Hurting Love • l.p - Tome 2

Chapitre 2 : Je ne peux pas t'oublier (2)

Liam

Encore un. Et encore un. Et encore un dernier. Et puis un autre dernier. Je ne pouvais plus m'arrêter. Le scotch était le seul moyen de me faire oublier à quel point j'avais tout merdé dans ma vie. L'alcool n'avait même plus de goût dans ma bouche, mais je m'en battais royalement les couilles. J'avais perdu la fille qui m'était la plus chère au monde, ma perle rare, mon trésor, l'amour de ma vie, la seule que j'avais aimé à jamais. J'aurais tout fait pour elle. Et c'était toujours le cas. Je ferais tout pour elle. Je donnerais ma vie pour sauver la sienne. Déjà un an qu'elle était partie et je n'arrivais pas à l'oublier. Enfin, par moment, j'y arrivais. Quand je me tapais des putes, par exemple. Le sexe et l'alcool, voilà la recette du remède à la souffrance. Seulement son effet était vraiment de très courte durée.

Assis seul au bar, comme tous les soirs, je commandai un autre verre de scotch. Billy était sympa de me laisser boire autant que je le voulais. Avec le fric que je devais lui rapporter, il n'avait pas de quoi se plaindre ! Je ne pouvais m'empêcher de penser que Camille était avec un autre type en ce moment. Je lui casserais bien la gueule, à celui-là. Personne n'avait le droit de la toucher à part moi. Elle m'appartenait. Ce n'était vraiment pas normal, ce qui m'arrivait. Après un an, je n'avais toujours pas réussi à l'oublier. Mes yeux commençaient à me brûler. Je pleurais. Quel bel abruti, je devais faire, là ! Mon image, je n'en avais plus rien à foutre, maintenant. Les autres pouvaient penser ce qu'ils voulaient de moi, je les emmerdais bien profondément. Le seul avis qui comptait pour moi était le sien. Mais il fallait que je tourne la page. Je ne la reverrai plus jamais, c'était évident. Je ne l'avais jamais revue à Wolverhampton. Si ça se trouvait même, elle avait quitté le pays. Mais elle n'avait pas les moyens de se payer un billet d'avion pour aller à l'étranger. Moi, c'était différent. Le métier de mes parents m'avait permis de ne pas avoir à travailler. En effet, mes parents étaient chirurgiens et avaient un cabinet très réputé. Autant dire qu'ils en avaient plein les poches. Il y avait ça et ma nouvelle petite activité personnelle. Je dealais. Je m'étais lancé là-dedans peu de temps après son départ. J'avais d'abord tenté de consommer mais je n'avais pas accroché, alors j'avais préféré de continuer dans une autre direction.

Ma famille était au courant de ma rupture avec Camille. Je ne leur avais pas donné d'explications parce que je n'avais pas trouvé ce que j'aurais pu leur dire. Elle m'a quittée parce que je l'ai déjà frappée, mais ce n'était pas de ma faute. C'était à cause de ma tumeur. Elle peut pas l'oublier donc elle est partie. Je ne pouvais pas dire ça à ma famille. Ils étaient tout ce que j'avais à présent.

J'avais l'impression de m'être fait arracher le coeur tellement j'avais mal de ne plus l'avoir à mes côtés. Elle, mon petit rayon de soleil, la lumière de ma vie, la raison de tout mon être, la raison de ma présence sur cette Terre, la cause de mon existence. Comment allais-je faire pour oublier tout ça ? Tout se résumait à elle, absolument tout. Mon coeur me criait de partir à sa recherche, d'essayer de la retrouver par tous les moyens, de remuer ciel et Terre pour la retrouver, mais mon corps n'en avait pas la force. J'étais anéanti. Voilà le mot qui convenait parfaitement à mon état : anéanti.

- Je vais bientôt fermer, Liam, m'annonça Billy.

Je me contentai de hocher la tête et de déposer un billet sur le comptoir avant de quitter l'établissement. Il devait être minuit passé. Tout était fermé. Je n'avais donc pas d'autre choix que de rentrer chez moi et d'aller me coucher. Je ne pris même pas la peine de retirer mes vêtements. Je me glissai dans le lit où j'avais tant de fois dormi avec elle... Parfois, j'espérais que tout ça ne soit qu'un cauchemar et qu'au petit matin, je me réveillerais à ses côtés. Mais ce n'était pas un cauchemar, c'était la pure et dure réalité. Je fermai les paupières et sombrai dans un profond sommeil.