Chapitre 9

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Mes yeux s'ouvrirent lentement, s'habituant à la noirceur. Je tentais de me redresser de l'endroit où j'étais allongée, mais je ne pouvais pas bouger. Je relevais alors le visage pour apercevoir que j'étais allongée entre les jambes de mon pire ennemi, tandis que ce dernier dormait assis, la tête sur le mur en bois de la cabane. Sa bouche lâchait de doux soupirs tandis que son bras gauche m'entourait solidement, comme s'il ne voulait jamais me lâcher. Je regardais autour de moi et devina qu'il avait allumé un très faible feu avec les allumettes de mon sac et le bois coupés que l'on avait découvert dans la cabane en rentrant. La pluie semblait s'être arrêtée et il n'y avait plus de grondement dans le ciel. Je tentais de repousser le bras qui me tenait, mais cela n'aboutit à rien.

- Vous... Réveillez-vous immédiatement, dis-je en posant un doigt accusateur sur son torse dénudé

Un choc électrique se passa alors dans le doigt qui l'avait touché et se propagea dans tous mon corps. Je retirais instantanément ma main sous le choc, regardant mon doigt de manière étonnée. Je décidais alors de tenter à nouveau l'expérience et remit prudemment mon doigt sur la musculature qui me faisait face. Comme il n'y eut cette fois aucune réaction dans mon corps, je promenais mon doigt le long de son torse. Sa peau était si douce, mais cela ne lui enlevait en aucun cas la virilité émanant de lui. Je remontais ma main vers ses pectoraux et constata qu'il était assez dur à cet endroit. Je n'avais jamais exploré le corps d'un homme de cette façon et encore moins étant assise sur un homme à moitié nu. Lorsque je remontais légèrement ma tête vers son visage, je pus remarquer à quel point ses cils étaient longs. Je les caressais doucement de mon doigt et poursuivis le long de son nez si bien tracé. Sa bouche charnue et douce était toujours légèrement blessée sur la commissure à cause de la bataille précédente de Caleb. Je caressais doucement la blessure, traçant par la suite ses lèvres de mon index. Et soudain, ses yeux s'ouvrirent à l'improviste, me faisant sursauter. En un clin d'œil, je fus renversé sur le bois gelé du plancher, la grande carrure du jeune homme sur moi. Ses deux mains le soutenaient, tout en m'encadrant de part et d'autres de mon corps. Ses yeux avaient à nouveau cette lueur étrange et ses cheveux maintenant secs avaient retrouvés leurs couleurs brun foncé.

- Veux-tu me dire ce que tu fous, la ringarde ? , dit-il d'une voix calme

Réalisant que je ne pourrais jamais trouver une raison valable à mon comportement en étant dans cette position, je tentais de m'échapper en le poussant. Mais il comprit aussitôt ce que j'essayais de faire et réagit rapidement, me clouant les bras au-dessus de la tête avec sa main.

- Tututut , tu n'iras nulle part ma jolie, chantonna-t-il d'une voix moqueuse. Tu as quelques petites choses à gentiment m'aider à résoudre. Premièrement, tu vas me donner une explication pour les gifles que je n'ai pas trouvées très amusantes. Et ensuite, tu vas m'expliquer ce que tu viens de faire maintenant.

Je ne savais pas comment répondre à ses accusations. La première avait un lien crucial avec l'évènement du passé. Il m'avait fait extrêmement peur en me poursuivant dans la forêt, mais c'était trop difficile à lui faire comprendre pourquoi. Et pour la deuxième accusation, je n'avais aucune justification. J'avais juste eu envie de le toucher, cela ne m'étais jamais arrivé autrefois. J'avais agie de façon irresponsable et l'ancienne Hanna n'aurait jamais osé mettre la main sur un homme aussi impudiquement.

- Je... je..., commençais-je sans trouver les bons mots

- Je... je... Je quoi ? , répliqua-t-il tout en m'imitant

- Jeudi matin ! , m'exclamais-je alors

Il y eut un long silence gênant et je sentis mes joues devenir plus écarlate que jamais. Et à cet instant, Caleb éclata de rire, sa voix résonnant dans toute la pièce. Je regardais son visage qui semblait si épanouie, ses yeux légèrement plissé à cause de son fou rire et la mélodie que dégageait son rire. Mais qu'est-ce qui m'arrivait, bon sang ? Je me dégageais de son emprise et me relevais furtivement, lissant ma jupe et décollant la chemise d'école de mon corps puisque la pluie l'avait rendue étroite sur moi. Je commençais à ramasser mon sac et y rangeais soigneusement les couvertures.

La belle et la bêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant