Hurting Love • l.p - Tome 2

Chapitre 9 : Paroles

Camille

Nous venions tout juste d'arriver à l'exposition de Zayn. Il avait passé son bras autour de ma taille pour me maintenir contre lui et me baladait à travers la pièce. Il y avait vraiment beaucoup de monde. Les murs de la salle étaient ornés des dessins de Zayn. Il y avait de tout. Du Street Art comme des dessins beaucoup plus classiques. C'était vraiment magnifique.

- Ça te plaît ? me demanda Zayn.

- J'adore ! répondis-je. Je ne savais pas que tu étais aussi doué !

Il baissa légèrement la tête, un peu gêné, et se gratta l'arrière de la nuque. Je souris légèrement et me mis sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur sa joue. J'entrelaçai ensuite mes doigts avec les siens et nous baladai à travers la galerie.

- Monsieur Malik ! appela une voix grave derrière nous.

Nous nous retournâmes en même temps. Un grand homme aux cheveux poivre et sel coupés en brosse s'avança vers nous. Il serra la main de Zayn, ainsi que la mienne.

- Je m'appelle Christian Warmsett. Je suis critique d'art. Mon bureau est à New-York, mais lorsque j'ai entendu qu'un jeune prodige exposait dans la région, j'ai voulu faire le déplacement pour jeter un coup d'œil, et je dois vous avouer que je ne suis vraiment pas déçu. J'adore votre coup de crayon, jeune homme ! Tout semble tellement naturel. On voit à travers vos œuvres que vous ne réfléchissez pas. Vous suivez votre instinct. C'est ce qui rend vos dessins encore plus plaisants à admirer.

Waouh. Tout comme moi, Zayn était vraiment étonné.

- Merci beaucoup, monsieur, répondit Zayn.

- Je ne fais que vous dire la vérité. Dites-moi, seriez-vous intéressé par une offre de ma société ?

- De votre société ?

- Oui. Comme je vous l'ai dit, je suis critique d'art. Je travaille au sein du bureau de The Eye. Et, voyez-vous, je pense que nous pourrions vous prendre en charge.

- C'est gentil, monsieur Warmsett, mais je ne tiens pas à ce que mes dessins deviennent quelque chose de commercial. Je dessine pour le plaisir, pas pour me faire de l'argent. D'ailleurs, je n'ai pas l'intention de vendre une seule de mes créations qui sont exposées dans cette salle, ce soir. C'est vraiment très gentil à vous, mais je refuse votre offre.

Quoi ? Mais qu'est-ce qui lui prend ? Il est complètement malade de rater une occasion pareille !

- C'est bien dommage, monsieur Malik. Je vous laisse tout de même ma carte, au cas où vous changeriez d'avis.

Il sortit de sa poche une petite carte et la tendit à Zayn, qui l'attrapa et la fourra dans la poche de son pantalon. Monsieur Warmsett nous salua et s'éloigna.

- Pourquoi tu n'as pas accepté ? m'empressai-je de demander.

- Parce que, quand j'étais encore à Wolverhampton, Tony, le prof avec qui je travaillais, m'a posé une question. Il m'a demandé pourquoi je dessinais. Je lui ai répondu que c'était pour moi, un moyen de me sentir libre, d'exprimer tout ce que je ressentais. Il m'a dit que je ne devais surtout pas basculer du côté professionnel, sinon, je perdrais goût à l'art, parce que je perdrais ma liberté. Et ma liberté, c'est une chose à laquelle je tiens, Camille. Je veux être libre.

Je hochai doucement la tête.

- Je comprends, dis-je. Tu as raison.

Il me sourit et caressa ma joue de son pouce, avant de déposer un baiser sur mon front.