Physique

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Ferry - côtes du sud de la France, 20h13

C'est aujourd'hui que nous devons accoster sur les côtes de France. Pour 21 heures très exactement. Cette semaine a été très longue et éprouvante. Après ma discussion avec l'étrange groupe Deus je réfléchissais sans cesse. Cela se mêle au fait que je veuille absolument retrouver Jenny le plus rapidement possible. Je pense également souvent à l'homme que j'ai rencontré, celui qui se dit être le frère d'Abel. Il lui ressemble énormément et plus j'y pense, plus cela est flagrant. Est-ce que nous cherchons vraiment la même personne ?  Enfin, je ne peux m'empêcher de penser à ce "Hiro". Qui est-il ...? Et de quelle origine est-il pour avoir un prénom aussi peu connu ?  L'horizon, visiblement encore propice aux moments dédiés aux pensées, fait encore son œuvre. Me voilà sur le pont, à penser et encore penser. Les côtés françaises sont très proches, je pose mes mains sur la rembarre et souffle un bon coup. C'est maintenant que les choses sérieuses commencent.

Je me retourne pour filer dans ma cabine et pour rassembler mes dernières affaires. Toutefois, en tournant la tête, j'aperçois  la jeune femme mal aimable que j'ai rencontré au côté de Hiro et du prétendu frère d'Abel. Je les regarde en silence tandis qu'ils s'approchent lentement.

- " Mademoiselle Lucia. Je souhaite vous parler, sans vouloir vous déranger. J'espère que..." Le frère d'Abel débute son récit en se faisant couper très rapidement par la jeune femme :

- " On a besoin de toi mademoiselle la bourgeoise." J'hausse un sourcil quand la jeune femme termine sa phrase. Je croise mes bras sur ma poitrine et j'approche d'eux lentement en regardant mes pieds. 

- "Hm. Je m'excuse, Monsieur. Je dois impérativement trouver ma sœur. J'aimerai également que vous puissiez trouver votre frère. Mais je ne peux vous y aider". Je décide d'ignorer la jeune femme, il est hors de question que je réponde à cela.

- "En fait, nous ne sommes pas ici pour te demander ton avis. Tu dois nous suivre. C'est une obligation dans le sens ou si mademoiselle la comtesse  ne répond pas favorablement à cette demande, nous nous occuperons de ton cas. Et crois moi, ce ne serait pas très joli." La charmante brune sourit en croisant les bras sur sa poitrine. 

- " Je ne suis pas une comtesse. Contrairement à ce que vous pensez savoir,  mes parents sont duc et la duchesse d'un duché en Italie. Ce qui fait de moi, une héritière mais pas une duchesse. Deuxièmement, menacez moi autant qu'il vous plaira. Je retrouve ma sœur, et vous ferez de moi ce que vous voulez. Vous devriez comprendre cela monsieur hm ? Ma sœur est la fiancée de votre frère, soyez conciliant". N'attendant aucune réponse, je passe devant  eux pour me diriger vers ma cabine. 

J'en ai assez. En l'espace de deux semaines, ils sont parvenus à me rendre encore plus mal que je ne le suis. Jenny a déjà quasiment 3 semaines d'avance sur moi. Il faut que je rattrape ce retard. Et dans tout cela, je dois également penser à être aimable avec Terence avant qu'il ne décide de me renvoyer en Amérique pensant que je suis en danger.

Une fois mes bagages faits, je pars vers le pont principal afin que nous puissions rejoindre la terre ferme. Terence, depuis ma petite disparition est sur ses gardes et demande à quelqu'un de ses hommes de me suivre. Je rejoins alors le bas du pont tandis que Terence passe devant en m'expliquant qu'il part chercher la voiture. Ses hommes me font signe qu'ils s'occupent des bagages en signalant qu'avec le monde qui se trouve autour de moi, je ne devrais pas avoir d'incident avec qui que ce soit.

Je regarde pour la dernière fois la mer en lui disant au revoir. Elle m'a permis de me plonger dans mes songes et je la remercie pour cela. Alors que je me fais mes adieux silencieux et purement inutiles, une voix que je ne veux pourtant plus entendre raisonne.

Les corbeaux dans le ciel, tome IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant