Chapitre onze

5 1 0
                                    

Bouleversée par le décès de Leily, je me laisse aveugler par la colère et je fonce sur Amarick, faisant réapparaître mon épée dans le mouvement. Il laisse tomber la dépouille de Leily au sol comme si elle n'était qu'une vulgaire poupée de chiffon et il contre-attaque avec habileté et moquerie. Je comprends qu'il fait exprès de m'enrager et il y arrive très bien.

— Abigaëlle, fille de lumière, quel plaisir de te revoir.

— Le plaisir est bien loin d'être partagé, Amarick.

J'arrive à le désarmer et alors que j'allais réussir à lui assener un coup, il me donne un coup au visage et je recule, légèrement assommée. Je porte mes doigts à mon nez en grimaçant. Du sang a touché ma lèvre et ça a un goût métallique qui est réellement infecte. Je ne vais jamais comprendre les gens qui se blessent et qui décident de licher leur sang, c'est vraiment quelque chose qui dépasse ce que je tolère dans la vie. Je grimace à nouveau, la douleur me faisant plisser le nez. Même si je me suis entraînée avec Jay, je n'arrive quand même pas à bien supporter la douleur et le sang, surtout que c'était la première fois que je recevais réellement un coup au visage. Ça fait plus mal que ce que ça semble.

Déconcentrée, je ne remarque même pas qu'Amarick s'élance vers moi. Son épée ne fait que frôler ma joue et je dois ma vie à Jay qui vient de sauter sur notre ennemi, l'envoyant rouler plus loin. Jay le frappe au visage de toute ses forces, mais Amarick arrive à le propulser plus loin, où il s'écrase durement. J'essuie à nouveau mon nez, qui s'obstine à libérer du sang.

— Vous êtes tellement faibles, minables gamins.

— Parle pour toi, vieillard.

Je me tourne vers Jay, surprise par la dureté de sa voix, lui qui d'habitude est si calme et empli de douceur. Du sang coule sur sa tempe droite et il dévisage Amarick comme s'il était la chose la plus horrible qu'il n'ait jamais vue. Peu importe comment ça va se finir, je pense que la haine de Jay envers celui qui lui a donné naissance ne disparaîtra jamais.

— Maman serait tellement déçue de toi.

Il crache son venin avec douleur alors que le visage d'Amarick se crispe brusquement. Tout le monde présent ici sait que Marianne est un sujet sensible, autant de chacun des côtés. Après tout, elle les reliait tous, étant mère de Jay et amour d'Amarick.

— À cause de toi, maman m'a donné à Amélia pour qu'il ne m'arrive rien ! Je n'ai jamais pu la connaître à cause de toi et de ton immense hypocrisie, ta perfidie, ton narcissisme ! Je t'haïs du plus profond de mon âme. Vous avez tous les deux pensé que j'étais mort et que Cepheus m'avait tué, mais tu n'as tué qu'une illusion, pauvre égoïste. Lorsque tu l'as lâchement assassinée, elle est morte en pensant que je l'étais aussi. Je n'aurai jamais eu la chance de réellement la connaître, jamais, tu imagines ? Je sais qu'elle a toujours eu espoir en toi, elle pensait que tu avais un bon fond, elle y croyait tellement fort. Elle avait tort et je la plains d'avoir cru en un monstre comme toi. Tu es abject. Tu me dégoûtes.

Le visage soudain bouleversé d'Amarick prouve que les paroles de Jay l'ont atteint. Il regarde son fils dans les yeux et quelque chose dans son regard change pendant une seconde. Son regard se fait moins vif, le rouge sang de ses yeux devenant davantage foncé.

— Je suis déso...

Il porte les mains à sa tête en grimaçant et lorsqu'il rouvre les yeux, son regard est redevenu sadique. Le sang de sa pupille est revenu, semblant le contrôler.

— Pauvre petit Caal. Tu n'as pas eu ta maman auprès de toi et maintenant tu es triste.

Amarick crache au sol.

L'espoir est une lumière.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant