L'espoir est une lumière.

Chapitre sept

Je me réveille lentement, le soleil tentant de s'infiltrer sous mes paupières closes. J'ouvre lentement les yeux, prenant le temps d'habituer mes yeux à la lumière. Tout mon corps s'éveille lentement et je remarque que je suis étendue sur le côté dans le sable. Je tente de me redresser pour m'étirer mais quelque chose m'en empêche. Je baisse les yeux vers ce poids et je rougis brusquement en voyant le bras de Jay posé sur mon ventre. Mes rougeurs augmentent encore plus en remarquant que nous avons probablement dormi en cuillère. Nos jambes sont entremêlées et je tente vainement de me défaire de cette situation étrange en me retournant. Bien sûr, je ne fais qu'empirer la situation et je me retrouve face à lui. Nos visages sont extrêmement proches, beaucoup trop et nos corps ne pourraient clairement pas être plus proches. Je ne peux m'empêcher de me dire qu'il a l'air tellement paisible ainsi et qu'il est plutôt charmant. Je tente de calmer ma respiration afin de ne pas le réveiller mais c'est peine perdue étant donné que je ne sais vraisemblablement pas comment reprendre une respiration calme. Il ouvre lentement les yeux et son regard fatigué croise le mien alors je me transforme en coquelicot. Ça ne lui prend que quelques secondes avant qu'il ne devienne aussi rouge que moi et qu'il s'éloigne en s'excusant. Je m'assieds en indien et je regarde le ciel, comme s'il devenait la chose la plus intéressante du monde.

— Pourquoi...hum...pourquoi on a fini comme ça ?

Jay se passe une main gênée dans les cheveux.

— Hier, tu t'es endormie et quand je l'ai réalisé, j'ai voulu te déposer plus confortablement mais tu ne voulais pas décrocher de mon chandail alors je me suis étendu aussi pour que tu sois confortable. Je ne voulais pas m'endormir mais il faut croire que je me suis endormi et le reste, ça s'est fait inconsciemment.

— Je vois.

Il y a un léger silence coupé seulement par le bruit des vagues qui s'écrasent sur la plage. Soudainement, je suis prise d'un fou rire contagieux et Jay éclate aussi de rire. Ça me fait beaucoup plus de bien que ce que j'aurais cru de rire aussi librement. On se calme un peu en reprenant notre souffle et je me tourne vers lui.

— Merci.

— Pourquoi ?

— Pour tout. Pour avoir été là pour moi, pour être qui tu es. Je comprends pourquoi tu ne m'as pas dit la vérité dès le début et je ne t'en veux plus. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai l'impression que tu es la seule personne avec qui je peux être réellement moi-même, sans avoir cette pression constante qui m'accompagne. Malgré toutes leurs bonnes intentions, les Zenath ne peuvent pas vraiment m'aider ou me comprendre, ils ne sont pas magiques, ils ne savent pas vraiment ce que c'est de traverser des périodes aussi difficiles que celles que nous avons affrontées. Pour avant aussi, merci pour tout ce temps que tu as passé à veiller sur moi, c'est courageux d'avoir tenu aussi longtemps.

— Tu n'as pas besoin de me remercier, c'est normal.

— Peut-être pas selon toi, mais je le fais donc écoute, accepte et enregistre dans ta tête.

Pour rigoler, je lui lance du sable et il éclate de rire en levant les mains dans les airs.

— Peut-être qu'on devrait rentrer.

— Je suis d'accord, Ellie va finir par s'inquiéter pour toi. Elle sait que je suis partie avec Charlie mais j'imagine qu'elle ne sait pas pour toi.

— En effet, je suis parti sans avertir personne. Tu es drôlement perspicace, dis-donc.

Je perçois le sarcasme dans sa voix et je lève les yeux au ciel, amusée. Il se lève et en passant près de moi, il me jette une poignée de sable, un sourire jusqu'aux oreilles plaqué sur son visage. Avec un air mi-outré mi-amusé, je me redresse rapidement en croisant les bras sur ma poitrine. Jay s'empêche de rire en détournant la tête. J'esquisse un sourire machiavélique et je tends les bras vers lui. Je l'envoie dans l'eau alors qu'il hurle à l'injustice.