...

- Cam, tu prends ?

La voix de Scott me sortit de ma réflexion sur Liam. Scott... Je l'avais rencontré il y avait environ huit mois. Je me promenais dans les rues de Jacksonville, le soir, vraiment très tard. J'étais au plus bas point. J'étais rentrée dans quelqu'un sans m'en rendre compte. Et ce quelqu'un s'était trouvé être Scott. Je m'étais confondue en excuses, ce qui l'avait fait rire. Sans trop savoir pourquoi, je lui avais raconté mon histoire et il avait dit qu'il avait un moyen de m'aider. Il avait eu raison. Depuis ce jour-là, je sentais que la peine disparaissait peu à peu.

- Ouais, répondis-je.

Sans ajouter un mot, il me tendit la petite paille de dix centimètres. Je me penchai au dessus de la table et aspirai la poudre blanche d'un trait. La sensation qui m'envahit était indescriptible. De l'euphorie, de la joie, de l'extase... Je m'enfonçai un peu plus dans ma chaise en fermant les yeux. J'entendis un petit ricanement.

- Ta réaction me fait toujours autant délirer, me dit Scott.

- Ferme-la, lui rétorquai-je avec un sourire.

- Prête ? me demanda-t-il.

- Prête.

Il m'attrapa la main et me tira en dehors de l'entrepôt. J'avais l'impression de marcher sur des œufs, ce qui me valut un fou rire. Tous les sons autour de moi étaient amplifiés. Enfin, je me sentais vivante. Scott me guida jusqu'au club que nous avions l'habitude de fréquenter tous les soirs. Une fois à l'intérieur, je me fondis dans la foule et laissai la musique me porter. Plusieurs garçons vinrent se coller à moi, mais Scott s'occupa vite de les faire déguerpir. Il savait que je n'en avais pas la force de toute façon. Après avoir dansé pendant une heure ou deux, nous repartîmes et Scott me raccompagna chez moi. Enfin, chez mon père, plutôt. Oui, après avoir quitté Liam, j'étais partie chez mon père. Je l'avais appelé pour qu'il me paye le billet.

Une fois que je sortis de la voiture, je saluai Scott de la main et passai le portail. J'entrai dans l'immense villa et montai les escaliers jusqu'à ma chambre. Heureusement, je parvins à ne réveiller personne. Je ne voulais pas qu'on me voit dans cet état-là. Je savais que j'étais ridicule, mais c'était le seul moyen d'oublier la douleur.

Je me couchai silencieusement et sombrai dans un profond sommeil.

- Mademoiselle Brown !

Des bruits de poing contre ma porte me tirèrent du sommeil. Je grognai bruyamment. J'aurais bien aimé dormir une ou deux heures de plus.