Les corbeaux dans le ciel, tome II

Et si il y avait un jour sans lendemain ?

- Manoir des Nal - Soirée de réception, Paris

Le vent frais fouettait mon visage. Nous étions au mois de décembre et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il faisait vraiment très froid. Une légère couche de glace recouvrait certaines branches des arbres qui se trouvaient tout autour du manoir. Je frottait nerveusement mes épaules à cause du froid et probablement de ce petit moment d'angoisse qui venait de se passer dans le petit salon. La violence faisait désormais parti intégrante de mon quotidien, ce qui changeait nettement de ma "vie d'avant". C'est à cet instant que je senti quelque chose se poser sur mes épaules. Je me retournais et vis Hiro qui venait de déposer sa veste en velours sur mes épaules.

-"J'avais juste besoin de respirer un peu, je crois". Lui dis je tandis qu'il se contente de mettre ses mains dans ses poches en s'approchant un peu plus. "Heureusement que tu as été là tout à l'heure, je n'aurai pas su esquiver seule. Je crois que je suis terriblement mauvaise dans tout ce qui est physique..." Je mordille ma lèvre et croise les bras sur ma poitrine. Je me retourne vers le manoir et fixe la petite lanterne accrochée au dessus de la porte d'entrée.

-"Mais enfin Lu, tu n'as commencé il n'y a qu'une semaine. Il est normal que tu puisses avoir un temps d'adaptation !" Ma sœur s'approchait de moi. Elle avait les joues rouges à cause du froid et ses yeux brillaient de fatigue. "Chacun dans le groupe à son rôle. Il n'y a pas de rôle plus important qu'un autre. Regarde." Dit-elle en se retournant vers le groupe : "Abel, lui, il a infiltré un camp de prisonnier dans le but d'en connaître les rouages." Le concerné souriait et me fît un clin d'œil. "June quant à elle est une excellente tueuse. Elle est rapide, efficace et terriblement discrète. Le fiancé de June est lui aussi un très bon tueur. Mais avec plus de force et capable de faire subir de terribles interrogatoires. Moi, je vole. Je sais très bien crocheter une serrure et forcer les coffres forts." Continuait-elle en croisant ses bras sur sa poitrine. "Hiro, en ce qui le concerne, est un excellent médecin. Il soigne les blessés, il opère mais il sait aussi où il faut blesser et quand. C'est aussi un excellent stratège et c'est principalement lui et Monsieur Nal qui nous guide au quotidien dans les missions." Elle souriait. Je voyais rien que dans ses yeux que ma soeur était fière du groupe. Elle était fière d'en faire partie. Je ne pouvais qu'être heureuse pour elle. "Et toi Lucia, tu joues." Je relève la tête vers elle en essuyant une larme sur ma joue. "Mais tu ne fais pas que cela. Tu sais capter l'attention. Je dirais même que tu sais rendre ta présence hypnotique. Je suis également certaine qu'avec un peu de travail, tu pourrais approcher les épouses de certains gradés pour obtenir des informations. Je sais que tu saurais le faire. Tu es douée pour ça." Elle souriait de nouveau et reprenait : "Tu as toujours été douée pour obtenir les choses avec patience et travail. Tu as largement ta place ici. Vraiment".

-"Il ne s'agit pas de faire preuve de force ou de réaliser systématiquement de grandes choses spectaculaires pour faire parti du groupe Lucia." Lançait un des membres à qui je n'avais encore jamais parlé. Je lui souriais et le remerciais d'un geste de la tête pour sa bienveillance et sa gentillesse. 

-"Et encore ! En terme de chose spectaculaire, ce que tu sais jouer l'est Lucia !" Une des jeunes femmes du groupe me souriait. 

-"Vous êtes tous tellement gentils. Tellement confiants. Je n'ose imaginer à quel point cela doit être difficile au quotidien pour vous de mener à bien ces missions. Et pourtant : vous êtes tous si impressionnants." Je les regardais un à un, en leur souriant. "Je me sens réellement bien avec vous et surtout vraiment libre d'être qui je suis avec vous. Je ferais de mon mieux pour mener à bien nos missions. Je tâcherais d'être de plus en plus forte et de pouvoir affronter mes démons, à vos côtés. Nous ferons en sorte, ensemble, qu'il n'y ait toujours un lendemain aux journées que nous vivrons."