L'espoir est une lumière.

Chapitre quatre

Je prends une grosse bouffée d'air en me redressant subitement. Jay, qui est assis sur une chaise près de moi sursaute brusquement en portant sa main à son cœur. Je remarque que je suis de nouveau dans le lit d'Ellie et que le soleil semble beaucoup plus bas que tout à l'heure.

— Tu es restée évanouie pendant des heures.

Étonnée, je tourne un regard surpris dans sa direction alors que les dernières phrases de Charles tournent en boucle dans ma tête.

— Quelle heure est-il ?

— Nous sommes en fin d'après-midi. Tu as manqué les deux premiers repas de la journée, je te plains, mes légumes cuits étaient juste excellents.

Je me mets à rire.

— Je suis absolument certaine de la vérité de tes propos, tu ne peux même pas t'imaginer à quel point je suis dévastée par cette nouvelle.

Nous pouffons tous deux de rire sans pouvoir s'en empêcher. Ça fait du bien de pouvoir rire comme ça, même si un léger sentiment de culpabilité m'habite toujours face au fait que je suis heureuse alors que des milliers de morts reposent sur ma conscience.

— Où étais-tu ?

Sa question me surprend mais je ne passe aucun commentaire.

— Avec Charles.

Il ne paraît pas vraiment étonné par ma réponse et je pose une question qui me brûle les lèvres depuis un moment. Après tout, le fait que je suis la fille de la déesse suprême rend les choses plus faciles à accepter maintenant, comme si je tentais de sortir de ce déni dont m'a caractérisée Jay.

— Est-ce que tu es magique ?

Ses yeux étranges se dirigent rapidement vers moi comme si ce que j'avais dit était offensant. Il se lève brusquement et son regard fuit le mien alors que je sens la tension monter d'un cran.

— Repose toi, les festivités en l'honneur de la déesse Amélia vont bientôt commencer.

Il opère un demi-tour et se dirige rapidement vers la porte de sortie alors que je le regarde en silence. Je prends soudainement conscience que je ne le connais presque pas et que même si son aura m'apaise constamment et que j'ai l'impression de le connaître depuis bien plus longtemps que hier, je ne sais rien de lui. Je lui ai fait confiance alors que personne ne sait réellement d'où il vient, qui il est vraiment et finalement, il est un parfait inconnu, même pour Ellie. Alors qui est-il vraiment ? Peut-être même m'avait-il joué dans le cerveau pour endormir ma curiosité à son égard et que je ne le savais pas. Je dois comprendre. J'ai besoin de savoir s'il est vraiment de mon côté ou pas parce que je ne peux pas prendre le risque de faire confiance aux mauvaises personnes. C'est facile de prétendre être une bonne personne alors que ce n'est pas le cas et ce léger détail, ce froncement de sourcil, cette brusquerie de réponse, tous ces éléments me font tiquer. J'ai l'impression que quelque chose cloche. Alors que je suis perdue dans mes pensées sur Jay et sur les révélations que m'a fait Charles, Ellie et son regard mauve entre dans la pièce. Elle s'assoit sur la chaise précédemment occupée par Jay et elle me sourit affectueusement. Je lui rends son sourire.

— Comment vas-tu ?

— Je vais bien, quoiqu'un peu déboussolée. Je parlais... à quelqu'un.

Elle ne dit rien, me faisant un léger signe pour m'inciter à continuer. Je vais lui dire la vérité, de tout évidence, Charles et elle étaient proches alors je ne vois pas dans quel intérêt je ne lui dirais pas qu'il est vivant et qu'il m'a appris qui je suis vraiment. Il ne m'a pas demandé de taire que j'étais avec lui, sachant très bien qu'Ellie chercherait à comprendre.